La sélection olympique algérienne n’ira pas aux JO de Londres après sa lourde défaite concédée vendredi soir sur le Grand Stade de Marrakech contre le Nigeria sur le score de 4 à 1. Les coéquipiers de Daoud ont vécu une soirée cauchemardesque, alors que personne, avant l’entame de la rencontre, n’avait prévu un tel scénario.
Les données étaient simples pour les petits Fennecs, il fallait battre le Nigeria déjà éliminée ou bien à la rigueur décrocher le nul et espérer que le Maroc ne perde pas devant le Sénégal dans l’autre match du groupe. Première surprise, l’entraîneur Aït Djoudi aligne une équipe sans meneur de jeu et avec beaucoup de changements dans le onze titulaire par rapport aux deux rencontres précédentes. Hamroun, le fer de lance de Burgas, est resté sur le banc, Chalali, blessé, a déclaré forfait, Daoud a cédé sa place à Belkhiter, Aouedj a été aligné au poste de milieu droit excentré et Bounedjah au poste d’avant-centre. Les petits Fennecs, tétanisés par l’enjeu du match, sont rentrés crispés et tendus contrairement à leurs adversaires qui ont paru plus décontractés et bien en place sur le terrain. Les joueurs algériens perdaient trop vite le ballon, ce qui a permis aux Nigérians de mieux contrôler les débats durant la première demi-heure de jeu.
Sayoud transparent
L’entraîneur Aït Djoudi a décidé de titulariser Amir Sayoud pour ce match, pensant que le joueur d’Al Ismaïli pouvait tenir le rôle de meneur de jeu et animer la ligne offensive. Ce choix n’a pas été judicieux puisque Sayoud a été tout simplement transparent, ratant à chaque fois plusieurs passes, sans compter son péché mignon, le jeu individuel. Il n’a rien réussi de bon durant le premier half, et même en seconde période, il était effacé et sans aucune utilité pour son équipe dans la construction du jeu. D’ailleurs, l’entraîneur a procédé à son remplacement à la 64e minute par Hamroun.
Une inefficacité criante
L’entraîneur Aït Djoudi avait reconnu, avant cette rencontre, que son équipe manquait d’efficacité en attaque et que les attaquants rataient beaucoup d’occasions, promettant qu’il allait apporter les réglages nécessaires pour débloquer la situation. Sur le terrain, l’équipe a encore une fois montré ses limites sur le plan offensif. Bounedjah, trop esseulé, n’a pas trouvé le soutien nécessaire pour déstabiliser la défense du Nigeria. Sur la seule action bien enchaînée avant la pause, il a réussi à marquer. En seconde mi-temps, il a raté un but tout fait avant de sombrer. De son côté, Aouedj n’a rien fait de bon puisqu’il a joué trop statique. Le joueur du MCO avait l’opportunité à deux reprises au début de la seconde mi-temps de donner l’avantage à son équipe, mais il rate lamentablement deux buts tout faits. Benaldjia, malgré sa bonne volonté, n’était pas dans son jour puisqu’il n’a pas trouvé ses marques, confondant vitesse et précipitation.
Déroute psychologique et physique
Lorsque l’arbitre directeur gambien Gassama a sifflé la fin du premier half à l’avantage des petits Fennecs 1-0, on pensait que l’Algérie était bien partie pour se qualifier pour les demi-finales. Mais contre toute attente, une faute d’Ali Guechi sur un joueur nigérian au tout début du second half va permettre à cette équipe d’égaliser grâce à un coup franc direct bien ajusté de Lawal. Cette réalisation nigériane a complètement déstabilisé la sélection algérienne qui va fléchir psychologiquement et physiquement au grand bonheur des «Verts» du Nigeria qui vont contrôler le match, profitant des erreurs incroyables de la défense algérienne pour inscrire 3 autres buts au grand malheur du gardien Mazouzi. Ce dernier, même s’il n’était pas loin de tout reproche, n’endosse pas la responsabilité de tous les buts encaissés.
La sortie de Benlamri, le tournant
S’il y a un joueur qui a réussi à tirer son épingle du jeu dans ce tournoi, c’est bien le défenseur du NAHD Djamel Benlamri. Il a été extraordinaire à son poste de défenseur axial. Sobre et efficace dans ses interventions, il a été incontestablement le meilleur joueur de la sélection algérienne dans cette compétition. Avant-hier, face au Nigeria, il a encore une fois confirmé ses grandes qualités, il a réussi une excellente première mi-temps, sauvant l’équipe d’un but certain à la 44’ de jeu. Sa blessure au genou au début de la seconde période l’a contraint à quitter ses coéquipiers. Sa sortie a complètement désorganisé la défense algérienne qui va prendre de l’eau de toute part dans le dernier quart d’heure.
Hamroun sur le banc, un gâchis
L’entraîneur de la sélection olympique a préféré Sayoud à Hamroun dans une rencontre aussi importante, croyant que ce choix était judicieux. Finalement, c’était un mauvais choix, car Hamroun est de loin meilleur que Sayoud sur tous les plans. Hamroun avait plus de temps de jeu et était plus en forme sans compter qu’il a beaucoup de qualités qui pouvaient ramener le plus nécessaire dans l’animation offensive. Le joueur de Burgas, rentré à la 64’ de jeu, ne pouvait rien faire, car les dés étaient déjà jetés. K. H.