En dépit de l’abondance des produits agricoles, Les prix toujours élevés

En dépit de l’abondance des produits agricoles, Les prix toujours élevés
en-depit-de-labondance-des-produits-agricoles-les-prix-toujours-eleves.jpg

Le prix du poulet sur le marché ne cesse de prendre de la hauteur, malgré l’exonération de la taxe sur l’aliment avicole dont ont bénéficié les aviculteurs.

La même exonération sera d’ailleurs reconduite cette année, a affirmé le chef de la régulation et de la commercialisation des produits agricoles de large consommation à l’Office national interprofessionnel de légumes et viandes.

Intervenant, hier à Alger, lors d’une conférence sur l’anarchie dans les prix des produits agricoles, M. Kasmi explique la hausse du prix du poulet par les températures élevées de la saison estivale.

Selon lui, les prix enregistrés actuellement ne font pas exception à la règle. Un argument aussitôt battu en brèche par Messaoud Amroun, directeur de l’agro-élevage au groupe industriel des productions laitières.

LG Algérie

Pour lui, au contraire, «dans une aviculture industrielle, il n’y a pas lieu de parler de saison ou de chaleur car tout doit être maîtrisé». Autre contradiction relevée lors de cette conférence : la pomme de terre dont le prix reste élevé. Or, M. Kasmi parle d’abondance du tubercule, cette année ! Il rappelle même que l’Algérie avait enregistré l’année précédente une production de 4 millions de tonnes de pommes de terre.

«Cette production a largement dépassé l’objectif qui était de 250 mille tonnes», ditil. De son côté, Akli Moussouni, ingénieur agronome, déplore l’absence d’une réelle politique agricole. «Les mécanismes de régulation mis en place ne permettent pas de réguler les prix.

Ils ne s’inscrivent dans aucune logique de développement et n’ont pas d’objectifs précis», a-t-il souligné. Selon lui, la fluctuation des prix échappe à tout contrôle, principalement en raison de «l’absence d’une production locale et de la dépendance des intrants de l’importation». L’ingénieur agronome cite en exemple la viande blanche.

«Cette filière dépend de la mauvaise santé de la filière de la viande rouge. La démesure des prix des viandes rouges est liée à l’archaïsme dont souffre l’organisation de la filière». S’agissant de la pomme de terre, il estime que les crises subies par cette filière sont très mal gérées.

«Au lieu d’agir, l’Etat préfère réagir. On fait toujours appel à l’importation pour absorber les pics des prix», explique-t-il. Quant au programme de plantation d’un million d’hectares d’oliviers, Akli Moussouni le qualifie d’«irréaliste». Pour lui, une telle superficie «nécessitera un milliard de m3 d’eau pour son irrigation.

C’est énorme. Cela démontre toute la méconnaissance de ce type de culture». L’intervenant fait remarquer que ces programmes ont, d’ailleurs, été mis en place sans étude de la filière ni étude de faisabilité des projets. «Les objectifs ne reposent sur aucune étude de marché, et aucune planification».

R. N.