Le Sahel, le Sahara occidental, le Mali et le terrorisme seront les thématiques passées au crible lors de cette rencontre.
Activité très soutenue pour le ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, Abdelkader Messahel, lui qui a failli manger les pissenlits par la racine il y a à peine deux années.
Les bobos de santé étant pliés, il se remet à son activité préférée: le «porte-à-porte» diplomatique, convaincre et faire adhérer par la force de l’argumentaire. Hier, il s’est réuni avec les ambassadeurs des pays de l’Union européenne (UE) accrédités à Alger. Au menu, il y avait quatre grandes thématiques pour lesquelles Bruxelles accorde le plus grand intérêt. Il s’agit de la situation dans la région du Sahel, notamment le processus de négociations en cours à Alger, pour trouver une «solution définitive à la crise que connaît le Mali dans le cadre du respect de son intégrité territoriale et de sa souveraineté».
Le deuxième dossier «qui intéresse aussi l’UE et dans lequel elle est impliquée, concerne le processus en cours pour parvenir à une solution à la crise qui secoue la Libye».
La troisième thématique concerne la situation au Sahara occidental. Sur ce sujet, M.Messahel, note que l’Envoyé personnel du secrétaire général des Nations unies pour le Sahara occidental, Christopher Ross, «effectuera une tournée dans la région dans les prochains jours». Il a également rappelé que le Conseil de sécurité de l’ONU «examinera la question du Sahara occidental au mois d’avril prochain». Mais le gros de la rencontre avec les diplomates de l’UE accrédités à Alger, sera consacré bien évidemment au terrorisme et à «tout ce qui est mené dans le cadre des stratégies mondiale, régionale et nationale pour lutter contre ce phénomène qui menace la paix et la sécurité dans le monde». Brûlant, le dossier sécuritaire captera non seulement les pays de l’UE mais tous les partenaires de l’Algérie. Aussi, durant le premier semestre de l’année en cours l’Algérie accueillera une conférence de haut niveau sur le financement du terrorisme. Cette rencontre «se penchera sur l’élaboration d’un projet de protocole additionnel à la convention sur le terrorisme qui sera soumis aux Nations unies», a précisé M.Messahel lors de sa rencontre d’hier, avec les ambassadeurs, rappelant que la tenue de cette conférence a été décidée par le sommet du Conseil de paix et sécurité de l’UA, tenu en septembre dernier à Nairobi.
La 34ème session de l’UA a été d’ailleurs dominée par la sécurité et la lutte contre le terrorisme en Afrique.
Le ministre délégué a souligné, à cet effet, que la lutte antiterroriste constitue un «axe majeur de la diplomatie algérienne», car a-t-il dit, le retour à la stabilité et à la sécurité est «un impératif pour la relance du développement économique et social et pour la consolidation des processus de démocratisation en cours dans nos pays». Lors de cette rencontre, qui s’inscrit dans le cadre des «échanges réguliers» entre l’Algérie et les pays de l’UE, M.Messahel a évoqué, par ailleurs, les derniers développements de la situation dans la région du Sahel et du Maghreb. Il a, ainsi, rappelé le rôle que joue l’Algérie, en sa qualité de chef de file de la médiation internationale pour le règlement de la crise au Mali, précisant, à ce propos, qu’«un règlement, pour être durable, doit préserver l’unité et l’intégrité territoriale du pays et définir les règles d’une gouvernance rénovée à même de relancer le développement économique et social du pays».
Le ministre délégué a rappelé également les efforts en cours de la médiation pour «circonscrire la tension qui prévaut actuellement au nord du Mali et préparer sereinement la reprise du dialogue inter-malien à Alger, dans les jours à venir, afin de finaliser l’accord de paix soumis aux parties pour enrichissement et amendement». S’agissant de la crise libyenne,
M.Messahel a souligné que «l’Algérie, à la demande des frères libyens, déploie des efforts pour rapprocher les points de vue des parties et préparer les conditions d’un dialogue inclusif, à l’exclusion des groupes terroristes reconnus en tant que tels par l’ONU». L’objectif, a-t-il dit, est de «parvenir à une solution politique consensuelle qui préserve l’unité, l’intégrité territoriale du pays et la cohésion du peuple libyen et ouvre la voie à la mise en place des institutions chargées de gérer la transition». Il a indiqué, à cet effet, que l’Algérie «est en contact avec des pays partenaires, aussi bien de la région que du monde, notamment les pays du voisinage, le Qatar, les Emirats arabes unis, la Turquie, les Etats-Unis, la France, le Royaume-Uni, l’Italie et la Russie, pour forger un consensus sur les contours d’une solution politique inter-libyenne négociée de sortie de crise». Le ministre délégué a relevé, par la même occasion, que l’Algérie «soutient les efforts du représentant spécial de l’ONU pour la Libye, Bernardino Leon, avec qui la concertation est permanente». M.Messahel a également évoqué, lors de cette rencontre, la situation au Sahara occidental, en relation avec la prochaine tournée dans la région, de l’Envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU, Christopher Ross.