En l’absence d’une réglementation claire La contrefaçon étouffe les marchés

En l’absence d’une réglementation claire La contrefaçon étouffe les marchés
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Oran est touché en plein dans le mille par la gangrène de la contrefaçon. Beaucoup de produits, équipements et matériels circulent librement et sont exposés à la vente au public.

Comme nous l’avons constaté, ce sont de véritables réseau maffieux qui se sont chargés de l’importation des produits de la contrefaçon, dans tous les créneaux: électricité où nous trouvons beaucoup d’équipements très dangereux et toujours en vente, allant du câble électrique dit 1/5, 2/5, etc., qui n’est nullement fabriqué à base de cuivre, des interrupteurs, des disjoncteurs, des lampes, des néons, des coupe-courant; toute une série de produits la plupart «Made in China» qui présentent de hauts risques pour leurs utilisateurs.

Alors que des piles de très mauvaise qualité, des interphones très ordinaires et des douilles à vis pour lampes sont toujours importés. Et c’est le consommateur qui paye la facture et l’enrichissement de ces importateurs véreux et sans aucun scrupule qui demeurent toujours dans ce créneau très juteux.

Selon les résultats de l’enquête du ministère du Commerce, il existe trois types de produits contrefaits en Algérie: 18% des produits sont d’origine inconnue; 40,98% sont des produits contrefaits fabriqués localement et 41,34% sont importés. Les cosmétiques, les pièces de rechange, l’électronique, l’agroalimentaire, l’audiovisuel, l’électroménager et les produits pharmaceutiques, allant du dentifrice aux pommades, comprimés, sirops, etc.

Les dangers de l’imitation des produits de grande marque

Les dangers liés à l’imitation frauduleuse sont grands, compte tenu du développement technologique que connaît le monde. Et aussi un grand manque à gagner de centaines de millions de dollars et une perte de 300.000 à 500.000 emplois sont enregistrés annuellement dans le monde. La contrefaçon de l’électroménager et des équipements électriques a trouvé un terrain fertile à Oran.

La contrefaçon est fortement écoulée dans les pays tiers-mondistes où la majorité consommatrice ne cherche que le moins cher, sans se casser la tête pour la qualité; ce qui est aussi le cas en Algérie, en particulier à Oran où le marché parallèle de la contrefaçon n’est point touché par une crise autoritaire.

Il suffit de visiter ce qui est exposé à la vente. Même certains médicaments n’ont pas échappé à cette dangereuse contrefaçon, ce qui représente un véritable danger pour la santé du consommateur.

C’est ainsi que l’investigation proprement dite, selon M. Hali, représentant le Centre algérien du contrôle de la qualité et de l’emballage, doit se porter sur plusieurs axes afin de contrecarrer ce phénomène. Il est question d’identifier les différentes unités de production, d’engager des mesures administratives et de mettre en place des brigades mixtes pour le contrôle.

Le dispositif a porté également sur l’actualisation de la liste des produits à contrôler, l’élaboration d’un plan de formation pour les agents du commerce et la mise en place d’une banque de données qui donnera des informations capables de renseigner sur le produit, le service et la licence accordée par une marque protégée en Algérie.

Mais la seule lutte efficace contre ce fléau, qui ne cesse d’activer en toute liberté il faut le préciser, demeure le boycott du consommateur, la sensibilisation par la télévision nationale qui doit jouer son rôle en informant les citoyens, ne pas acquérir les produits de contrefaçon. Surtout à Oran où le marché de la contrefaçon a trouvé un terrain très fertile pour se propager.

De pseudos commerçants de l’extrême Est du pays se sont installés dans ce créneau très juteux, parfois sans registre de commerce.

Certaines villas demeurent en construction et même celles construites ont été données, par leurs propriétaires, en location au profit de chaînes de production clandestines et de la contrefaçon dans plusieurs domaines, même celui du textile et du prêt-à-porter, en particulier dans les villages et les nouvelles cités où ils passent inaperçus.

Ceci s’est développé et a pris de l’ampleur durant les années 90 où le laisser-aller battait son plein dans la seconde capitale de l’Algérie, qui a vu une sorte de «débarquement» de type fraudeurs sans scrupule, avec l’aide d’une certaine complicité. Le marché de la ville s’est transformé en un temps record en un marché de «dupes» où la contrefaçon règne en seigneur.

A. Benbrik