Bien qu’il fut un grand magicien sur les terrains, Michael Laudrup, aujourd’hui entraîneur de Swansea City, n’a rien pu faire dimanche après-midi pour empêcher son équipe de prendre une « fessée » devant les 20 769 spectateurs du Liberty Stadium, 3 buts à 1 par le visiteur du jour, les Tottenham Hotspurs, avec leur myriade de stars comme le gardien français Hugo Lloris, l’attaquant togolais Adebayor, auteur d’un doublé et aussi de la jeune étoile montante du football anglais, Nabil Bentaleb, titularisé pour l’occasion.
Bentaleb passé au crible
C’est le cas du jeune espoir Nabil Bentaleb, qui est passé à une vitesse vertigineuse de l’équipe réserve à l’équipe première des Spurs malgré la densité de ce groupe qui forme le club rival héréditaire d’Arsenal. Nabil Bentaleb, dans son « English Dream », est passé du quasi anonymat au statut de pépite, voire de curiosité de la Premier League au point de faire parler énormément de lui dans les médias et d’affoler les statistiques au point qu’il est convoité à la fois par l’Algérie, la France, mais aussi par l’Angleterre son pays d’adoption. Le milieu de terrain, ayant encore réussi une bonne performance, avant-hier, face à Swansea City, à tel point qu’un site anglais spécialisé dans les statistiques, EPL Index.com , a décidé de passer le match de Bentaleb au peigne fin des statistiques, pour vraiment juger de son incidence sur les bons résultats récents de Tottenham.
Il réédite son exploit face à Crystal Palace
Le site de statistiques anglais, qui se base sur des statistiques en match effectuée par « StatsZone », commence son analyse en précisant que si Tim Sherwood, l’entraîneur de Tottenham, avait renouvelé sa confiance au jeune Bentaleb et à son association avec Moussa Dembele à la récupération, c’est qu’il avait été impressionné par le taux de 93% de passes réussies lors de ce match, soit 100 passes réussies sur 107 tentées.
Un milieu converti en milieu défensif
Bien que Bentaleb ne soit pas ce que l’on peut appeler un milieu défensif de métier, mais plutôt un milieu à vocation plus offensive, qui sait garder le ballon et poser le pied dessus pour casser le rythme ou ralentir le jeu, lorsque son équipe est en difficulté. Et alors que son rival Etienne Capoue avait plus le profil défensif recherché, l’Algérien l’a emporté grâce à ses statistiques et ses performances pures sur le terrain.
Nabil «cœur de Lion» face à Swansea
Après le règne du roi «Richard Cœur de Lion», l’Angleterre et sa capitale, Londres, vont devoir s’habituer au règne de Nabil Cœur de Lion. Car face au Cygne de Swansea City, Nabil a quand même réussi 10 tacles, à remporter 100% des duels aériens qu’il a eus à disputer avec ses vis-à-vis et 83% de ses 12 duels au sol. Il a été impliqué près de dix minutes dans des touches de balle, dans les moments forts et les mouvements offensifs collectifs de son équipe, il ne l’a perdue que deux fois en 90 minutes et s’est racheté puisqu’il a fait deux interceptions durant ce match. Bien que ses détracteurs disent que ses statistiques sont bonnes car il joue beaucoup latéralement, les statistiques sont là et encore une fois lors de ce match, il a un taux de réussite en passes de 91%, soit 53 passes réussies sur 58 tentées, 28% vers l’avant et 14% vers l’arrière, en 90 minutes, soit une passe toutes les 0,6 minutes. Pour être complet, Bentaleb participe plus aux attaques de son équipe que son coéquipier Dembelé, plus défensif et donc défend moins.
Synthèse Mohamed Bouguerra
«Tottenham était ma dernière chance de réussir»
La «sur-motivation» de Nabil Bentaleb et sa grinta sur le terrain s’expliquent à travers son parcours difficile dès son plus jeune âge pour se faire sa place au soleil dans le football. Dans le magazine, programme de son club, magazine que l’on peut acheter avant chaque match de Premier League devant le stade, Nabil Bentaleb s’est confié par rapport au parcours semé d’embûches, qui l’a amené dans la capitale anglaise. Nous vous proposons quelques morceaux choisis de cet entretien du jeune Algérien :
« J’ai été libéré à plusieurs reprises par de nombreux clubs où je pensais vraiment être pris, et de nombreux clubs ne voulaient pas m’ouvrir leurs portes après des essais jugés non concluants. Lille m’a libéré à 14 ans, juste au moment où je commençais sérieusement à rêver à devenir footballeur professionnel (…)
Cela a été un moment très difficile pour moi mais par la suite il y en a eu d’autres. Deux choix s’offraient à moi, soit tout abandonner et donner raison à mes détracteurs et ceux qui n’avaient pas cru en moi, soit persévérer malgré les embûches et leur prouver qu’ils avaient tort (…)
Tottenham était ma dernière chance de percer dans ce métier et heureusement que j’ai été capable de relever cet ultime défi et que ce club m’a fait confiance. Je ne veux pas me mettre de pression outre mesure, juste continuer à tout donner pour mon club à chaque match. »
M. B.