Même si elle n’a pu glaner qu’un tout petit point de son court déplacement dans la capitale, la JSK semble avoir apprécié à juste titre ce résultat prometteur face aux champions d’Algérie en titre et toute sa constellation de vedettes que doivent envier logiquement tous les autres clubs d’Algérie.
Il est vrai qu’en football, il y a de ces matchs nuls qui sentent le goût de la victoire, car l’amère défaite concédée la semaine dernière au stade du 1er-Novembre d’El-Harrach face au Mouloudia d’Oran (1-0) avait profondément ébranlé le moral des troupes kabyles, un moral fortement altéré déjà par cette sempiternelle et injuste décision de huis clos qui constitue désormais un véritable couperet sur la tête du club kabyle pour des considérations subjectives et apparemment extrasportives. Sinon comment expliquer que des promesses de levée de sanction, qui avaient été avancées ici et là pour la fin de la phase aller par les hautes instances sportives du pays, soient restées jusque-là lettre morte, du fait que la FAF et la LFP font encore la sourde oreille à toutes les doléances kabyles, chaque partie rejetant sur l’autre la responsabilité d’un tel embargo qui pèse lourdement sur les finances du club kabyle et menace sérieusement l’avenir d’un patrimoine algérien qui a pour nom la JSK. Et si, pour le moment, les Kabyles n’ont que leurs yeux pour pleurer face à une telle injustice, les “Imazighen” gardent fort heureusement leur cœur au chaud pour lutter de toutes leurs forces et leur dignité contre cette forme de dictature qui s’abat sur leurs épaules depuis cette maudite soirée du 23 août 2014 qui a vu le regretté Ebossé être tragiquement ravi à l’affection de sa famille mais aussi de toute la grande famille de la JSK qui le pleure encore, comme ce fut le cas avant-hier samedi au stade Omar-Hamadi de Bologhine, où des centaines de supporters kabyles se sont mêlés fraternellement à leurs homologues “usmistes” pour rendre un énième hommage à l’ancien buteur camerounais de la JSK.
Si la LFP a enfin décidé d’autoriser, depuis la semaine dernière, les supporters de la JSK à suivre désormais leur équipe favorite en déplacement, l’on se demande le pourquoi de cette demi-mesure de clémence de la part de la LFP qui a lâché quelque peu du lest, sans pour autant permettre au club kabyle de recevoir de nouveau ses adversaires au stade du 1er-Novembre en présence de son public. Représailles contre un club qui a déjà élevé la voix contre l’injustice, règlement de comptes entre les instances footballistiques et le président Hannachi, connu pour son tempérament frondeur, volonté de nuire à un club qui a pourtant représenté dignement les couleurs nationales aux quatre coins du continent, toutes les supputations et les interrogations polarisent de plus en plus l’actualité sportive en Kabylie, où le comité de supporters de la JSK appelle encore à une marche de protestation pour ce mardi à Tizi Ouzou, soit une énième action de contestation populaire contre une sanction prononcée démesurément par les décideurs du football algérien à l’encontre du club kabyle.
En enregistrant jusque-là quatre victoires et deux nuls à l’extérieur pour seulement deux victoires et deux nuls obtenus à huis clos, la JSK aura eu le grand mérite de remporter la bagatelle de quatorze points en déplacement et grappillé seulement huit points à… “domicile”, soit presque le double des points enclenchés à l’extérieur par rapport aux clopinettes ramassées dans quatre stades différents, soit à Bordj Bou-Arréridj, au stade du 20-Août, au stade de Bologhine et enfin au stade d’El-Harrach où la JSK a joué au troubadour par la faute d’une lourde sanction. C’est dire que le club kabyle qui a déjà perdu gros dans cette terrible tragédie, qui a emporté sa grande vedette Ebossé, aura payé le prix fort, après un tel drame jusque-là non élucidé, et il est certainement temps de remettre le club kabyle dans son droit le plus légitime qui consiste à retrouver sa… liberté et son fief naturel qu’est le stade du 1er-Novembre de Tizi Ouzou. “Ce n’est pas du tout motivant de jouer dans un stade vide et les joueurs sont démobilisés. Ajoutez à cela que nous sommes toujours contrariés du fait que nous ne savons même pas dans quel stade nous allons évoluer ce week-end”, dira le nouvel entraîneur français de la JSK, Jean-Guy Wallemme, qui, comme tous les joueurs et dirigeants kabyles, ne sait plus à quel saint se vouer, même s’il aura quand même savouré ce précieux point arraché avant-hier à l’USMA, soit un sursaut d’orgueil qui veut tout simplement dire que la JSK ne veut pas abdiquer, en dépit de toute cette hostilité programmée qui ne veut point dire son nom.
M. H