Il était hier dans la wilaya de M’sila où il a animé un meeting, faisant un tour des questions politiques, puis accusant “la main étrangère” d’être derrière les émeutes du mois de janvier.
L’opportunité a été mise à profit par le chef de fil du RND pour se prononcer sur un nombre de questions d’intérêt national et international et, par la même occasion, dresser un tableau, plus ou moins exhaustif, sur la situation du pays, notamment depuis les émeutes de “l’huile et du sucre” de janvier dernier. Sur cette question d’ailleurs, le Premier ministre n’y est pas allé avec le dos de la cuillère en accusant devant les militants de son parti une main étrangère d’être derrière ces évènements et qui cherche, selon lui, inlassablement à déstabiliser le pays, par tous les moyens et à tous les niveaux.
À ce titre, il n’a pas manqué de s’interroger sur les raisons et les facteurs déclencheurs de ces évènements. “Est-ce que ces évènements sont effectivement liés à la question de l’augmentation des prix des denrées alimentaires de première nécessité ? Ou bien y auraient-ils d’autres raisons ? Qu’est-ce qui se cache derrières ces évènements ? La question mérite tout de même d’être posée ?” dit-il. Poursuivant son analyse politique, il ajoutera : “Les étrangers savent que les Algériens sont unis et solidaires dans les moments difficiles et pénibles. Donc, ils ont cherché à manipuler certains pour créer une situation de chaos en Algérie.” Il enchaîne pour rassurer ses militants : “L’Algérie est toujours unie et restera toujours unie.” Voulant faire une jonction avec ce qu’il a avancé précédemment, Ahmed Ouyahia cite, à titre d’illustration, le cas du Mouvement pour l’autonomie de la Kabylie, qui est même parti, dit-il, poser la question de l’autonomie de cette région du pays à l’ONU, et ce, au nom de la loi des minorités. Il martèlera sous les ovations de ses troupes : “On est tous des Berbères.” S’agissant des réformes politiques engagées par Bouteflika, Ouyahia se prononcera sur la Constituante, revendiquée par certains partis politiques. “On refuse cette doléance”, rejette, catégorique, le chef du RND.
Dans le même registre, il a salué les efforts déployés par ses députés à l’APN pour faire voter la loi électorale dans sa globalité, notamment la disposition relative au quota réservé aux femmes dans les listes électorales.
Plus loin, il répondra aux Occidentaux qui exprimaient des appréhensions quant au risque de contagion des islamistes tunisiens après le raz-de-marée du parti tunisien d’Ennahda. Il dira tout de go : “Nous avons déjà travaillé avec le parti de Abou Djerra Soltani dans le cadre de la coalition présidentielle. Et l’Algérie est musulmane depuis 14 siècles.”
Avant de conclure, le Premier ministre a lancé un appel aux travailleurs grévistes d’Algal Plus, usine d’aluminium basé à M’sila qui est à l’arrêt depuis le mois de mai dernier, pour reprendre du service. “Il n’est pas question d’annuler un processus approuvé par les lois de la République”, a-t-il dit