En prévision de la présidentielle d’avril prochain, Bouteflika appelle à la neutralité de l’administration

En prévision de la présidentielle d’avril prochain, Bouteflika appelle à la neutralité de l’administration

Dans une directive adressée jeudi au Premier ministre et aux walis, le chef de l’État a exprimé son souci de voir réunies toutes les conditions à même d’assurer l’égalité des chances entre tous les candidats.

En prévision de l’élection présidentielle du 17 avril prochain, le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a plaidé pour l’organisation d’un scrutin “neutre” et “transparent”.

Jeudi, dans une directive, le premier magistrat du pays a, en effet, ordonné au gouvernement Sellal et aux walis d’œuvrer à “garantir un scrutin dont la crédibilité ne saurait susciter le moindre doute”. Il a affirmé que son souci est de permettre “une organisation parfaite de cette échéance électorale, sous tous ses aspects, dans le souci d’en garantir le bon déroulement, dans le respect de la loi et des principes de neutralité, de régularité, de transparence et de crédibilité”. Comme il a souligné son “souci permanent” de réunir toutes les conditions à même d’assurer “l’égalité des chances entre les candidats à l’élection”. Le chef de l’État a, en outre, appelé les responsables concernés par les préparatifs de ce scrutin à “faire preuve d’efficience et de rigueur dans l’exercice de leurs missions consignées par la loi”.

Le président Bouteflika a également insisté sur l’impératif de garantir à la campagne électorale “une organisation sans faille et un bon déroulement”, particulièrement en ce qui concerne l’organisation des meetings et l’aménagement des espaces consacrés à l’affichage des candidatures.

Il a même pensé aux représentants des candidats et des partis politiques participant à l’élection présidentielle, exigeant de mettre à leur disposition tous les moyens préconisés par la loi afin de leur permettre d’exercer leur plein droit de contrôler tout le processus de vote, de dépouillement et de comptage des voix, y compris les copies des différents procès-verbaux des résultats du scrutin.

Le président de la République a, par ailleurs, instruit l’ensemble des représentants de l’administration publique et les institutions concernées par le déroulement du scrutin, quant à la facilitation du travail des commissions nationales de surveillance et de supervision des élections et de leurs sous-commissions locales.

Toujours dans la perspective de la réussite de la prochaine présidentielle, le chef de l’État a aussi abordé le “rôle majeur” de la presse nationale à travers sa contribution à la création d’un “climat propice à la libre expression du choix des électeurs et des électrices”. Dans ce cadre, il a appelé les médias publics à faire “preuve de rigueur professionnelle et de professionnalisme, pour garantir un traitement équitable pour tous les candidats”. Concernant la presse privée, le président Bouteflika l’a invitée à observer “le même sens du devoir professionnel, en respectant l’éthique de la profession”.

La directive du chef de l’État intervient, comme on le voit, à quelques jours seulement de la fin de la date limite des dépôts de candidatures et à environ un mois du début de la campagne électorale (23 mars prochain).

Elle se distingue par une insistance à conférer à l’élection du 17 avril toute sa crédibilité. Quand on sait que l’Algérie peine toujours à appliquer ses propres lois, la question qui vient alors à l’esprit est de savoir si la démarche ordonnée par le chef de l’État parviendra ou non à mettre un terme, d’une part, aux pratiques arbitraires de l’administration et, de l’autre, à la fraude électorale, maintes fois dénoncée par l’opposition, laquelle reproche à cette même administration son “parti pris” en faveur du candidat du “candidat du pouvoir”.

La directive de Bouteflika arrivera-t-elle à réduire les incertitudes et surtout la méfiance des candidats en lice et de leurs représentants ? La prise en compte de l’étape de contrôle et de surveillance, dans ladite directive, mettra-t-elle de l’ombre à la revendication des partis politiques et des personnalités nationales sur l’indépendance de la commission de surveillance de l’élection présidentielle ? Pourtant, il reste une question cruciale, celle de savoir si le chef de l’État postulera ou non pour un 4e mandat. Si Bouteflika venait à se porter candidat, pourrait-il être à la fois juge et partie ?

H. A