Les prix du sucre ont chuté pratiquement de moitié depuis l’année 2011
Les consommateurs continuent de payer très cher ce produit dont les subventions profitent aux importateurs alors que ses prix ont dégringolé sur le marché mondial.
Qui se sucre sur le dos des Algériens tout en profitant des largesses accordées par l’Etat? Le ministre du Commerce garde le silence. L’Algérie n’a jamais autant mérité le quolibet de «vache à lait». Ce n’est cependant pas le plus grand nombre qui tète à sa mamelle. La pilule est encore amère cette fois-ci. Elle a du mal à passer. Constat.
Les prix du sucre ont chuté pratiquement de moitié depuis l’année 2011. Le consommateur le paie toujours aussi cher. Le prix de la tonne de sucre blanc affichait 506,9 dollars le 8 avril, sur la Bourse des marchandises de Londres (Liffe) alors qu’elle se négociait à près de 900 dollars, il y a à peine deux ans. Durant le premier trimestre 2013 (février et mars) elle avait même effectué un plongeon sous la barre des 500 dollars. Au taux de change officiel, le prix de la tonne de sucre blanc qui devrait s’établir autour des 40.000 DA coûte paradoxalement plus du double, soit 90.000 DA! Une situation qui défie toutes les lois économiques. Au bout de la chaîne, il y a un dindon de la farce: le consommateur continue de payer 90 DA pour un kg de sucre. Le même prix qu’en 2011! La mafia se sucre sur le dos des Algériens. Aucune réaction officielle. Mustapha Benbada, le ministre du Commerce garde étrangement le silence.
Les affairistes de tout poil en profitent. Les producteurs de boissons (jus de fruits, limonades…), de produits dérivés du lait (yaourts…) ont sensiblement augmenté leurs prix, les contrebandiers se frottent les mains et réalisent de juteuses des opérations financières dans les pays frontaliers… La spéculation n’a pas de visage, mais elle est partout. Sa cible privilégiée: le peuple! Ces petites gens qui souvent ont du mal à boucler les fins de mois sont livrés sans répit et sans pitié en pâture aux spéculateurs. Ridicule: lorsque l’on sait que l’Algérie qui fait des pieds et des mains pour faire partie de l’Organisation mondiale du commerce n’arrive pas à organiser et réguler les marchés locaux. Ceux des fruits et légumes, des viandes, des céréales, des produits de consommation de base, en général et de celui du sucre, en particulier. Des prés carrés. Des chasses gardées. Sinon comment expliquer cette flambée des prix qui sans cesse rogne chaque jour un peu plus le pouvoir d’achat des Algériens sans qu’aucune initiative digne de ce nom n’ait pu être mise en oeuvre pour venir à bout d’un tel phénomène. Ultime pied de nez. Ces importateurs de sucre exonérés de TVA et de droits de douanes, qui réalisent des profits faramineux de l’ordre de 125%, grâce à la générosité des pouvoirs publics, s’adonnent de surcroît à l’exportation. Parmi les produits agroalimentaires destinés à l’étranger, le sucre apparaît en bonne position. Une augmentation de 425,6% a été enregistrée en février 2013 par rapport à la même période en 2012! «Les exportations sont passées de 6,79 millions usd en février 2012 à 35,69 millions usd à la même période en 2013, enregistrant une augmentation de 425,6%» indiquent les chiffres du Centre national de l’informatique et des statistiques des Douanes. «A cet effet, il est à relever que l’Algérie n’étant pas un pays producteur de sucre (canne ou betterave), la matière première est totalement importée par des opérateurs privés qui la transforment et la commercialisent», souligne le rapport du Cnis…
Probablement au détriment du consommateur algérien qui en paie la facture…On n’est plus à un paradoxe près…
Le meilleur est sans doute à venir… En somme, il ne s’agit pas de casser du sucre sur quiconque, mais de dénoncer ceux qui se sucrent au détriment des pauvres citoyens.