Même si ce qui s’est passé avant-hier à Casa est regrettable, même si Kadir a été blessé, Djebbour agressé, Vahid et Feghouli bousculés, il se pourrait que les incidents survenus au stade Mohammed V soient l’événement qui va renforcer encore plus les liens de l’équipe nationale
Ce qu’on a vu avant-hier à Casa après le match et surtout la réaction de tous les joueurs après l’agression sur Djebbour est une preuve forte que les joueurs de l’EN sont une vraie famille liée par des liens forts et solides. Tout a commencé par une lâche agression de Selama sur le numéro 9 algérien. Ce dernier qui s’est retrouvé entouré de 3 joueurs libyens s’est battu comme il le pouvait, mais le coup par derrière du capitaine Ahmed Saâd lui a été fatal.
Medjani le premier au secours de Djebbour
Le premier qui s’est aperçu que l’un des joueurs se faisait agresser était Medjani. Ce dernier a sprinté pour enlever Dhebbour des mains des Libyens et a affronté ensuite avec Djebbour 4 adversaires. Kadir et Boudebouz ensuite se sont mis de la partie et sans hésitation aucune ils se sont joints à la bataille. Slimani qui rodait dans les parages a logiquement frappé Selama qui avait justement agressé Djebour… le terrain Mohammed V s’est transformé en champ de bataille. Tout le monde ou presque s’est mis de la partie. Ce fut la pagaille générale. Une scène mérite d’être racontée et elle concerne Mbolhi. Ce dernier qui était au cœur de l’action a été poussé par 4 joueurs libyens et un membre du staff à s’isoler de ses coéquipiers. Ils pensaient qu’en étant seul, Mbolhi sera une cible facile, mais ce qu’ils ne savaient pas encore, comme nous d’ailleurs, c’est que Raïs est un grand bagarreur. Ils ont reçu chacun 2 ou trois coups, lui en a reçu qu’un seul derrière la tête.
Vahid ne pouvait pas laisser ses joueurs seuls…
L’action la plus marquante était celle du coach Vahid, pourtant très calme, qui a couru pour faire sortir ses joueurs. Il ne pouvait pas regarder ses joueurs se battre et rester les bras croisés. Vahid est allé aider ses poulains dans cet autre combat imposé par les Libyens. Il fallait bien se défendre quand même, l’Algérie n’était pas l’agresseur et elle ne pouvait en aucun cas fuir ça. L’affrontement était la seule solution. Pour Vahid Halilhodzic, il a fallu l’intervention de Mesbah pour le calmer et réussir à le maîtriser. Il était dans tous ses états et voulait se battre avec tout le monde. Les joueurs étaient surpris de voir Vahid Halilhodzic dans cet état, ils étaient surtout ébahis par son implication. Ainsi, les événements de Casa peuvent être la chose qui provoquera la naissance d’un esprit de groupe comme celui qu’avait l’équipe nationale avant les éliminatoires pour la Coupe du monde. Vivre des moments aussi forts, même mauvais rapproche les membres de n’importe quel groupe. Qui ne se souvient pas de la volonté de la JSK lors de la Coupe de la CAF de 2001 après la mort du défunt Hocine Gasmi. Les joueurs ont surmonté sa perte ensemble et se sont aidé les uns les autres et ont fait le serment de gagner la CAF en sa mémoire et c’est ce qui est arrivé par la suite…
A. B.
Kouider (pdt de la Fédération libyenne de football) : «On s’excusera auprès de la FAF»
Le président de la Fédération libyenne de football s’est exprimé juste après le match au micro d’Ennahar TV. Il s’est dit choqué, consterné et surtout désolé par les incidents qui ont suivi la rencontre Libye-Algérie sur le terrain. Il promet de s’en excuser auprès des responsables de la FAF, tout en souhaitant que la rencontre retour se déroule dans de bonnes conditions et dans un climat de fraternité : «Je félicite l’Algérie pour la victoire et on lui souhaite davantage de succès. Le match était techniquement moyen, il y avait de la victoire. La première mi-temps était algérienne, vous avez occupé de grands espaces, alors qu’en seconde mi-temps, le jeu était plus équilibré, mais l’Algérie a marqué, et le match ne devait pas sortir de son cadre sportif. On est désolé après ce qui s’est passé, on est des frères et liés par de fortes relations. J’espère que le match retour se jouera dans de bonnes conditions et qu’on nous réservera un accueil chaleureux.»
«On n’a jamais appelé à la violence»
Kouider affirme qu’il n’a aucunement orchestré ce qui s’est passé, ni d’ailleurs le ministre : «On va essayer avec nos frères de la Fédération algérienne de nous excuser pour certaines choses qui ont eu lieu et qui ont fait sortir le match de son cadre sportif. On souhaite bonne chance à l’Algérie et à la Libye. On va encore se rencontrer, d’où l’importance de mettre fin rapidement à cet épisode. On a de bonnes relations avec Raouraoua, il faut dépasser ça rapidement», avant d’ajouter : «On a aucunement exercé une quelconque pression sur les joueurs en les appelant à la violence par exemple. On les a incités à vaincre, le ministre et moi, mais en leur faisant comprendre que la défaite n’est pas la fin du monde. Ils n’étaient pas programmés, mais seulement surexcités par rapport à la révolution. Nous, par contre, on a tout fait pour détendre l’atmosphère, en offrant des fleurs et des invitations avant le match à nos frères algériens.»
«C’est une affaire entre sportifs, pas de politique»
Pour ce qui est du match retour, je dirais qu’il n’y a pas de chose impossible dans le foot. On a perdu une mi-temps, et il reste la seconde. On essayera, et si on n’arrive pas, on félicitera l’Algérie et on l’encouragera lors de la CAN. J’espère néanmoins que les médias détendront l’atmosphère d’ici-là, car entre les deux publics, il n’y a rien eu, et ce qui est arrivé entre sportifs doit rester entre eux, ça ne doit pas être politisé», a-t-il conclu.
S. M. A.