Deux tiers des plages algériennes seront cédées, en concession, aux privés. C’est ce qu’a indiqué la ministre du Tourisme et de l’Artisanat, Nouria Yamina Zerhouni, à Oran, jeudi dernier. En somme, c’est ce dernier espace réduit (un tiers) qui sera concrètement gratuit.
Cette information tombe comme un couperet, sachant que les estivants, qui se plaignent tous les ans, de l’anarchie qui règne sur ces espaces de détente, s’attendaient à une réaction plus apporpriée des autorités pour mettre un terme au « racket » qu’ils subissent quotidiennement, et le plus souvent de la part de repris de justice qui se sont auto-proclamés gérants des plages sur nos côtes.
Contre toute attente donc, la première responsable du secteur confirme le maintien du régime de la concession sur nos plages.
Dans sa déclaration, Mme Zerhouni a indiqué avoir saisi par écrit les walis des villes côtières lur enjoignant de réserver les deux tiers de ces plages aux « investisseurs privés », laissant ainsi qu’un tiers en accès libre pour les citoyens. Selon elle, s’il y a problème au niveau des plages cédées en concession, c’est en raison de l’absence de « contrôle » des collectivités locales qui doivent y remédier.

Notons qu’à la veille de chaque saison estivale, le débat autour des plages gérées par des privés refait surface. Dans la majorité des cas, les « exploitants » délimitent un espace, souvent le plus proche de la mer, en y interdisant l’accès pour les citoyens qui ne s’acquittent pas du prix de location d’un parasol par exemple.
De facto, l’accès à la majorité des plages est devenu payant. Et le rôle du ministère du Tourisme dans tout ça ? Il semblerait de toute évidence que ce dernier n’est toujours pas prêt à jouer son rôle en prenant des décisions pour mettre un terme à cette situation, même si, à chaque fois, ce département rappelle le principe de la « gratuité de l’accès aux plages ».
Une gratuité d’accès sans cesse démentie sur le terrain. Rien que sur les plages du littoral de la capitale, les estivants subissent tous les étés au diktat de ces hordes de voyous qui, en l’absence de professionnels de la gestion des plages, se sont imposés aux yeux des autorités locales comme les seuls à même de gérer ces espaces.
En somme, les simples citoyens n’auront que les criques et les plages non surveillées comme lot de consolation avec le taux de noyades qui est important dans ces endroits dangereux. Cet état de fait dénote du fait que la coordination entre le Tourisme et les collectivités locales n’est pas encore à son fort.