Et si l’on regarde le match avec le prisme «Vert stéphanois», il y a de quoi être déçu avec une deuxième défaite de suite, deux buts encaissés rapidement par étourderie, un réveil trop tardif et un penalty non sifflé.
Toutefois, si l’on regarde le match à travers le prisme «Vert algérien», on n’enregistre que des satisfactions et des motifs de réjouissance car le jeune international algérien de l’AS Saint-Etienne, Faouzi Ghoulam, a encore été étincelant. Pour son troisième match consécutif depuis son retour en grâce dans le club du Forez, l’arrière gauche de l’Equipe nationale est en train de faire un sans-faute. Il a même inscrit face à Marseille, s’il vous plaît, et au Vélodrome, son premier but en professionnel, et son premier but en Ligue 1, grâce à un penalty transformé à la 31e minute de jeu.
Tous les voyants de Faouzi sont au vert
Alors qu’il y a quelques semaines, on pouvait craindre le pire, avec un transfert avorté au Torino, une préparation plus que tronquée et une mise au placard en CFA2, aujourd’hui, sans mauvais jeu de mot, on peut dire que tous les voyants sont au vert pour le joueur originaire d’Annaba. Après avoir fait la paix avec ses dirigeants et son entraîneur, Christophe Galthier, qui, en bon éducateur qu’il est, lui a immédiatement témoigné sa confiance, tout en sachant qu’il manquait de rythme, nous pouvons dire que Faouzi Ghoulam est en train de se montrer digne de cette confiance placée en lui en affolant les statistiques. Jugez plutôt par vous-même : depuis son come-back, 3 matches disputés sur trois possibles, 270 minutes passées sur le terrain sur 270 possibles, un but, une passe décisive et seulement un carton jaune pris. Pour un défenseur et dans l’un des championnats les plus rugueux d’Europe, c’est une performance notable.
Un moral au beau fixe
En football, il ne suffit pas d’être fort physiquement et techniquement pour réussir. Dans ce sport, il faut être aussi fort mentalement. Le mental, le moral et la force de caractère représentent 50 % de la performance du footballeur. Et si nous savions, vu les moments difficiles par lesquels il est passé ces derniers temps, que Faouzi Ghoulam ne manquait pas de caractère, nous avons pu constater, depuis son retour, que, fidèle au proverbe «ce qui ne me tue pas me rend plus fort », que le moral est au beau fixe. Faouzi, qui était déjà fougueux, vif, rapide et surtout très offensif, pour un défenseur, la saison dernière, semble avoir progressé encore. Quel que soit l’adversaire ou l’enjeu, il ne joue plus sur la réserve, ou «petit bras», comme on dit dans le jargon du tennis, mais semble devenu adepte du football total. Comme on dit dans l’Est algérien, sa région d’origine, «la marche arrière semble cassée», et Faouzi ne va que vers l’avant, multipliant les centres et se rendant tout le temps disponible. La meilleure des preuves qui montre que l’Algérien ne ressent plus la pression, c’est la manière autoritaire avec laquelle il a décidé, en un centième de seconde, de tirer le penalty face à l’OM, avec laquelle il a posé le ballon face à Steve Mandanda, et surtout la manière avec laquelle il l’a tiré. Rien qu’à son attitude, nous savions que le penalty allait être transformé.
Assuré d’être dans les 23 pour Ouaga
Sauf blessure de dernière minute, que nous ne lui souhaitons absolument pas, bien au contraire, Faouzi Ghoulam est assuré de figurer parmi les 23 capés pour défier les Etalons du Burkina Faso chez eux le 12 octobre prochain à Ouagadougou. Si Vahid Halilhodzic avait fixé les règles pour figurer parmi les convoqués pour cette rencontre capitale, à savoir «temps de jeu contre sélection», on peut dire que Faouzi Ghoulam a totalement assimilé cette règle de Vahid, et qu’il répond complètement aux critères de sélection pour Ouagadougou. La seule chose que nous pouvons souhaiter à Faouzi Ghoulam, qui est en train vraiment de changer de dimension, c’est «pourvu que ça dure».
M. B.