L’ex-président du MSP
Il affirme être en harmonie avec l’esprit et la lettre de la décision du conseil consultatif de son parti.
L’ex-président du MSP dément un peu tardivement d’avoir tenté de faire une OPA-politique en vue de négocier sa participation à l’élection présidentielle en tant que candidat représentant du courant islamiste. Dans sa lettre adressée à l’opinion publique, Soltani fait allusion aux déclarations dissonantes et tonitruantes de Saâdani contre le DRS. Il commente dans ladite missive que «ce qui se déroule actuellement dans le pays est très douloureux. Cette conjoncture caractérisée par le refus des règles du jeu de la démocratie, ne se prête pas à des accusations désordonnées et diffamatoires ciblant la colonne vertébrale de l’Etat dont les auteurs et leurs parrains ignorent et ne mesurent guère l’impact de leurs déclarations, la portée et les conséquences néfastes de leurs effets déstabilisants. Bouguerra Soltani affirme être en harmonie avec l’esprit et la lettre de la décision du conseil consultatif de son parti, autrement dit le boycott. «J’apporte un démenti formel et définitif sur ce qui était écrit et rapporté par les médias à propos de ma supposée candidature sous un titre ou au nom de quelque chapelle que ce soit», affirme-t-il. Il s’agit, estime-t-il «d’allégations totalement infondées».
Toutefois, il ne nie pas ses contacts et ses consultations menées avec ce qu’il appelle vaguement sans les identifier «l’ensemble des parties et tous les hommes sincères du pays». Mais qui l’a mandaté ou chargé de cette mission ambiguë?

Interrogé récemment à propos de ces manoeuvres, le président du parti, Abderrezak Makri n’a ni infirmé ni confirmé l’information selon laquelle Bouguerra Soltani est allé voir le Premier ministre Abdelmalek Sellal. Se montrant gêné, M.Makri a déclaré que «s’il est allé expliciter la position du parti, c’est une chose tolérable, mais si c’est pour autre chose, ça n’engage que lui».
L’objectif de son initiative personnelle, autrement hautement stratégique selon Soltani, faisant partie des adeptes du participationisme réduit à sa plus simple expression dans les instances du MSP, «entre dans le cadre de la recherche des garanties pour la sauvegarde de l’avenir, la stabilité, la sécurité du pays et la défense
de son intégrité territoriale», relève-t-il.
En affichant une crainte sur l’entourage du cercle présidentiel, il insinue que «cette fois, le défi crucial de l’élection présidentielle n’est pas forcément lié à celui qui héritera du palais d’El Mouradia, l’enjeu important et stratégique de cette succession au pouvoir se rapporte aux partisans du 4e mandat et l’objectif derrière leur insistance».
Le cadre, les contours choisis et tracés préalablement à cette guerre de succession sont semblables aux yeux de Soltani à une «montagne de glace, où tous les acteurs se bousculent et n’ont d’yeux que pour leur positionnement et leurs intérêts personnels étroits. Tandis que personne ne se soucie de la précarité de ces joutes basées sur la rente pétrolière, les prébendes des privilégiés et la corruption». S’il est important politiquement de discourir sur la candidature, sur les positions des uns et des autres, qu’il s’agisse du soutien ou du boycott de cette élection, en revanche le plus important, de l’avis de Soltani, est que «l’opinion nationale se réveille enfin et ait conscience de la force de son union en s’inspirant de la mémoire
collective nationale sous le titre d’une Citoyenneté agissante »,» en vue de chercher une réponse à une question capitale: «Que faire après le 17 avril?»
S’autoproclamant personnalité nationale fagotée d’une influence et poids politique certain, l’ex-ministre du Travail, de l’Emploi et la Sécurité sociale, estime que «le futur président ne fera pas long feu au palais d’El-Mouradia, s’il n’est pas convaincu que l’Algérie du troisième millénaire n’est pas celle du parti et de l’opinion uniques». Sur sa lancée, Soltani assène aussi d’autres assertions.
En voici quelques-unes: «Les solutions à apporter aux innombrables problèmes du pays ne sont pas l’apanage de comités de soutien et de ceux qui les parrainent. L’Algérie est plus grande pour qu’elle soit couverte par les seuls réseaux de soutien. Et sa crise est plus compliquée pour qu’elle soit traitée par la rente pétrolière. La responsabilité incombant à sa première institution, en l’occurrence la présidentielle, est plus lourde à soutenir par les décideurs par substitution ou par intérim.» Et enfin, «les ambitions et attentes de la jeunesse algérienne sont plus larges que d’être contenues par les résultats d’une simple tripartite».