C’est la ruée sur les différentes daïras où les services concernés sont pris d’assaut par les demandeurs de passeport dont la quittance fiscale qui était de 2 000 DA sera triplée et passera, à partir du 1er janvier, à 6 000 DA.
Les demandeurs de passeport se bousculent devant le portillon. Ces derniers jours, les Algériens sont entrés dans une course contre la montre afin de pouvoir déposer leurs dossiers pour l’obtention d’un passeport biométrique.
A cette effet, les circonscriptions administratives et les daïras du pays sont prises d’assaut par les citoyens désireux de renouveler leur passeport avant la mise en application de l’augmentation du timbre, à savoir de 2 000 à 6 000 DA, une proposition contenue dans l’avant-projet de loi de finances pour l’exercice 2015, portant amendement de l’article 136 du code du timbre relatif au droit de timbre de passeport. Depuis cette annonce, c’est la ruée dans les différentes daïras où les services concernés sont submergés.
Dépassées déjà par les nouvelles procédures techniques, voilà aujourd’hui les daïras obligées d’affronter le nombre important de demandeurs de passeports biométriques. «Depuis qu’on a annoncé que le prix du timbre du passeport allait passer à 6 000 DA, c’est la galère», nous a confié un agent de service de la daïra de Bir Mourad Rais. «Nous recevons un monde fou, soit pour le renouvellement du passeport, soit pour l’obtention d’un passeport pour la première fois», a-t-il ajouté. Les citoyens forment depuis les premières heures du jour des queues devant les daïras pour prendre leur ticket.
De nombreuses personnes attendaient. «Je suis venu à 5 heures du matin, et il y avait déjà du monde», affirme un citoyen rencontré devant ladite daïra, avant de poursuivre : «Une fois les portes ouvertes, j’ai pu avoir un ticket, mais l’attente a été interminable. J’ai dû attendre plus de 3 heures pour enfin voir venir mon tour».
Les mêmes propos sont tenus par d’autres «candidats» vu la bureaucratie et la lenteur avec laquelle les demandes sont traitées. «L’attente est très longue et les conditions d’accueil laissent vraiment à désirer », nous lance une femme avec un dossier à la main. A cet effet et face à la forte demande, l’outil de fabrication se trouve saturé. Mais selon le ministère de tutelle, «la capacité de production des passeports biométriques a atteint les 20 000 unités par jour après la mise en service, il y a une semaine, d’une nouvelle machine de personnalisation».
C’est ce qu’avait indiqué, avant hier à Alger, Abderrezak Henni, directeur général de la modernisation au ministère de l’Intérieur. S’exprimant lors d’un point de presse, M. Henni a indiqué que «le ministère a également lancé un appel d’offres pour doter l’ensemble des daïras du pays de stations d’enrôlement supplémentaires, ce qui permettra d’atténuer la tension sur la demande croissante de passeports biométriques ». Par ailleurs, le ministère pense à exiger des enfants âgés de moins de 12 ans de se munir seulement «d’une photo biométrique à joindre au dossier, au lieu de se déplacer pour la prise de photo».
L’affluence record des demandeurs sur les services des passeports aura pour conséquence des lenteurs dans la délivrance de ce document. Notons que nombreux sont les citoyens demandeurs qui n’ont aucunement besoin du passeport, n’ayant programmé aucun voyage à l’étranger. Il s’agit pour nombre d’entre eux d’une simple formalitéde faire 4 000 DA d’économie. Toutefois, cette affluence pénalise les citoyens qui ont vraiment besoin de ce document.
M. B.