Ces fous du volant sont généralement des usagers roulant à bord de grosses cylindrées qui prennent des risques incommensurables en mettant leur vie et surtout celles des autres en danger. Ni la présence des forces de sécurité sur les routes et les autoroutes à l’échelle nationale ni les sévères peines encourues par les mis en cause en cas d’accident mortel ou autres calamités de la circulation ne sont à même de dissuader ces délinquants.
Une autre frange de véritables criminels ont aussi leur part de responsabilité dans le nombre croissant des victimes des accidents de la circulation. Après le terrorisme et le banditisme, vient ce qu’on appelle le terrorisme de la route.
En dépit de la gravité des phénomènes des accidents de la route ou plus particulièrement des crimes de la route puisque bon nombre de sinistres de la circulation sont dus à des facteurs humains car, comme on dit, «il n’y a pas de magie dans les phénomènes physiques», ce sujet reste toujours banalisé.
Des dizaines de vies humaines sont ravies quotidiennement sur nos routes à cause de chauffards ou plutôt de véritables délinquants de la circulation.
Ceux-ci ne sont autres que les vendeurs et les importateurs de la pièce de rechange automobile contrefaite ainsi que les mécaniciens et autres techniciens auxquels des véhicules sont confiés et qui touchent de grosses sommes d’argent en échange d’un travail d’autant plus catastrophique que mortel allant parfois jusqu’à mettre de véritables bombes entre les mains de leurs victimes, ces malheureux automobilistes qu’on retrouve sur le bas-côté des routes.
Toutefois, il y a lieu de signaler que même si une grande part de responsabilité est imputée à certains usagers de la route pour lesquels le Code et les règles de conduite et de prudence sont des notions frappées de caducité, il y a lieu de signaler que dans bon nombre de cas, les accidents les plus mortels sont essentiellement dus à l’état de nos routes qui sont pour une bonne partie dans un état de détérioration avancée.
I l n’y a qu’à faire un petit trajet pour rentrer des wilayas de l’Est vers la capitale pour se rendre compte de l’ampleur de la catastrophe, un véritable terrain miné que sont nos autoroutes ! A titre d’exemple, on constatera des virages au niveau de Thenia qui sont un véritable piège.
C’est tout un tronçon qui s’étend sur plus d’une dizaine de kilomètres que les autorités compétentes devraient carrément fermer à la circulation et ne rouvrir qu’une fois entièrement refait.
Le reste de l’autoroute constitue un réel danger pour les usagers, notamment les moins avertis car la chaussée est une véritable houle ondulée verticalement cabossée et parsemée d’excavations produisant ainsi une force centripète qui tend à éjecter les véhicules, favorisant les risques de dérapage pour les plus prudents. Au demeurant, rouler sur nos routes aujourd’hui vous donnera la désagréable impression de rouler sur la Lune.
Plusieurs victimes dans un accident de la circulation
Quatre personnes ont été tuées et une autre légèrement blessée dans un accident de la circulation survenu jeudi dernier, à Oran sur la RN 11, a-t-on appris auprès des services de la Protection civile.
L’accident a eu lieu sur le tronçon reliant les communes de Gdyel et Hassi Mefsoukh (Est d’Oran) suite à une collision entre trois voitures provoquant l’explosion de l’une d’elles dotée d’un réservoir de gaz GPL Les deux véhicules à bord desquels se trouvaient les quatre victimes ont pris feu, a précisé la même source, ajoutant que le conducteur du troisième véhicule a été retiré blessé avant que le feu ne s’y propage.
Une enquête a été ouverte par la Gendarmerie nationale alors que l’identification des victimes dont les corps ont été carbonisés a été entamée.
Six autres morts et 12 blessés ont été enregistrés aussi, ce week-end, dans quatre accidents de la circulation, au niveau de la wilaya d’Oran, a indiqué un bilan établi par la direction de la Protection civile. En effet, le premier accident est survenu vendredi soir sur la RN11, reliant Oran à Arzew, précisément à proximité de l’entrée de la commune de Gdyel, entre deux voitures, causant deux morts et trois blessés. Il s’agit des dénommés B.KH., L.M et L.F., âgés entre 20 et 49 ans, qui souffrent de diverses blessures au niveau du bras et du dos, alors que K.S., un bébé âgé de trois mois, et L.M., âgé de 56ans, sont décédés juste après leur transfert vers les services des urgences. Aussitôt alertés, les éléments de la Protection civile se sont dépêchés sur les lieux et ont transféré les blessés vers le service des urgences relevant de l’hôpital d’El Mohgoun. Au niveau de la commune de Mers El Kébir, une femme âgée de 52 ans a été percutée par une voiture au moment où elle tentait de traverser la route. L’impact lui a provoqué diverses blessures au niveau de la tête.
La victime a été évacuée vers le pavillon 19 au niveau du CHU d’Oran. Le dérapage d’une motocyclette de marque Peugeot 103 s’est produit, avant-hier, dans la commune d’Aïn El Türck, causant diverses blessures au motocycliste, le dénommé T.A. âgé de 27ans. La victime a été acheminée vers le service des urgences relevant de l’hôpital d’Aïn El Türck.
Au niveau de la localité la Madrague, située à la corniche oranaise, un accident mortel s’est produit jeudi soir, suite à un carambolage entre quatre voitures, causant quatre morts dont trois frères et sept blessés. Alertés, les sapeurs-pompiers se sont rendus sur les lieux et n’ont pu que constater les dégâts corporels causés. Les dépouilles ont été transférées vers le service de médecine légale relevant de l’hôpital d’Oran. Une enquête a été ouverte pour déterminer les causes réelles de l’accident.
Terrible accident de la circulation sur l’autoroute Mostaganem-Oran
Encore une fois, la route a fait des victimes ce week-end à El-Bahia. Un terrible accident de la circulation est survenu dans la soirée de mercredi dernier sur l’autoroute Oran – Mostaganem, à la sortie Est de la ville. C’est aux environs de vingt heures que le drame a eu lieu, lorsque, brusquement, un semi-remorque venant en sens inverse, percutera de plein fouet un véhicule léger de type Mégane.
L’engin en question, se déportera vers l’autre voie après que le chauffeur eut perdu le contrôle de son véhicule. Aussi, est-il déploré la mort sur le coup de deux enfants, âgés respectivement de 9 et 15 ans, ainsi que trois personnes sérieusement blessées. Notons que les malheureuses victimes sont issues d’une même famille et que le bilan de cet accident reste provisoire étant donné la gravité des faits.
Et dans la journée du 25 octobre dernier, un grave accident s’en est suivi. Un Karsan transportant des voyageurs a heurté de plein fouet un véhicule léger à proximité de l’Enasucre située à la sortie d’Oued Tlelat. Trois personnes, dont deux femmes, âgées de 32 ans et 24 ans, et un homme de 30 ans, ont été sérieusement blessées. Les victimes ont été évacuées par la Protection civile à l’hôpital de la localité.
Il convient de souligner que cette route n’est pas à son premier drame du genre. Très souvent des accidents sont enregistrés sur cette voie très fréquentée. La route tue encore et toujours, en dépit des nouvelles mesures répressives. Avant-hier, un grave autre accident, faisant un mort et quatre blessés, s’est produit sur la RN11 reliant les wilayas de Mostaganem et Oran.
Le drame s’est produit à hauteur de la commune de Mers El-Hadjadj, lorsqu’une voiture de marque Golf Volkswagen a dérapé, avant de faire plusieurs tonneaux et se renverser. T.O., âgé de 23 ans, a rendu l’âme sur place, alors que quatre autres passagers, âgés entre 20 et 40 ans, ont été blessés. La dépouille mortelle a été évacuée vers la morgue de l’hôpital d’El-Mohgoun.
D’autre part, à Aïn El-Turck, un septuagénaire a été mortellement fauché par une voiture, au moment où il tentait de traverser la route. Selon les spécialistes, le manque d’effectifs est un écueil devant l’application stricte du nouveau Code de la route. S’il est appliqué strictement, cela va permettre de diminuer sensiblement le nombre des accidents de la circulation. Le réseau routier national s’étend sur des milliers de kilomètres et l’effectif actuel ne permet pas de surveiller toutes les routes, ce qui profite aux chauffards.
Premières causes des accidents : le non-respect du Code de la route
Avec une moyenne de 13 morts quotidiennement, l’Algérie détient un triste palmarès en matière d’accidents de la route. Après tout l’arsenal répressif, les associations préconisent de travailler sur le long terme et d’agir sur le comportement et espèrent que le permis à points réalisera enfin cet objectif.
En célébrant, il y a quelques semaines, la Journée mondiale du souvenir des victimes des accidents de la route, l’association El Baraka de soutien aux personnes handicapées lance un appel pour que le massacre sur les routes s’arrête enfin.
Sa présidente Boubergout déplore le fait que les accidents de la route soient la première cause des handicaps. Elle dit miser beaucoup sur le permis à points qui, pense-t-elle, finira par avoir une influence sur les mentalités car, dit-elle, l’Algérien fait tout pour garder son permis. Bekkar Djamel, de la même association, faisant un tour d’horizon des gisements pouvant être explorés en matière de sécurité routière, a rappelé aux communes leur rôle dans la mise en place des plans de transport et de circulation. Des plans qui, dit-il, sont inefficaces.
Il déplore que le brevet professionnel, pourtant exigé pour les transporteurs professionnels, ne soit toujours pas exigé, que les deux-roues ne fassent l’objet d’aucun contrôle et que les normes fixées en matière d’importation des véhicules ne soient pas toujours respectées.
Tout comme la présidente de l’association El Baraka, il espère que le permis à points puisse permettre aux conducteurs de «contrôler leurs degrés de nuisance sur les routes». Pour sa part, Mme El Kellouci, évoquant le chrono-tachygraphe qui doit bientôt devenir obligatoire pour les chauffeurs de poids lourds, a rappelé que les pays voisins l’ont introduit il y a de cela une vingtaine d’années et sont même passés au chrono-tachygraphe numérique.
L’outil en question permettra de mieux contrôler le temps de conduite des chauffeurs qui sont souvent à l’origine d’accidents mortels pour cause de fatigue. La sûreté d’Oran, présente à travers un représentant à cette rencontre, a fait état d’une légère baisse des accidents de la route durant les neuf premiers mois de l’année précédente. Un recul de l’ordre de 6% des accidents, idem pour les personnes décédées. Le nombre des blessés est, quant à lui, estimé à 15.000, soit une baisse de 10%. La moyenne des accidents reste néanmoins élevée, avec pas moins de 75 accidents par jour en milieu urbain.
Les routes sont devenues des espaces permanents de mort
A Oran et sa périphérie, les accidents routiers constituent une tragédie humaine défiant tout règlement ou solution visant à juguler ou, à tout le moins, réduire cette hécatombe. Les chiffres alarmants publiés au niveau maghrébin démontrent que la région est en effet confrontée à une guerre ouverte sur les autoroutes et routes nationales, et en dehors de celles-ci.
Cette guerre coûte à la région ouest des millions de dinars sur le plan humain et matériel. Les routes sont destinées à faciliter la circulation et la communication, mais elles sont malheureusement devenues des arènes où l’on défie tous les dangers. En termes de nombre de victimes des accidents routiers, l’Algérie est classée première dans le monde arabe, et 4ème au niveau mondial, suivie par le Maroc en 6ème position.
Le nombre de victimes est probablement plus élevé dans d’autres pays voisins, en raison de l’absence de contrôle et de sécurité routiers, et de la fragilité de l’infrastructure routière. En effet, des chiffres effrayants mettent en question l’efficacité des lois dans la lutte contre ce phénomène dangereux et dans la réduction de ses conséquences dévastatrices sur les plans social et économique. Quel est le degré de rigueur des lois régissant la route, allant de la législation aux mécanismes d’application ? Pourquoi ces lois n’ont-elles pas réussi à mitiger l’aggravation des accidents et la croissance du nombre des victimes, en dépit de leur rigueur dans certains cas ? Pourquoi l’écart reste-t-il considérable entre théorie et pratique dans les pays maghrébins quand il s’agit de lois ? Il convient de mentionner que le terrorisme routier, comme certains l’appellent, provoque plus de décès chaque année.
En Algérie, cette guerre coûte la vie à des milliers d’innocents. Le pays n’a pas de lois ou de systèmes régulant le trafic et les routes, et souffre de problèmes structurels en termes d’infrastructure ; cela est peut-être dû au fait que les accidents de la route, aussi connus comme la guerre des routes, sont devenus des scènes habituelles de la vie quotidienne. Pour faire reculer ce phénomène, nous devons promouvoir la culture de sécurité routière et l’intégrer dans le système éducatif, et coordonner avec les organisations de la société civile pour sensibiliser les gens sur la gravité de cette tragédie.
Nous devons réfléchir à ce terrorisme routier qui continue à faucher des vies de milliers de personnes chaque jour, en dépit des lois strictes. En conclusion, les lois strictes ne sont pas la panacée pour améliorer la situation, même si elles sont intégrées dans le système éducatif et urbain.
Selon le NPSR, le nombre des accidents a diminué à El-Bahia
Oran, la seconde ville du pays, occupant en 2010, la première place dans le classement des wilayas les plus risquées avec 142 accidents de circulation mortels, n’a enregistré que 88 décès suite à des accidents de la route en 2012, chiffres arrêtés à fin août dernier, a déclaré El- Hachemi Boutalbi, à l’occasion d’une Semaine sur la sécurité routière ouverte mardi dernier à Oran. «Ces chiffres aléatoires d’année en année restent étonnants au regard du nombre de blessés et de décès», a-t-il ajouté.
Le nombre d’accidents de circulation mortels est en baisse au niveau de la wilaya d’Oran, a déclaré hier le directeur général du Centre national de la protection et de la sécurité routières (NPSR). Le nombre d’accidents corporels enregistrés durant cette année 2012 pour la même période est de 1 455 alors qu’il était de 1 154 en 2010, a affirmé ce premier responsable, expliquant que cette Semaine sur la sécurité routière a pour but de sensibiliser les usagers de la route sur le danger de la route. En 2011, la wilaya d’Oran occupait la 3e place à l’échelle nationale avec 163 décès, alors que les accidents corporels ont fait 1 587 blessés.
Cette Semaine de prévention, organisée en coordination avec les services des transports et de la circulation, jusqu’au 8 de ce mois, a pour objectif également de «recueillir les propositions et observations concernant la circulation automobile au niveau de la wilaya d’Oran qui connaît un trafic des plus denses», a-t-il expliqué.
Le programme prévoit l’organisation d’une caravane, comprenant des représentants de la société civile, des Scouts musulmans, des transporteurs et d’exploitants d’auto-écoles, pour effectuer des sorties sur le terrain. Des prospectus et des dépliants seront distribués à l’occasion aux usagers de la route, a-t-il souligné. Il est prévu pour la journée de mercredi, une autre sortie sur le terrain pour désigner «les points noirs» en milieu urbain.
Au menu figurent des manœuvres d’intervention rapide simulant un accident de circulation routière par les éléments de la Protection civile, de la Gendarmerie nationale, de police et des citoyens. Des visites de différents sites scolaires en milieu urbain sont également au programme de cette manifestation en collaboration avec la direction de l’éducation, la Protection civile, la Gendarmerie nationale, les cadres du Centre national de la Protection routière afin de faire apprendre aux enfants la maîtrise de l’environnement et comment se déplacer en toute sécurité.
Office des passerelles à Oran
«Les enfants sans surveillance s’adonnent au jeu dangereux de réussir l’exploit de traverser les voies rapides plusieurs fois», affirme-t-on.
On ne le répétera jamais assez. Les accidents de la circulation dans la wilaya d’Oran sont d’abord d’ordre comportemental, puisque l’incivisme et l’irrespect du code de la route constituent les points noirs de cette situation tant décriée. Rien que pour les dix derniers mois de l’année passée, il a été relevé 357 accidents de la route ayant fait 461 victimes, dont 437 blessés (303 adultes et 134 mineurs).
Même les passants sont impliqués directement ou indirectement dans cet état de fait. Dans ce contexte et si l’on tient compte d’une étude effectuée par un binôme sur les comportements en milieu urbain, seuls 35% des piétons empruntent les passerelles au niveau des voies rapides de la ville.
Les équipements de cette nature sont dénombrés à une cinquantaine depuis leur lancement en 2006.
L’étude fort intéressante des deux étudiants s’est appuyée sur un échantillon de trois passerelles situées respectivement près de l’hôtel Houna, la station El-Bahia et celle à proximité du parc d’attractions (pont Asmidal). Le choix de ces trois ponts n’est pas casuel, mais répond à un souci de représentation de toutes les tranches d’âge, des couches sociales et de leurs préoccupations.
Ainsi, pour les deux premières, ce sont beaucoup plus les piétons adultes pressés qui brûlent les passerelles. S’agissant de la seconde catégorie, ce sont des enfants, seuls ou accompagnés, qui osent braver le danger. La mesure de fréquentation de ces équipements conçus à l’effet de réduire le nombre d’accidents reste encore en deçà de la réalité du terrain. Selon des informations concordantes, deux à trois accidents de ce genre sont quotidiennement enregistrés par les services compétents.
Les observations des deux universitaires concluent que les parents qui accompagnent leurs enfants et qui n’empruntent pas la passerelle sont doublement condamnables. D’abord sur le plan personnel, car ils sont en infraction, ensuite pour le mauvais exemple qu’ils inculquent à leurs enfants. Pourtant, ces passerelles ont été revendiquées haut et fort par les riverains, comme ce fut le cas à El-Hassi où une émeute a éclaté après le décès d’un passant. Au lieu des ralentisseurs en inadéquation sur une voie rapide, les autorités de la ville ont pensé à la réalisation des passerelles. Reste à savoir quelles sont les personnes qui empruntent ces passerelles ? Une question à laquelle répondent les deux jeunes étudiants en sociologie urbaine, affirmant que ce sont les personnes de sexe féminin qui le font.
Les hommes âgés de plus 40 ans constituent pour leur part ceux qui empruntent fidèlement les passerelles.
Malheureusement, on aimerait bien voir ce nombre augmenter, car aujourd’hui, des passerelles sont complètement abandonnées, à l’exemple de celle de l’Enset, (la première à Oran) qui croule sous l’effet de la désintégration et de l’oubli.
Par Mourad Belkaïd