Dimanche passé, à quelques minutes du coup d’envoi de la rencontre qui a opposé les Verts à leurs homologues marocains, on ne se posait qu’une question : qui prendra la place de Bougherra ? Irremplaçable, l’absence du Magic allait se faire ressentir, on craignait même pour celui qui évoluera dans son poste dans une rencontre à travers laquelle dépendait le sort de l’EN pour la suite des éliminatoires de la CAN 2011.
Tout autre résultat que la victoire allait mettre les Verts au seuil de la porte. Benchikha avait jeté son dévolu sur le défenseur central des Herat of Midlothian, Ismaïl Bouzid. Le coach n’avait pas tort de miser sur lui, puisque tout le monde était unanime à dire que l’ex-Mouloudéen s’est acquitté de sa tâche convenablement, réussissant le match qu’il fallait. Pour son retour en sélection, Bouzid ne pouvait espérer mieux. D’ailleurs, l’ex-entraîneur de l’EN, en l’occurrence Jean- Michel Cavalli, n’a pas tari d’éloges sur lui. «Je suis très content pour Bouzid qui a réussi son retour en sélection et d’une bonne manière.
Ce n’est que juste récompense pour lui», dira le technicien corse, qui était le premier à le convoquer en sélection. En effet, la première sélection de Bouzid remonte à 2007 face à la Libye, suivie de sept autres convocations jusqu’en 2008.
Depuis, le joueur, qui évoluait au Galatasaray SK, n’a plus été rappelé en EN. Ismaïl Bouzid, qui est revenu dans le championnat français avec Troyes pour monnayer son talent par la suite en Ecosse avec Heart of Midlothian, n’a pas baissé les bras et n’attendait qu’un geste du sélectionneur national pour qu’il soit présent. Prenant son mal en patiente et travaillant d’arrache-pied pour retrouver son meilleur niveau, Bouzid est revenu par la grande porte prenant ainsi une revanche sur le sort.
De l’Union de Berlin au Mouloudia
S’il a pu gagner des galons, c’est que Bouzid est un battant et ce dès son jeune âge. Ayant fait toutes ses classes au FC Metz jusqu’en 2004, à l’âge de 20 ans, il atterrit dans le championnat allemand à l’Union 92 de Berlin. Ismaïl Bouzid, qui n’a trouvé aucun inconvénient à jouer au profit d’un club qui évolue au troisième palier du football allemand, voulait avoir plus de chance pour jouer. Avec sa nouvelle formation, il a joué vingt et un matches, ce qui lui a permis de reprendre confiance. De nature ambitieuse et sur conseil de ses proches, il a choisi cette fois-ci la terre de ses ancêtres pour relancer sa carrière. En optant pour le Mouloudia, Bouzid avait la chance de trouver sur place le Français Robert Nouzaret qui n’a pas hésité une seconde à le titulariser dès qu’il était qualifié au MCA. Ismaïl Bouzid ne pouvait à son tour espérer un meilleure début que d’être l’auteur de l’unique but de son équipe et de surcroît face à l’USMA, dans un stade du 5-Juillet plein à craquer en une belle soirée ramadhanesque. Depuis, Bouzid s’est imposé comme titulaire à part entière au Mouloudia et ne cessait de monter en puissance.
Après le départ de Nouzaret, des clans l’ont relégué au statut de remplaçant
Toutefois, sa joie de frapper aux portes de l’EN en 2006 était de très courte durée. Suite au départ de Nouzaret, qui a quitté le MCA au mois de décembre, Ismaïl Bouzid était victime d’un complot bien orchestré, faisant face à un clan de joueurs qui ont tout fait pour lui rendre la vie dure au MCA au point de se retrouver à plusieurs reprises sur le banc des remplaçants. Une situation qui lui a porté préjudice, puisqu’il a perdu la joie de jouer et son niveau avait nettement baissé. D’ailleurs, son transfert en Allemagne a constitué une surprise pour tout le monde
Sa détermination à relancer sa carrière
Remplaçant dans un club comme le MCA, dont la composante en défense est constituée de joueurs juste moyens, il fallait compter une nouvelle fois sur la détermination de Ismaïl Bouzid pour le voir relancer sa carrière en l’espace de cinq années, passant par le FC Kaiserlautern, le Galatasaray SK, l’ESTAC Troyes, avant d’atterrir à Heart of Midlothian.
Relevant le défi d’une belle manière, Bouzid doit servir d’exemple aux joueurs locaux, car certains avaient le même niveau que lui, peut-être supérieur lorsqu’il évoluait dans le championnat algérien, mais se sont éclipsés. Si Bouzid a réussi dans sa carrière, c’est grâce à sa détermination, sa volonté et son courage. Il a toujours cru en ses qualités et n’a jamais songé un instant à baisser les bras. C’est un modèle pour les joueurs locaux. Surtout que Benchikha leur a ouvert les portes de l’EN. A eux de prouver !