Comme nous l’écrivions dans ces mêmes colonnes, les U23 ont disputé, hier matin (10h), un match d’opposition à neuf contre neuf (Bedbouda et Daoud étant blessés). Faute d’avoir pu disposer d’un stade comme l’avait souhaité Azeddine Aït Djoudi dans le but, expliquait-il, de recréer les mêmes conditions qu’en match officiel, la sélection s’est rabattue sur le terrain d’entraînement mis à leur disposition depuis leur arrivée à Johannesburg.
N’ayant pu disposer du nombre réglementaire de joueurs, Aït Djoudi s’est contenté de composer deux équipes de neuf joueurs chacune, avec des règles bien précises limitant par exemple à trois le nombre d’attaquants pouvant franchir les six mètres adverses. Ces instructions ont levé le voile un tant soit peu sur la stratégie que va prôner le sélectionneur en Zambie. Défendre en bloc et s’appuyer sur trois hommes devant sur les contres. En gros, cette opposition a été positive à tout point de vue, en dépit de ce petit accroc survenu en toute fin de match lorsque les esprits s’échauffèrent à cause de l’engagement des uns et des autres, parfois à la limite de la correction. Il aura fallu que Aït Djoudi intervienne pour mettre le holà, le tout sur un ton autoritaire pour recadrer tout le monde.
Demou et Belamri touchés
Le premier point à retenir de cette opposition est sans doute l’état d’esprit du groupe. Chaque joueur voulant arracher sa place dans le onze de départ, ceci a eu pour effet d’engendrer un contact assez physique, parfois même à la limite du tolérable. C’est d’ailleurs dans cet esprit-là que Demou, le défenseur central, a reçu une «semelle» à la cheville, le contraignant à stopper net son match, non sans avoir dit ce qu’il pensait à son vis-à-vis. Les deux équipes terminent à huit chacune après la sortie, dans la foulée, de Belamri, qui s’était fait mal lui aussi à la cheville. Redoutant un excès de zèle chez ses joueurs, Aït Djoudi quitte la tribune d’où il suivait le match et rappelle tout le monde à l’ordre d’un ton intransigeant qui a fait comprendre à tout le monde que ce n’était là qu’une opposition et que ça ne servirait à rien de laisser traîner une «semelle» sur un équipier.
Les places se disputent dans les duels
L’engagement qui a caractérisé l’opposition d’hier est à positiver. Car au-delà des quelques frictions qui ont subsisté, c’est l’état d’esprit des joueurs qui est à saluer. Chacun veut être de la partie, le 18, en Zambie. Et comme les joueurs ont deviné que le coach n’a pas encore tranché le onze de départ, ils y ont mis du cœur mais surtout les crampons à tel point que Demou et Belamri ont dû arrêter la partie. Ils ont été pris en charge par le staff médical qui leur a appliqué une pochette de glace sur le point douloureux. L’on ne connaît pas encore le degré de gravité des blessures, car le staff médical a fait savoir qu’il attendrait encore un peu avant d’émettre un diagnostic.
Le match reprend sur un ton apaisé
Demou et Belamri laissés sur le banc, le match a repris avec deux joueurs en moins, mais avec un état d’esprit plus apaisé. Le discours de Aït Djoudi semble être passé. Preuve en est, les coéquipiers de Chalali terminent les vingt-cinq dernières minutes dans la bonne humeur. A la fin du match, Aït Djoudi dit avoir retenu surtout l’état d’esprit du groupe. «J’ai vu des joueurs qui en veulent. Je sais qu’ils veulent tous jouer. Ça me réjouit qu’ils aient mis autant de cœur dans une simple opposition. Nous aurons besoin de cet état d’esprit-là en Zambie», a confié le sélectionneur après-coup.
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Daoud et Bedbouda en marge du groupe
Brahim Bedbouda et Farid Daoud n’ont pas pris part à l’opposition d’hier matin. Les deux Mouloudéens qui traînent des blessures à la cheville depuis le dernier MCA-ASO (0-1) se contentent de soins appropriés. Hier matin, ils n’ont pris part qu’à l’échauffement collectif avant de s’adonner à un long footing, ponctué d’exercices spécifiques sous la houlette du préparateur physique, puis de nouveau un footing d’une vingtaine de minutes. Vers la fin, les deux joueurs ont reçu chacun une pochette de glace qu’ils ont appliquée sur la blessure. Selon le staff médical, les clignotants ne sont pas au rouge, mais il n’en demeure pas moins qu’à l’heure où nous mettons sous presse, on ne sait pas encore quand ils pourront reprendre du service.
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Aït Djoudi dévoile ses cartes
Azeddine Aït Djoudi tient certainement son onze type à un ou deux éléments près. L’équipe ne devrait pas être très différente de celle du match aller. Il y aura sans doute un ou deux réajustements, mais en gros, l’ossature ne devrait pas être chamboulée. En réalité, c’est la stratégie de jeu qui devrait changer du tout au tout. Le système résolument offensif mis en place par le sélectionneur à l’aller sera complètement revu. C’est du moins ce qui ressort de l’opposition d’hier au cours de laquelle il a dévoilé certaines de ses cartes.
Défendre en bloc
Le premier point sur lequel a insisté Aït Djoudi, c’est d’être à chaque fois en supériorité numérique en situation défensive. Conscient que l’adversaire va jouer son va-tout dans ce match, le sélectionneur va d’abord chercher à gérer le score qui reste à son avantage.
Vers une défense à trois
Ceci reste à confirmer, mais Aït Djoudi pourrait être tenté de composer avec une défense à trois. Le retour de Guechi semble le contenter. Absent à l’aller, le défenseur central pourrait composer avec Khelili et Belamri derrière. Pour le moment, cela reste des supputations, mais au regard de l’insistance du sélectionneur à ne pas trop se découvrir, il y a de quoi s’en convaincre.
Jouer les contres
L’autre point de la stratégie pourraient être les contres. Cette option peut être suggérée à Aït Djoudi par la certitude que son adversaire va présenter un visage résolument offensif. La qualité de passe de Saayoud – attendu aujourd’hui, soit dit en passant – pourrait être d’une grande utilité à l’équipe dans ce système. L’ailier gauche du Ahly possède la clairvoyance, la justesse de la passe et la rapidité d’exécution, qui peuvent se révéler un atout pour la sélection.
Attaquer à trois tout au plus
Seulement, être prudent ne veut nullement dire ne pas attaquer du tout. Car Aït Djoudi entend aussi se mettre à l’abri si l’opportunité se présentait, sans pour autant foncer tête baissée. Ainsi, la première consigne est d’assurer une assise défensive assez compacte qui permettra de se projeter en avant sur des contres. Mais là aussi, le minimum de risque n’est pas toléré. Autrement dit, les deux premières lignes ne doivent pas se projeter directement vers l’avant. C’est aux attaquants de faire le boulot. Aït Djoudi a fait savoir lors de l’opposition qu’il ne voulait pas plus de trois joueurs dans le périmètre adverse. La puissance de Chalali, la fougue de Aouedj et la clairvoyance de Saayoud devraient faire l’affaire.