Près de 50 000 tonnes de produits périmés sont consommées annuellement par les Algériens, en l’absence de mécanisme de contrôle des marchés, selon le porte-parole de l’Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA), Hadj Tahar Boulenouar.
L’invité de la radio nationale a fait savoir que plus de 70 % à 80 % des produits périmés et contrefaits circulent sur le marché national. À titre d’exemple, il fait savoir qu’une grande quantité de riz dont la validité a pris fin en 2013, a été vendue au début de l’année en cours au marché de Oued Smar.
Pour Hadj Tahar Boulenouar, la solution pour faire face à la flambée des prix des produits alimentaires et des fruits et légumes, est la création de marchés de proximité. L’orateur déplore par ailleurs, le manque d’implication des APC, pour la concrétisation de ces marchés. Le fameux réseau national de distribution qui tarde à voir le jour est cité également par le porte-parole de l’UGCAA, comme facteur important dans la régulation des prix.
Pour lui, le retard qu’accuse la concrétisation de ce réseau est l’une des causes principales de ces hausses. « Alors que le plan quinquennal 2010-2014 prévoit de réaliser plus de 30 marchés de gros, 800 marchés de détail et 1 000 marchés de proximité, force est de constater qu’aujourd’hui, le taux de réalisation de ces marchés, d’après nos estimations, ne dépasse pas les 30 % », avance-t-il, imputant la responsabilité de ce retard au manque d’implication des APC.
“Les APC ont toutes les prérogatives pour créer le nombre suffisant de marchés de proximité. Or ces dernières ne s’enthousiasment pas pour faire avancer les choses », explique Tahar Boulenouar, qui s’est tardé sur l’importance stratégique de ce réseau national de distribution, en indiquant que « c’est un moyen très important de réguler le marché et de diminuer les marges et les différences entre le prix du gros et le prix du détail.
Mais aussi un moyen d’éradiquer aussi quelques pratiques comme le monopole et la spéculation ». Autre facteur qui favorise l’augmentation de ces prix est l’insuffisance de la production nationale. « On souffre d’un déficit au niveau de la production qui représente entre 20 et 30 %. Sinon on n’aurait pas besoin de 3 000 importateurs de fruits et légumes », souligne-t-il.
L’interlocuteur est revenu sur les chambres froides qui ne jouent pas pleinement leurs rôles, « Les chambres froides participent à assurer l’approvisionnement. Elles sont nécessaires pour stabiliser les prix « , indique-t-il. L’absence de coordination entre les différents acteurs y compris gouvernementaux est cité par M. Belnouar, comme un facteur jouant en faveur de la flambée des prix.
Selon lui, les deux ministères de l’Agriculture et du Commerce se jettent la balle, s’agissant de cette hausse. Il cite comme preuve : « Dans beaucoup de wilayas, il n’y a même pas de réunion de coordination entre les représentants des Chambres de commerce et ceux des Chambres de l’agriculture », a-t-il conclu.
Par Louiza Ait Ramdane