En dépit de son interdiction par la wilaya d’Alger,La marche du 12 est maintenue

En dépit de son interdiction par la wilaya d’Alger,La marche du 12 est maintenue

Hier, les services de la wilaya d’Alger ont refusé officiellement la demande d’autorisation pour la marche du 12 février.

C’est un véritable bras de fer qui vient d’être engagé entre les autorités et la Coordination nationale pour le changement et la démocratie (CNCD). Hier, les services de la wilaya d’Alger ont refusé officiellement la demande d’autorisation pour la marche du 12 février prochain, à laquelle a appelée cette coordination qui regroupe plusieurs syndicats, partis politiques et associations.



Ainsi, dans un communiqué, la wilaya d’Alger propose aux initiateurs de cette action de protestation des salles dans la capitale pour tenir leur meeting. «En application des textes réglementaires en vigueur, un refus a été notifié aux auteurs de cette demande», a indiqué la wilaya. Toutefois, ajoute le communiqué, «la manifestation peut être tenue dans l’une des différentes salles de la capitale, y compris la coupole du complexe olympique Mohamed- Boudiaf d’une capacité de 10 000 places». Réagissant à cette décision, Idir Achour, porte-parole du CLA et membre de la CNCD, affirme «que la marche est maintenue quelle que soit l’évolution de la situation». «Pour l’instant, la marche est maintenue. Notre décision ne peut être changée logiquement», dira-t-il, annonçant une réunion de la CNCD qui se tiendra aujourd’hui pour «s’atteler sur les avancées de la préparation technique de la marche». «Nous n’allons pas renoncer à notre action et aucune décision contraire n’est envisageable», a-t-il déclaré. Concernant la proposition de la wilaya d’Alger, selon laquelle les initiateurs peuvent tenir leur marche dans une salle fermée, notre interlocuteur répondra : «Un meeting dans une salle fermée ne peut en aucun cas remplacer une manifestation de rue». En fait, la décision de l’interdiction de la marche du 12 février a été prise bien avant que la wilaya d’Alger ne se prononce sur la question. Plusieurs responsables n’ont pas cessé de déclarer, ces derniers jours, que les marches sont interdites dans la capitale. A commencer par le président de la République. Le chef de l’Etat a annoncé lors du dernier Conseil des ministres que «s’agissant de l’organisation des marches, hormis la wilaya d’Alger, rien ne l’entrave dans les autres wilayas (…). Certes, la capitale fait exception dans ce domaine pour des raisons d’ordre public bien connues, et certainement pas pour y empêcher une quelconque expression». Le ministre de l’Intérieur, Daho Ould Kablia a également réaffirmé que «la marche ne sera pas autorisée». Selon Idir Achour, le gouvernement «dit la chose et son contraire». «Une marche qui devait se tenir dans la wilaya d’Oran le 12 février prochain a été interdite également sous prétexte que ses initiateurs ne sont pas structurés dans une organisation reconnue». «Pourtant, dit-il, la loi autorise à trois citoyens et plus de tenir librement une manifestation publique dans la rue ou dans une salle». Le Front des forces socialistes (FFS) qui avait annoncé son retrait de la CNCD, attend depuis dix jours une autorisation pour observer un meeting dans la capitale. Quoi qu’il en soit, les partisans de la Coordination nationale pour le changement tenteront de marcher le 12 février, mais ils seront certainement réprimés, tout comme la marche initiée par le RCD le 21 janvier dernier. En attendant, tout le monde retient son souffle, y compris les pouvoir publics qui ne vont pas se lésiner sur les moyens pour interdire aux manifestants de marcher. Les risques de dérapages ne sont pas à écarter également, surtout si l’appel de la Coordination nationale pour le changement vient à trouver un écho et une large adhésion auprès des jeunes.

Par Hocine L.