Mis à part l’arbre Paris Saint-Germain, qui cache la forêt, pardon, de l’oasis qatarie, qui cache la sécheresse du plus maigre mercato que le pauvre football français, au sens propre, celui de la pauvreté financière, n’ait jamais connu auparavant.
Nous sommes le 21 juillet, date à laquelle le recrutement est quasiment bouclé et où les clubs entament leur préparation. Hormis les récents transferts «bling bling» de Tiago Silva et du grand Zlatan Ibrahimovic dans la capitale française, il n’y a rien à signaler du côté de la commission d’enregistrement des transferts de la Ligue française de football professionnel. La raison de cette sinistrose dans le football est très simple. L’Europe fait face à une très grave crise économique et la France, engluée dans des problèmes de dettes et de faibles recettes fiscales, n’échappe pas à la règle. Le sport roi, en tant qu’activité économique, est lui aussi frappé de plein fouet. Le problème, c’est que deux de nos internationaux, Foued Kadir et Ryad Boudebouz, sont aussi impactés par cette crise et voguent sur ce «Titanic financier», voyant leur transfert vers de meilleurs horizons, à la fois économiques et sportifs, contrarié. Ces deux joueurs, qui avaient pourtant été des valeurs sûres de la Ligue 1 et de leurs clubs la saison passée, et qui avaient obtenu des bons de sortie pour service rendu, n’ont toujours pas trouvé preneur à l’heure où nous mettons sous presse, à tel point qu’ils ont repris l’entraînement avec leur club, chose qui était inimaginable il y a seulement un mois.
Foued Kadir scotché à Valenciennes
Si «la malédiction des joueurs sous-cotés» existe, Foued Kadir semble touché de plein fouet. Car, décidément, la malchance refuse de quitter le joueur sétifien. Après avoir végété plusieurs années dans le championnat de troisième division française, alors qu’il avait le niveau Ligue 1, voilà que, pour Kadir, la «galère» semble continuer, cette fois pour cause de crise économique. Nous pensions pourtant, avec son arrivée en Ligue 1, après deux bonnes saisons avec Valenciennes, une Coupe du monde et une éclosion en équipe nationale où, sous l’ère Halilhodzic, il est dans le top 3 en termes de performance, que «l’Aigle Kadir» allait enfin prendre son envol. Il semble que cet envol tarde à venir. Kadir, qui a vraiment besoin d’un transfert pour progresser en termes de niveau en passant un palier, et aussi pour commencer à gagner de l’argent, car venant d’une division inférieure, son contrat est vraiment égal au smic, le salaire minimum de la Ligue 1 française. Le transfert semble se faire attendre et pour le moment, il est scotché au VAFC, qui ne se presse pas non plus de le vendre, vu le super rapport qualité prix dont il dispose avec lui. Kadir, qui comptait signer en Ligue 1 et qui souhaitait au plus profond de lui-même signer à l’OM, ne serait-ce que pour revenir dans la région Provence Alpes Côte d’Azur qui l’a vu naître par la grande porte, va devoir faire son deuil et espérer un transfert vers d’autres cieux, même étrangers, pour commencer à gagner correctement sa vie. Faute de soleil marseillais, Kadir a repris les entraînements dans la grisaille valenciennoise avec des rêves de transfert plein la tête. Avec 34 matchs joués en Ligue 1 la saison passé, 4 buts marqués et des passes décisives à la pelle, avec un montant de transfert modeste et un salaire à mille lieues des 14 millions d’euros nets d’impôts du roi Zlatan, sans la crise économique, Foued Kadir aurait aisément trouvé un club.
Pas d’offre sérieuse pour Ryad Boudebouz
La reprise des entraînements de Ryad Boudebouz, le 17 juillet dernier, avec le FC Sochaux Montbéliard, a été une grande surprise du côté des observateurs du football français, car on s’attendait à ce que celui que les supporters des Verts appellent «RB7», titulaire de surcroît d’un bon de sortie, soit dès l’ouverture du mercato alpagué par une grosse cylindrée du championnat de France. Boudebouz, qui a quand même réussi six buts et six passes décisives la saison passée, dans une équipe qui a joué la relégation durant toute la saison, donc plus occupé à défendre, et qui a été encensé par l’ensemble du football français, ne trouve toujours pas preneur dans l’Hexagone pour le montant d’un transfert oscillant entre 6 et 8 millions d’euros, qui n’est pas, somme toute, énorme, compte tenu du potentiel de Boudebouz qui peut permettre à son nouveau club de faire une plus-value dans le cas d’un éventuel transfert à l’étranger la saison d’après. Le président de Sochaux l’a d’ailleurs reconnu à nos confrères du journal Le Pays, à qui il a déclaré : «On n’a pas reçu d’offre le concernant, ni même de demande de renseignements (…) En tout cas, il n’y a pas de souci particulier avec Ryad, qui n’a pas non plus envie de partir pour partir. Il a sélectionné un certain nombre de clubs et de pays qui peuvent l’intéresser, et, de notre côté, s’il y a des propositions intéressantes, on verra si on y donne suite.» Ryad Boudebouz n’est pas le seul détenteur d’un bon de sortie à tarder à trouver preneur, puisque son collègue l’international polonais Damien Perquis est dans la même situation. Contrairement à ses compères Marvin Martin et Maïga, qui ont très vite trouvé preneur, Ryad Boudebouz, que son club ne veut surtout pas brader, devra s’armer de patience et espérer jusqu’au 31 août, date officielle de la fin des transferts, pour voir sa situation se décanter soit en France, soit à l’étranger, car il est peu probable que l’Algérien rempile à Sochaux une saison qui constituerait «la saison de trop». M. B.