Les préoccupations de la direction intérimaire du RND sont aux antipodes de la présidentielle, qui aura lieu au printemps 2014. Ses efforts sont concentrés sur la réussite du conseil national extraordinaire, prévu à la mi-avril, puis le congrès, six mois plus tard.
“Nous ne pensons pas du tout à la présidentielle, qui n’est pas inscrite dans notre agenda immédiat. Notre préoccupation majeure est la réorganisation du parti”, nous déclare un responsable au RND.
Le RND, qui s’est placé en 2008 comme un précieux allié du troisième mandat du président Bouteflika,
traverse une sérieuse crise interne qui ne l’habilite pas à jouer les premiers rôles lors de la prochaine échéance électorale. À l’heure actuelle, soit moins d’une année de la présidentielle, il ne semble pas être en mesure ni de présenter son propre candidat ni de soutenir une candidature extra-partisane. Depuis la démission d’Ahmed Ouyahia de sa barre de commande, en janvier dernier, le RND peine, en effet, à sortir la tête de l’eau. Le départ de l’ex-homme fort du parti et son remplacement par Abdelkader Bensalah, perçu comme une personnalité consensuelle, n’ont pas suffi à contenir la contestation. Même si des animateurs du mouvement de sauvegarde du RND, à l’image de Yahia Guidoum et Tayeb Zitouni, ont intégré l’instance de coordination, qui remplace le bureau politique en attendant la tenue du congrès, le parti reste en proie à l’intabilité. Les redresseurs souhaitent mener une véritable purge à l’encontre de tous les proches de l’ex-secrétaire général. Ce qu’Abdelkader Bensalah a fermement refusé. Ce dernier a plutôt plaidé pour la réunification des rangs et le rappel de tous les cadres et militants qui ont quitté les rangs du RND à un moment ou un autre. Il a lancé, à ce titre, une opération d’adhésion et de ré-adhérence. Il a été demandé, aussi, une évaluation de la situation organique du parti au
niveau local. Cette opération a pris fin le 7 avril dernier. Les rapports ont été envoyés à l’instance dirigeante,
de même que les recours introduits par les citoyens dont la demande d’adhésion a été rejetée pour un quelconque motif. Conformément à ses statuts et son règlement intérieur, le Rassemblement réunira un conseil national extraordinaire le 17 avril prochain, soit
trois mois après la tenue de la session ordinaire de cette instance, le 17 janvier 2013. Lors de cette rencontre, les efforts de Bensalah et ses adjoints seront concentrés sur l’assainissement de la situation et l’apaisement de ses esprits. L’enjeu étant la préparation, dans un meilleur climat, le congrès, qui devrait avoir lieu dans les six mois, c’est-à-dire vers la fin du mois d’octobre ou début novembre. À l’issue de ce rendez-vous organique, un nouveau secrétaire général sera élu pour un mandat de cinq ans. Le conseil national et le bureau politique seront renouvelés dans les mêmes modalités. Même si tout se passe au mieux, il sera difficile à la nouvelle direction de rattraper son retard et de mettre l’objectif sur la présidentielle. Sauf retournement spectaculaire de la situation ou scénario adapté, le RND se confinera, en 2014, dans un statut d’observateur.
S H