C’est l’une des principales questions que se pose le coach national à quelques semaines de ce troisième match comptant pour les éliminatoires de la CAN 2012. Abdelhak Benchikha a évoqué, pendant un bon moment, la question du stade lors de la conférence de presse qu’il a tenue dernièrement. Il n’a que très difficilement caché une certaine inquiétude, mêlée d’indécision.
A l’heure actuelle, aucun stade en Algérie, doté d’une pelouse en gazon naturel, n’est apte à accueillir les prochaines joutes de l’EN.
Les dernières espérances qu’offrait le stade Tchaker se sont évaporées. Les travaux de réfection viennent tout juste de commencer au niveau de l’OPOW de la ville des Roses. Il y a une forte probabilité pour que le match amical contre la Tunisie et celui officiel face au Maroc puissent se jouer sur une surface en tartan, au stade Zabana d’Oran, à laquelle ne sont guère habitués nos capés.
Des inquiétudes justifiées
On comprend aisément les craintes de l’entraîneur national. L’état des lieux actuellement en ce qui concerne la disponibilité des stades fait qu’on se dirige tout droit vers un Algérie-Maroc programmé à Zabana.
Ce n’est un secret pour personne, aucun des joueurs de l’EN n’a l’habitude d’évoluer sur une surface en tartan. Pire, tous, sans exception, ont fait toutes leurs classes sur des terrains gazonnés.
Aussi loin que l’on remonte dans le temps, un seul joueur a joué un match international sur du tartan. Il s’agit de Karim Ziani et ce fut justement à Zabana. Notre EN, qui était entraînée à l’époque par Fergani, s’était inclinée ce jour-là assez lourdement (2-5) face au Nigeria. Pas très rassurant tout cela.
Faire jouer l’EN sur du tartan, c’est du n’importe quoi !
Ce n’est pas crier au loup que de tirer la sonnette d’alarme dès maintenant. L’EN hypothéquera une grande partie de ses chances dans ce match face au Maroc qui est décisif, en jouant sur une surface en tartan.
Le commun des mortels… Et des supporters de l’EN comprendraient le choix de Zabana si nos capés étaient pour la plupart d’entre eux des locaux, donc des joueurs habitués à évoluer sur du tartan. Ceci n’est pas du tout le cas des Bouguerra et consorts. Les joueurs de l’EN doivent disposer, pour ce choc face au Maroc, de la plénitude de leurs moyens et cela ne pourra se faire que sur du gazon naturel.
Le refus sera catégorique de la part des joueurs
Benchikha a confié aux gens de la presse lors de sa conférence de presse qu’il tiendrait compte de l’avis de ses joueurs en ce qui concerne le choix final pour ce qui est du lieu de la rencontre.
Il est inutile d’être devin pour affirmer que la quasi-totalité des joueurs émettra un refus catégorique pour ce qui est de jouer sur une surface en tartan, même si celle-ci répond aux normes FIFA. Ils refuseront très certainement de s’aventurer «en terrain inconnu», surtout que le fait de recevoir les obligera à faire le jeu.
Trop d’inconnues…
Jouer sur la pelouse de Zabana sera une nouveauté pour nos internationaux qui sont plutôt habitués aux ambiances de Tchaker et du 5-Juillet. Même si les Oranais se feront un plaisir d’accueillir l’Equipe nationale et qu’ils lui apporteront un soutien inconditionnel, nos joueurs n’ont aucun repère à Zabana. Les puristes diront que ceci est très important pour un footballeur.
L’EN, pas vraiment dans son jardin à Zabana
Un petit retour en arrière permet de dire que le stade Zabana n’est pas vraiment celui où notre Equipe nationale a réussi ses plus beaux faits d’armes. En effet, celle-ci a connu quelques cuisants échecs du côté d’El Bahia comme ceux concédés contre la Tunisie et le Nigeria. On se rappelle par ailleurs que la modeste équipe du Zimbabwe avait réussi à prendre un point dans la capitale de l’ouest du pays.
Le stade du 5-Juillet, «la solution» !
Au vu de tous ces paramètres, le choix le plus judicieux serait celui du stade du 5-Juillet. En effet, les joueurs seront dans un environnement qu’ils connaissent parfaitement et aussi quoi qu’on dise, c’est là que l’Equipe nationale a réalisé ses plus beaux exploits. Le temps presse et une décision doit être prise au plus vite. Avec de la bonne volonté, la pelouse de l’enceinte mythique du 5-Juillet pourrait faire peau neuve et accueillir une rencontre qui conditionnera pour une large part l’avenir de l’EN. Benchikha aura à trancher dans le vif et prendre «la bonne décision».
