376 personnes ont trouvé la mort par asphyxie au gaz en moins de deux ans. Les Algériens sont de plus en plus victimes des fuites de gaz naturel et de la mauvaise utilisation des sources d’énergie.
Des familles entières ont été décimées à cause du gaz de ville, mais aussi du feu laissé allumé dans des logements mal aéré, notamment dans les régions rurales. Pratiquement, des drames sont enregistrés chaque semaine sur le territoire national.
Selon le directeur de la communication de la Direction générale de la protection civile, le commandant Farouk Achour, «123 décès par asphyxie au gaz ont été enregistrés, depuis le début de l’année jusqu’au mois de septembre dernier». Dans ce bilan macabre, ont été dénombrés 80 hommes, 20 femmes et 23 enfants. La protection civile a effectué, durant cette période, 350 interventions et parvenu à sauver 627 personnes, dont certains étaient délivrés d’une mort certaine. En 2009, le bilan était encore plus alarmant.
Les asphyxies au gaz ont tué 253 algériens. Les éléments de la protection civile ont opéré des interventions 606 fois et ont pu secourir 1094 citoyens. Toutefois, la crainte est de voir le nombre de décès s’alourdir au cours de cette année, d’autant que l’on est juste au début de la saison hivernale. Le commandant Achour déclare que des campagnes de sensibilisation ont été programmées à travers les 48 wilayas du pays. Les établissements scolaires et les universités sont prioritairement ciblés. «A travers les élèves et les étudiants, nous pouvons passer le message aux femmes au foyer et aux personnes âgées» explique notre interlocuteur. Il dit que cette campagne de sensibilisation sera axée sur les principales causes des asphyxies au gaz.

A commencer par la mise en garde contre l’utilisation d’appareils ménagers, notamment de chauffage, contrefaits. Aussi, attirer l’attention des habitants sur la nécessité d’opérer des installations répondant aux normes. Le directeur de la communication de la protection civile relève, ainsi, que la mauvaise qualité du matériel utilisé par les ménages et le recours des habitants à des agents non agréés pour l’installation des branchements au gaz de ville sont derrière une grande partie des accidents enregistrés.
L’orateur insistera également sur l’aération des logements afin d’éviter une asphyxie systématique au monoxyde de carbone en cas de fuite de gaz. Par ailleurs, l’autre cause principale de la mort par asphyxie au gaz est le changement de l’emplacement des installations après la réception des logements. Une pratique courante notamment en ville.
Les résidants font les travaux de finition de leurs demeures et changent l’emplacement des installations de gaz. Pourtant, l’emplacement principal a été choisi et installé par les sociétés de réalisation après approbation de la protection civile qui octroie également des permis de construire. Ainsi, le risque d’asphyxie au gaz devient de plus en plus menaçant à cause de l’ignorance des règles les plus élémentaires de son utilisation par les citoyens. Pas plus tard qu’avant-hier, dans la wilaya de Batna, trois décès par asphyxie au gaz ont été enregistrés.
Aomar Fekrache