En prévision de la marche de samedi,La capitale en alerte

En prévision de la marche de samedi,La capitale en alerte
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La Coordination nationale pour le changement et la démocratie a multiplié les rencontres depuis l’annonce de l’interdiction de la marche par les autorités.

La marche du 12 février à Alger, à laquelle a appelée la Coordination nationale pour le changement et la démocratie (CNCD) ne s’annonce pas sous de bons auspices. Et pour cause, tous les ingrédients d’un débordement certain sont présents et visibles. Hier, une alerte maximale était visible à Alger. A la place Audin, cœur de la capitale, un dispositif sécuritaire a d’ores et déjà été mis en place.

Camions blindés, policiers en civil et en uniforme surveillent les allées et venues des passants. Ce dispositif été levé durant l’après-midi, mais il serait reconductible jusqu’à la fin de la journée du 12 février, date de la manifestation prévue par la CNCD. Ainsi, les hommes du général Abdelghani Hamel, ont été instruits de ne pas faire usage de la force et d’éviter toute provocation à l’égard des manifestants le jour de la marche. À Bab El Oued, où deux camions anti-émeutes ont pris position juste à l’entrée de la rue Mustapha Allouche, un calme inhabituel règnait hier.

Idem pour la Place des martyrs, où des policiers guettent le moindre geste suspect des passants. «Le nombre de policiers sera multiplié à partir de demain (aujourd’hui)», confie un agent de l’ordre public. Les mesures de sécurité ont été considérablement renforcées autour des institutions officielles et les divers points sensibles de la capitale. A la place du 1er Mai (Champ de manœuvres), d’où devra s’ébranler la marche, les policiers commencent déjà à occuper l’espace mitoyen avec le portail de l’hôpital Mustapha-Pacha. Au niveau des barrages de contrôle implantés aux différentes voies d’accès de la capitale, les véhicules passent au compte-gouttes. Les bus sont systématiquement fouillés par les forces de l’ordre, à la recherche d’un banderole ou une pancarte. D’ailleurs, une file d’attente du barrage des Bananiers s’étend sur plusieurs kilomètres. Au niveau des résidences universitaires, les agents de sécurité des postes de police sont également en alerte pour empêcher les manifestants issus d’autres wilayas de parvenir à la capitale. La Coordination nationale pour le changement et la démocratie a multiplié les rencontres pour préparer cette manifestation, depuis l’annonce de l’interdiction de la marche par autorités. Plusieurs réunions techniques ont été tenues par la CNCD.

La dernière en date, est celle organisée avant-hier à la Maison des syndicats à Alger. Les initiateurs de la marche ont longuement discuté les différents plans à mettre en œuvre pour briser le dispositif sécuritaire qui sera mis en place le jour de la marche. Dans ce sens, la CNCD a déjà aménagé plusieurs sièges appartenant à des partis politiques et syndicats devant accueillir les manifestants venus d’autres wilayas. Des bus pour acheminer les militants de la CNCD ont été également réquisitionnés.

D’autres détails liés notamment à l’itinéraire de la marche (fixé initialement de la place 1er Mai à la Place des Martyrs) sont gardés «top secret» par la Coordination. Selon certaines indiscrétions, les organisateurs de la marche ont arrêté plusieurs endroits pour regrouper les manifestants.

Ces derniers, se présenteront le jour «J» avec des t-shirts ou brassards portant la couleur rouge afin de les distinguer des «éventuels provocateurs».

Des banderoles et pancartes portant des slogans hostiles au pouvoir ont déjà été confectionnées par les organisateurs. Bref, la CNCD aura a défié ce samedi la décision de la wilaya d’Alger qui a interdit cette manifestation. Le bras de fer est désormais engagé entre le pouvoir et la CNCD. Les manifestants auront à affronter un dispositif sécuritaire draconien qui commence déjà à se déployer pour faire de la capitale «une zone interdite».

Par Hocine L.