EN : Mbolhi, comme vous ne l’avez jamais connu

EN : Mbolhi, comme vous ne l’avez jamais connu

Raïs Mbolhi est tellement peu bavard, tellement réticent à parler aux médias, qu’il a agacé plus d’un journaliste. Son attitude était d’autant plus exaspérante pour certains que ces derniers ne pouvaient même pas le critiquer pour se venger, car ses prestations avec la sélection nationale ont toutes été globalement correctes, parfois même très bonnes, même lorsque l’équipe perdait.

N’avait-il pas été le seul, avec Djamel Mesbah, à avoir été épargné par le déluge de critiques qui s’était abattu sur les Verts, après la débâcle de Marrakech face au Maroc ? Quand on approche Mbolhi, c’est donc avec l’appréhension d’être éconduit, repoussé, voire même rejeté. Or, nous avons eu à constater que derrière la carapace qu’il revêt pour se protéger se cache un homme lucide, mesuré et même attachant.

Un air détendu, un français très correct

En nous voyant l’attendre après la séance d’entraînement de mardi après-midi et en apprenant l’objet de notre déplacement jusqu’à Tatzmannsdorf, il nous a donné rendez-vous pour 20h30 heure locale, soit après le dîner, car il ne pouvait pas laisser ses coéquipiers pour donner une interview. De plus, il pensait que c’était mieux pour être à l’aise et prendre le temps de bien parler. A 20h30, pas un instant de plus, il a fait son apparition dans le hall de l’hôtel et s’est dirigé directement vers nous. Il nous a salué de nouveau et nous nous sommes isolés dans un coin du hall, autour d’une table, pour être tranquilles. Durant la réalisation de l’interview, Mbolhi, passé un premier instant de crispation, s’est détendu au fil des questions, répondant sans ambages dans un français très correct. Pas ce français de la rue, mélange d’argot, d’abréviations et de verlan. Plutôt un français d’école, preuve que notre interlocuteur jouit d’une certaine culture. Cela n’a rien d’étonnant de la part d’un homme tellement intelligent et ouvert aux langues qu’il a apprises de tous les pays dans lesquels il a joué (Grèce, Japon, Ecosse, Bulgarie et la Russie présentement).

Il sait aussi rire et sourire !

Au-delà de la forme, c’est le fond qui était aussi intéressant. A l’écouter, on sent quelqu’un qui prend le temps de réfléchir, avant de répondre, choisit ses mots pour ne pas dire des bêtises et sait mettre l’accent sur l’essentiel. C’est aussi un homme dont le visage est expressif et réagit à la teneur des questions posées ou des réponses apportées. Nous l’avons même vu sourire à plusieurs reprises et même rire (si, si !). En somme, il y avait en face de nous un homme et non pas une carapace froide comme son attitude envers les médias lors des stages tend à le montrer aux yeux du public. Déjà, il nous en avait donné la preuve au mois de novembre dernier, lorsqu’il avait accueilli notre envoyé spécial en Bulgarie et s’était ouvert à lui pour la première fois sur de nombreuses questions.

Une manière d’être, tout simplement

Même s’il ne nous l’a pas dit franchement, nous avons compris que Mbolhi, tout réservé qu’il est, n’aime pas trop la foule, tout simplement, et essaye de s’en éloigner. Pas de vanité ou d’arrogance dans tout cela, mais seulement une manière d’être.

Une manière d’être que peut résumer la seule condition qu’il a posée pour la réalisation de cette interview : pas de questions sur sa famille. Déjà peu loquace sur sa vie professionnelle en raison, justement, de son caractère naturellement réservé, cette réserve le pousse à être carrément muet lorsqu’il s’agit de ses proches, afin de mieux les protéger.

C’est tout Mbolhi, tout ça. Merci à lui pour ce moment d’ouverture sur soi qu’il nous a accordé et qui permet au peuple algérien de savoir que Mbolhi, au-delà du mystère dont il s’entoure, dit des choses intelligentes quand il daigne parler.

Krylia Sovetov fait une «cure» pour se retaper

Passé l’hiver dernier du CSKA Sofia au Krylia Sovetov dans le but de franchir un cap, Raïs Mbolhi Ouhab n’est pas à la fête avec sa nouvelle équipe. En effet, le club russe de la ville de Samara occupe actuellement la dernière place du championnat de Russie, qui en est à sa trêve de mi-saison. Après 16 journées, il compte seulement 11 points. Certes, le Krylia Sovetov n’est pas irréductiblement condamné, surtout que les deux clubs qui le précèdent ont seulement 2 et 1 points d’avance sur lui, mais il est clair que ce ne sera pas facile. Déjà, la direction du club a pris quelques décisions radicales : limogeage de l’entraîneur Yuri Gazzaev et de l’ensemble du staff technique et leur remplacement par Andrey Kobelev et un nouveau staff, recrutement de six nouveaux joueurs durant la trêve, sanctions prises contre certains joueurs et organisation d’un stage spécial pour essayer de retaper l’équipe. Le stage en question a commencé il y a une semaine au village Bad Tatzmaansdorf, situé au sud-est de l’Autriche et mondialement célèbre pour sa station thermale éponyme. Peut-être une «cure» pour se refaire une santé.

Une défense inexpérimentée et des joueurs très jeunes

Lorsqu’une équipe ne tourne pas, perd beaucoup de matches (9 sur 16 depuis le début de la saison, en ce qui concerne Krylia Sovetov) et encaisse trop de buts, c’est en général la défense, et en particulier le gardien de but, qui sont montrés du doigt. Or, les médias russes ne se sont pas acharnés sur Mbolhi, estimant qu’il ne porte pas seul la responsabilité des 24 buts encaissés depuis le début de la saison. Déjà, le gardien de but algérien s’est imposé comme étant le meilleur à son poste, en dépit de la présence d’un gardien de but international ukrainien. Si c’était lui le problème, il aurait été mis sur le banc à un certain moment pour titulariser l’un de ses remplaçants. Cela ne s’est pas fait et c’est la preuve que ce n’est pas lui le responsable. Le problème est dans un collectif défaillant et une défense inexpérimentée au sein de laquelle évoluent deux jeunes défenseurs qui en sont à leur première saison dans l’élite russe. L’amélioration du niveau de jeu passe surtout par une solidification du compartiment défensif.

Kobelev veut améliorer la qualité du jeu

Que ce soit sur le terrain d’entraînement de Bad Tatzmannsdorf ou bien à l’hôtel Avita, mitoyen de la station thermale où est logée la délégation du Krylia Sovetov, Kobelev multiplie les exercices et les réunions, afin que l’équipe produise un jeu plus efficace à partir de la semaine prochaine, qui verra la reprise des compétitions avec un match de Coupe de Russie. Un premier match amical, disputé samedi passé contre les Hongrois de FC Gyori, 9e du championnat de Hongrie, et sanctionné par une victoire 2-0, lui a permis de constater un léger mieux dans la consistance du jeu. Un nouveau match amical a été disputé hier soir pour faire le point sur la préparation.

Mbolhi ne s’attend pas à des cadeaux

Mbolhi, lui, continue de travailler. Il est conscient que le problème n’est pas en lui, mais se remet quand même en cause, afin d’essayer de tirer encore mieux de sa personne. La perspective du recrutement d’un nouveau gardien de but, qui s’est confirmée hier avec la mise à l’essai du gardien de but de la sélection de Biélorussie, ne l’effraie pas. Vu qu’il a eu toujours à gagner sa place, que ce soit dans les clubs par où il était passé ou en sélection nationale, il ne s’attendait pas à ce qu’on lui fasse des cadeaux à son arrivée à Samara. En dépit d’une légère blessure à la hanche, il travaille et se bat pour gagner la confiance du nouveau staff. En effet, comme il y a un nouvel entraîneur des gardiens de but, il s’agira de convaincre ce dernier. Encore une bataille pour Mbolhi qui en a vu d’autres…

Kobelev, un homme pour le redressement

Exit l’ensemble du staff technique ! Le président du Krylia Sovetov, German Tkachenko, a fait le grand ménage il y a deux semaines en limogeant l’entraîneur Gazzaev et tout son staff et en recrutant le jeun Andrey Kobelev. Ce dernier est annoncé comme l’homme du redressement et a une seule mission : faire maintenir le club en première Division russe. Premier défi : un déplacement périlleux à Moscou pour affronter le leader, le CSKA, le 25 juillet, pour la reprise du championnat.

Un concurrent pour Mbolhi ?

Le nouveau staff technique a décidé de se renforcer dans tous les compartiments, y compris dans celui des gardiens de but. Ainsi, le keeper de la sélection de Biélorussie, Serguey Veremko, est arrivé à Bad Tatzmannsdorf afin d’effectuer des essais, préalables à un probable recrutement. On ne sait pas encore s’il sera recruté afin qu’il soit le titulaire au poste ou bien juste pour «secouer» Mbolhi.

Bad Tatzmannsdorf, à 30 km de la Hongrie

Bad Tatzmannsdorf est connu pour sa très célèbre station thermale dans laquelle viennent faire des cures même des princes et des personnalités de la jet-set internationale. Il se trouve à 30 kilomètres de la frontière hongroise. D’ailleurs, il y a de nombreux Hongrois qui travaillent

dans le village.