EN : Défense : les risques réfléchis de Benchikha

On aura beau dire que Abdelhak Benchikha avait décidé de faire du neuf avec du vieux, il n’en demeure pas moins que le groupe qui a affronté le Maroc avant-hier à Annaba (1-0) est complètement différent de celui du Mondial sud-africain. Un peu ou beaucoup, en raison de certains contretemps qui ont fait que le sélectionneur national ait été obligé de revoir sa copie.

La défection de Bougherra puis en cours de match de Yahia, sorti sur blessure, a fait que derrière, Benchikha a composé avec une défense inédite. Déjà d’entrée de jeu, puisque Yahia et Bouzid, même s’ils se connaissent, ne se sont pas revus en sélection depuis plus de trois ans. Sur les côtés, Mehdi Mostefa jouait avant-hier son premier match officiel chez les Verts. En amical, il cumule une mi-temps au Luxembourg. C’est tout ! A gauche, Mesbah figure régulièrement depuis près d’un an, même si jusqu’à ce fameux match amical face au Luxembourg, il se contentait d’être la doublure de Belhadj, titulaire indiscutable, aujourd’hui discutable à ce poste. Avant cet Algérie-Maroc, Mesbah a été aligné face à la République centrafrique, mais comme milieu gauche. Medjani, qui a dû remplacer en catastrophe Yahia, après la sortie de ce dernier sur blessure, a eu une mi-temps pour faire connaissance avec…Bouzid. Ce qui nous fait dire, à juste titre, que cette défense alignée face au Maroc est inédite. Abdelhak Benchikha a-t-il pris de risques en alignant des joueurs qui n’ont pas eu le temps nécessaire pour travailler leurs automatismes ?



Des choix justes

Sans aucun doute. Nonobstant les qualités intrinsèques de chaque élément qui compose l’arrière-garde, il faut bien croire que Benchikha s’était quelque peu aventuré avec les quatre pensionnaires de la défense, même si le risque pris demeure réfléchi. Bouzid a été choisi pour son jeu de tête et son talent de marquage. Chemakh demeurait aux yeux de tous «LE» Marocain à marquer de près. Son aptitude à s’incruster à la moindre occasion, son jeu de tête impressionnant faisaient qu’il lui fallait une présence constante pour limiter ses mouvements. Exit Bougherra blessé, il fallait faire un choix. Benchikha a voté Bouzid pour les raisons que l’on a citées ci-dessus. Bon, c’est vrai qu’il y a eu quelques moments de flottements dans l’axe, mais la main ferme de Mbolhi a donné quelques assurances aux défenseurs.

LG Algérie

Mesbah, une lumière, Mostepha n’était pas en reste

Sur les côtés, l’expérience de Belhadj, rompu pour ce genre de matchs, ne l’a pas emporté sur la fougue et le dynamisme de Mesbah qui, comme à Lecce, a été très précieux dans son jeu. Présent défensivement, il n’a pas été avare en débordement. Quelques bons centres, il a beaucoup participé au jeu. Après l’entrée en jeu de Belhadj, il est passé au milieu pour renforcer ce secteur. A droite, pour un premier match -et quel match ?-, Mehdi Mostefa s’en est pas mal débrouillé. Il n’a pas tout éclaboussé, mais il n’a pas bouffé sa feuille non plus. En gros, cette défense constituée sur des «incertitudes» n’aura pas déçu, même si les attaquants marocains ont loin de la réputation qu’on leur connaissait. La présence de Anthar Yahia au départ pour encadrer les nouveaux était importante. Dans ce contexte, il est important de savoir parler, rassurer, orienter, rappeler. Yahia a su faire tout ça. Rassurant, en effet.

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En juin, les Verts seront mieux au point

L’Algérie s’est remise sur orbite à la faveur de son succès face au Maroc, dimanche à Annaba. Une petite victoire, certes, mais qui renverse la tendance pour faire de l’Algérie un potentiel qualifié pour la CAN-Orange 20012, après avoir été, deux jours avant, un potentiel éliminé. Ceci pour dire l’importance de ce succès dans un match, on le savait, décisif pour la suite du parcours. C’est vrai qu’à l’heure des bilans, rien n’est encore joué, sachant que les quatre équipes sont à ex-aequo, avec quatre points chacune, ce qui maintient l’enjeu à son paroxysme au lendemain de cette troisième journée. Il en reste encore trois. Le Maroc et la République centrafrique paraissent quelque peu gâtés par le hasard du calendrier. Ils auront à recevoir par deux fois et se déplacer une fois. Tout le contraire de l’Algérie et la Tanzanie. L’Algérie ira jouer le Maroc et la Tanzanie et recevra la République centrafrique. Deux déplacements périlleux compte tenu de l’enjeu de ces éliminatoires. Si l’on doit faire une lecture aujourd’hui, la situation paraît indécise. Aucune des quatre équipes ne semble avoir pris une longueur sur ses concurrentes. Toutes sont logées à la même enseigne.

Le Maroc et la RCA gâtés par le calendrier

Bon c’est vrai, que question «logistique», l’Algérie et le Maroc paraissent mieux lotis, mais à part ça, les deux autres équipes ont prouvé qu’il faudra compter avec elles. Ceci laisse penser que la prochaine journée risque d’être importante. Pas décisive, il est vrai, du moment qu’il en restera alors six points en jeu, mais il risque d’y avoir des équipes qui auront pris de l’avance. L’Algérie ira jouer le Maroc à Casablanca. A première vue, la mission paraît corsée. A ce moment-là, le RCA recevra la Tanzanie. Ceux qui reçoivent paraissent avantagés dans ce cas de figure. A première vue seulement, car l’Algérie a été tenue en échec chez elle par la Tanzanie et le Maroc est allé chercher chez ce dernier les trois points en octobre dernier. Ceci pour dire que l’avantage du terrain est, certes, important, mais pas toujours déterminant. Bon signe pour l’Algérie dont le déplacement au Maroc ne risque pas d’être une sinécure. Seulement, d’ici au mois de juin, les choses évolueront.

Juin, un mois faste

C’est connu, juin est un mois faste pour les Verts. Pas tout le temps, mais généralement. Exit la parenthèse sud-africaine, l’Algérie avait quand même connu un  regain de santé en juin 2009, soit à mi parcours des éliminatoires à la CAN et au Mondial 2010. L’année avait pourtant débuté petitement avant que l’équipe ne connaisse une ascension fulgurante, le mois de juin, avec la réception de l’Egypte à Blida. (1-3). Les Verts iront dans la foulée chercher trois autres points précieux en Zambie. A cette période de la saison, nos internationaux affichent généralement une bonne forme. Libérés des contraintes de leurs clubs respectifs, ils se consacrent entièrement à la sélection, ce qui fait qu’on retrouve souvent des joueurs en pleine bourre alors. Ceci devrait être un atout de plus pour Benchikha.

Benchikha aura l’embarras du choix avec le retour des blessés

Durant les trois premiers matchs des qualifications, l’Algérie a joué à chaque fois avec un groupe amoindri. Face à la Tanzanie, Ziani et Bougherra avaient déclaré forfait. En Afrique centrale, Ziani, Yahia, Halliche, Kadir, Guedioura et Matmour n’y étaient pas. Avant-hier face au Maroc, pratiquement  les mêmes joueurs ont dû déclarer forfait. D’ici au mois de juin, ils devraient pouvoir reprendre du service. Meghni aussi. Ce qui donnerait une importante marge de manœuvre à Benchikha en perspective.