En hommage à son œuvre et à son parcours artistique : Projection du documentaire “Mémoires” sur cheikh Larbi Bensari

En hommage à son œuvre et à son parcours artistique : Projection du documentaire “Mémoires” sur cheikh Larbi Bensari

Lors du tournage, le cinéaste a recueilli des témoignages de musiciens marocains et d’Algériens résidant en France et au Canada qui ont rendu hommage à cheikh Larbi Bensari, lui reconnaissant son aura et ses performances dans les joutes musicales.

Le cinéaste Abdellatif M’rah a présenté dimanche, au siège de l’association musicale Gharnata de Tlemcen, son documentaire “Mémoires” de plus d’une heure consacré à la vie et l’œuvre du grand musicien cheikh Larbi Bensari (1867-1964), considéré comme l’une des grandes figures ayant marqué le 20e siècle musical et le père spirituel de la musique andalouse en Algérie. La projection suivie d’un débat s’est déroulée avec la participation de cheikh Yahia El-Ghoul, fondateur de l’association Nassim El-Andalous, musicologue et cardiologue de profession à Houston (Texas) ; Kamel Bendimerad, journaliste et critique de théâtre ; Hamdi Mohamed, chef d’orchestre et président de Gharnata ; le professeur El-Hassar Salim, producteur, écrivain et spécialiste du patrimoine musical, ainsi que de nombreux musiciens et mélomanes.

Dans son film, M’rah dépeint avec force détails en sus de nombreuses anecdotes le parcours exceptionnel de cet homme au riche répertoire qui s’était produit en 1926 lors de l’inauguration de la mosquée de Paris, puis au premier congrès de la musique arabe au Caire en 1932 et avait animé des concerts à travers plusieurs pays, gratifié par plusieurs prix d’honneur. Lors du tournage, le cinéaste a recueilli des témoignages de musiciens marocains et d’Algériens résidant en France et au Canada qui ont rendu hommage à cheikh Larbi Bensari, lui reconnaissant son aura et ses performances dans les joutes musicales.

Cheikh Yahia El-Ghoul dira : “L’œuvre du maestro a influencé de manière décisive l’évolution culturelle en contribuant à la promotion du patrimoine musical par la création de nombreux cercles et associations qui assuraient l’enseignement et la conservation de l’authenticité de la musique classique algérienne.” Pour sa part, le cinéaste émettra cet avis : “Nous constatons aujourd’hui que la musique andalouse est enseignée dans des écoles en Occident. Nous avons tenté de monter, à travers les différents témoignages d’hommes et de femmes du domaine et donc des spécialistes qui ont accepté d’intervenir dans le film, que ce grand maître était le précurseur d’un genre qui n’était pas destiné seulement à quelques cités du Maghreb.”

Le professeur El-Hassar Salim a mis l’accent “sur le répit forcé qu’a accusé l’élan musical à Tlemcen depuis la fin de l’épopée des festivals de la musique andalouse et surtout l’incompréhension, dans la mesure où cette manifestation, qui avait tout d’une grande rencontre musicale nationale pour les fervents de la «sanâa», a été rayée pour Tlemcen et maintenue par contre à Alger et Constantine”. Le grand musicien disparu savait jouer tous les instruments, mais excellait dans le rbab avec lequel il parvenait en solo à enthousiasmer son auditoire lorsqu’il exécutait l’une des nombreuses noubas de son répertoire. Un hommage a également été rendu à son fils Redouane, qui fut des années durant le digne successeur du grand maître incontesté de la musique andalouse.

B. Abdelmadjid