En plus des autochtones, les Syriens et les Subsahariens à l’assaut des âmes charitables, La mendicité, un fléau devenu envahissant…

En plus des autochtones, les Syriens et les Subsahariens à l’assaut des âmes charitables, La mendicité, un fléau devenu envahissant…

La mendicité est un fléau social qui prend de l’ampleur à Oran. C’est vrai que personne ne peut rester indifférent ou insensible face à un enfant, à une personne âgée, à une personne handicapée ou à une maman dorlotant son bébé dans ses bras.

Bref à une personne en difficulté qui tend la main. Face à ces diverses formes, les Oranais ne savent plus devant quel mendiant faut-il manifester sa solidarité ou avec quel autre compatir. Demander l’aumône est une activité bien structurée et qui bénéficie d’une logistique digne d’une vraie mafia spécialisée. Or à Oran, cette mafia se divise en trois catégories. Les locaux, les Subsahariens et les Syriens.

Trois catégories, un seul objectif: «l’argent facile»

Mendier est devenu un métier, certains individus n’éprouvent plus le besoin d’aller travailler et de gagner leur croûte à la sueur de leur front et attendre la paie à la fin du mois ou la fin de la semaine. Ils préfèrent mendier et être payé à chaque instant de la journée. Nul besoin d’apprendre ou d’aller à l’école, il suffit de tendre la main aux âmes charitables pour bien gagner sa vie, ironise un mendiant subsaharien.

Cette activité était contrôlée par des Algériens il y a 10 ans. Voilà que les Subsahariens s’invitent dans la partie pour concurrencer les mendiants oranais, qui jusque-là se la coulaient douce. Une concurrence et une rivalité en a résulté. «Tu mendies sur mon territoire», «Ta place n’est pas ici», «Rentre dans ton pays», sont autant de phrases et d’insultes échangées entre mendiants autochtones (oranais) et subsahariens. Quelques cas de bagarres ont été même observés entre mendiants rivaux pour des endroits jugés par ces derniers comme stratégiques pour exercer leur métier si peu fatigant et si rentable. Les Syriens, quant à eux, préfèrent faire la tournée des cafétérias avec leurs enfants.

Les Syriens en VIP

Dans cette misère qu’on affiche à tous coins de rue, les réfugiés syriens semblent avoir la part belle, puisque les Oranais donnent l’impression d’être sensibles à leur drame. Ces mendiants ont trouvé la parade pour éviter la concurrence des Subsahariens et des autochtones, en jetant leur dévolu sur les abords des mosquées. Ils s’accordent ainsi le statut de VIP, selon l’expression d’un mendiant subsaharien qui n’a pas hésité à affirmer que, «eux, fraternité arabe oblige, ont la cote auprès des Oranais».

La misère, un gagne-pain

Des mendiants qui veulent attendrir les passants n’ont pas trouvé mieux que d’utiliser des infirmités ou des enfants en bas âge, pour gagner plus d’argent. Pourtant, la loi est claire quant à l’utilisation des enfants mineurs dans la mendicité. Mais force est de reconnaître que les bilans de la Direction de l’action sociale, en matière de protection des mineurs de la cupidité des adultes qui seraient tentés par leur

utilisation dans la mendicité, sont faux. Des enfants sont utilisés par des adultes et cela tous les Oranais peuvent en témoigner. Durant le mois de Ramadhan dernier, une femme s’installait à Es-Seddikia, flanquée de quatre petits enfants qu’elle présentait comme sa progéniture, abandonnée par un père indigne.

Ces petits avaient presque tous le même âge, et en dehors d’une naissance, après une grossesse gémellaire, on se demande comment cette progéniture est la sienne. Pis encore, une vieille femme qui s’installait au niveau de la porte du marché de Point du jour, la ménopause bien consommée, mendie accompagnée de deux enfants qui n’ont pas encore atteint l’âge pour aller à l’école et qu’elle présente comme les siens.

A moins d’un miracle de la nature, on se demande bien comment elle aurait bien pu les avoir. Les services sociaux doivent sévir, car leur discours triomphaliste est loin de la réalité, la mendicité est devenue plus qu’un phénomène à Oran, elle est une réalité qui s’est incrustée pour devenir un élément qui parasite le décor avec lequel, pourtant, on veut séduire les touristes.

Ahmed Belgheir