Décidément, Kamel Ghilas n’est pas verni question entraîneur, après avoir été écarté de l’équipe nationale par Rabah Saâdane au lendemain du match du Merrikh Stadium d’Oumdourman.
Décidément, Kamel Ghilas n’est pas verni question entraîneur, après avoir été écarté de l’équipe nationale par Rabah Saâdane au lendemain du match du Merrikh Stadium d’Oumdourman. Une mise à l’écart très mal vécue par l’attaquant de poche originaire de Béjaïa, à qui on avait «volé son rêve de Coupe du monde», selon ses propres termes, après que la qualification soit acquise de haute lutte. Un évènement vécu comme une grande injustice par Ghilas et qui a occasionné des blessures à l’âme qui ont mis beaucoup de temps à cicatriser. Alors qu’avec son retour en grâce en équipe nationale version Halilhodzic, et sa renaissance en club, avec Le Stade de Reims, après deux années «galère» où les blessures avaient annihilé toutes ses tentatives d’exprimer son talent dans les stades de Ligue 1, lui avaient mis du baume au cœur, voici qu’un nouvel évènement, impliquant encore un de ses entraîneurs, risque de faire rechuter Kamel Ghilas psychologiquement. Après l’injustice Saâdane, voilà que Kamel Ghilas a été victime d’Hubert Fournier, son entraîneur en club. Une fois l’accession historique en Ligue 1 acquise par ce club français de légende au passé prestigieux, en grande partie, il faut bien le reconnaître, grâce à son attaquant de poche algérien Kamel Ghilas, il voulait remporter un dernier challenge, plus personnel celui-là, celui de devenir le meilleur buteur de Ligue 2. Il ne s’en cachait pas et a tout fait tout au long de la saison pour y arriver.
Il a marqué des buts décisifs
Le problème, c’est qu’outre l’attaquant très prolifique franco- comorien de Bastia, Touafilou Maoulida, qui lui disputait ce titre de «Pichichi» comme on dit en Espagne, c’est-à-dire de meilleur buteur de Ligue 2, il y avait aussi son coéquipier de Reims, Cédric Fauré. Le problème, c’est que s’il y avait égalité entre les deux buteurs rémois, elle n’était qu’arithmétique, puisque les buts de Kamel Ghilas étaient «plus importants», comme on dit dans le jargon du tennis, où une balle remportée à 15/30 donnant 15/40, donc deux balles de match ou de set sont plus importantes qu’une balle donnant 15/0 où tout reste à faire. Kamel Ghilas a souvent marqué l’unique but de parties remportées par 1-0 ou le but du 2-1 permettant à son équipe de prendre les trois points au lieu de prendre l’unique point du match nul.
Ghilas attendait plus de reconnaissance
Arrivé en début de saison sous la forme d’un prêt, Kamel Ghilas s’est tout de suite fondu dans le collectif rémois. Encore plus, il a transmis au groupe son envie de gagner, sa grinta et sa rage de vaincre, en inscrivant très vite beaucoup de buts qui ont permis au Stade de Reims de commencer la saison tambour battant. Si l’équipe termine seconde du championnat avec 65 points et dix-huit victoires, c’est en grande partie grâce à lui. Après avoir rempli sa mission auprès de ses dirigeants, des supporters qui l’adorent et surtout de son entraîneur, Kamel Ghilas espérait enfin sortir de cette saison avec la reconnaissance des siens qu’il n’avait plus ressentie depuis son passage à Guimaraes, au Portugal, en remportant ce titre de meilleur buteur de Ligue 2 comme une sorte de «cerise sur le gâteau».
Pourquoi est-ce Ghilas qui est sorti ?
Avant d’aborder le dernier match de cet âpre championnat de Ligue 2 avant-hier, les données étaient simples. Ghilas était à égalité avec son coéquipier Fauré avant le match, soit 14 buts chacun, Maoulida n’étant qu’à une longueur de ce duo rémois. Les Rémois affrontaient Lens à domicile, une équipe qui n’avait plus rien à jouer dans ce championnat. Alors que le match était serré et qu’aucune équipe ne se dégageait de l’autre, les Lensois ouvrent le score à la 66e minute de jeu par Toudic. Et c’est là que réagissant à ce but, Hubert Fournier, l’entraîneur rémois, fait une sorte de «coaching pile ou face» et décide de faire sortir Kamel Ghilas à la 70e minute. Kamel Ghilas, dont le rendement était le même que celui de son concurrent direct pour le titre de meilleur buteur. Kamel Ghilas sorti et remplacé par Courtet, la voie royale était ouverte pour Cédric Fauré qui n’en demandait pas tant. 83e minute de jeu, penalty concédé par Lens, qui termine toujours très mal ses matchs cette saison, et Hubert Fournier fait signe à Cédric Fauré de le tirer.
La balle de Fauré fait trembler les filets. Avec 15 buts, il devient meilleur buteur du championnat de Ligue 2 et c’est son nom qui est inscrit dans les tablettes. Kamel Ghilas n’est que 2e avec 14 buts, mais malheureusement, dans ce genre de récompense, on ne se souvient que du lauréat. La question que l’on est en droit de se poser, c’est pourquoi Hubert Fournier a fait sortir Ghilas plutôt que Fauré, brisant par là même son rêve de devenir meilleur buteur ? Nous ne le saurons sans doute jamais. Gageons que cela donnera encore plus la rage à l’Algérien pour qu’il «casse la baraque» avec les Verts.