“A la prochaine tripartite prévue au mois de septembre, la Confédération nationale du patronat algérien (CNPA) axera sa par- ticipation sur le chômage et la création de l’emploi ». C’est ce qu’a indiqué hier, le président de la CNPA, M. Naït Abdelaziz. Lors d’une conférence de presse organisée au centre d’Algeria-Invest sur «la situation de l’entreprise algérienne et ses perspectives d’avenir», il a souligné que «la lutte contre le chômage et la création d’emplois constituent la priorité pour la CNPA». Naït Abdelaziz a souligné que pour créer des emplois, il faut créer des entreprises, et pour créer ces dernières, il faut un environnement favorable.
Le chômage dans notre pays est lié principalement à une insuffisance, voire une absence de qualification de notre main-d’œuvre. Le taux de chômage, quoique en baisse ces dernières années, peine à descendre en dessous de 10%. Dans ce contexte il relève que l’année dernière nous avons recensé 450.000 entreprises entre PME et PMI et grandes entreprises. Ces entreprises ne sont pas suffisantes pour répondre à la demande. Citant comme exemple le secteur du BTPH, il se demande comment l’on pourra réaliser les programmes des logements inscrits dans le cadre du plan quinquennal avec une main-d’œuvre non qualifiée. Le conférencier a exprimé ses préoccupations relatives à la hausse continue des importations algériennes et mis en garde contre les conséquences de ce qu’il a qualifié de gaspillage. Le président de la CNPA suggère que peu de création de nouvelles entreprises dans le domaine de la production, ne serait-ce que pour remplacer celles qui disparaissent, ce qui a entraîné la disparition de pans entiers de certaines activités économiques (textile, chaussures, mécanique…). «Aujourd’hui tous les engagements pris avec les uns et les autres sont encore flottants et les réformes structurelle tant attendues sont toujours dans une phase de transition qui n’en finit pas, d’où l’urgence d’un débat qui doit porter sur une transition d’une économie de rente vers une économie hors hydrocarbures », a-t-il souligné. Allant plus loin encore, le conférencier a fait savoir qu’il n’est pas facile d’aboutir à ce qu’un dialogue social s’instaure de manière pérenne et égalitaire entre tous les partenaires sociaux, gageant que les engagements pris à l’occasion de la dernière tripartite seront à ce sujet tenus.«Les partenaires sociaux ont besoin de s’écouter et de se parler. Nous ne devons pas attendre que le feu prenne dans la baraque pour intervenir», a-t-il ajouté. Par ailleurs, l’orateur a attiré l’attention sur le fait que « la relative aisance financière que connaît l’Algérie ne doit pas masquer les véritables problèmes du pays ».
Il devait indiquer également que l’Algérie a besoin de développer ses capacités entrepreneuriales, la qualification de sa main-d’œuvre à travers une meilleure adéquation entre le produit des formations réalisées et les besoins du marché de l’emploi et la production agricole et agro-industrielle». Le patron du CNPA a estimé qu’il était temps de réhabiliter la planification dans le pays et de repréciser le rôle des acteurs du développement économique et social. Il a rappelé dans ce sillage que, courant 2009, la loi de finances complémentaire a introduit une nouvelle approche en la matière. Il y a dans cette loi et dans certaines des dispositions énoncées des choses extrêmement positives.
Makhlouf Aït Ziane