En perspective de la présidentielle de 2019: Les trois pistes du MSP

En perspective de la présidentielle de 2019: Les trois pistes du MSP

Par 

Cette formation tente «d’associer l’opposition à la désignation d’un candidat de consensus».

L’élection présidentielle de 2019, demeure l’enjeu principal, en filigrane, de l’initiative du MSP. Aux yeux de l’ex-HMS, trois éventuels scénarii se présenteront lors de l’échéance prochaine, en vue de la succession au palais d’ El-Mouradia. Il s’agit du scénario d’une compétition ouverte et démocratique, le statu quo ou la continuité, autrement dit un autre mandat pour l’actuel chef de l’ Etat, et enfin un candidat de consensus entre les différents cercles du pouvoir. La première possibilité étant totalement «écartée», puisque d’après le MSP, «le système qui ne serait pas prêt à lâcher prise lors de cet important rendez-vous sur son agenda, favorisera, sans aucun doute, le candidat du consensus». De ce fait, le MSP, qui refuse de se donner le rôle de médiateur, prône dans le cadre de sa position médiane, «d’associer l’opposition à la réalisation de ce consensus». A travers son offre, il est clair que ce parti abandonne, en cours de route, l’idée de faire de la mise en place d’une instance indépendante de gestion des élections une condition sine qua non pour participer à la prochaine élection présidentielle. Cette proposition s’éloigne de toute évidence de la philosophie ou principe immuable de la plate-forme de Mazafran, qui consistait à recourir à la mobilisation des partis de l’opposition et de la société civile pour construire un rapport de force à même de ramener le pouvoir à s’asseoir autour de la table pour négocier une transition démocratique. Pour rappel, l’opposition a exigé alors d’organiser une élection présidentielle anticipée. Or, présentement, aux yeux de la formation du défunt Cheikh Mahfoudh Nahnah, qui refuse de s’investir dans la mobilisation de la rue, la solution de sortie de crise, passe d’abord par «la présentation d’un candidat commun et consensuel entre l’opposition et le pouvoir». Cet heureux candidat s’engagera, une fois élu à ne mener qu’un seul mandat, durant lequel il amorcera le processus de la réalisation d’une transition politique et économique. La question qui se pose, existe-t-il un candidat qui fera consensus entre toutes les parties prenantes de la vie politique nationale? Alors que la feuille de route de la Coordination des libertés et de la transition démocratique(Cltd) était consensuelle, le MSP qui a déjà fait savoir qu’il sera présent en 2019, va y mener des pourparlers et négociations en solo. A travers cette initiative, les responsables de ce parti qui savent pertinemment que le pouvoir ignorant pour le moins leur offre, tenteraient-ils de justifier la participation à l’élection présidentielle? A titre de rappel, cette initiative lancée à la veille des législatives de mai 2017, est rééditée dans le nouveau programme politique du parti adopté lors de son 7e congrès. Pour de nombreux observateurs, cette offre est en contradiction avec les résolutions de la plate-forme de Mazafran. Certains ont aussi observé chez le MSP une volonté de se positionner en leader de l’opposition à la veille de cette importante échéance.

Il faut dire que tout cela s’inscrit aux antipodes des projets des partis islamistes qui s’affairaient depuis les législatives à se regrouper plutôt en fonction de leur affinité idéologique, en excluant de fait, d’autres entités d’obédience démocratique et nationaliste. Qu’il y ait ou non un candidat de consensus ne changera rien puisque le système en place restera le même, estiment enfin plusieurs observateurs. En attendant, «le dernier mot revient au président Bouteflika qui n’a pas encore répondu aux appels de poursuivre sa mission», a souligné samedi dernier à Aïn Defla, le secrétaire général du FLN, Djamel Ould Abbès.