Rafik Djebbour a été accusé d’être à l’origine de ce qui s’est passé la soirée de dimanche soir sur le terrain du stade Mohammed V à Casablanca.
Les Libyens, aidés par leurs relais, ont fait pression sur le commissaire au match pour que le joueur soit sanctionné. Alors qu’en réalité, il a été victime d’une agression lâche de la part de quelques joueurs libyens. Rafik a décidé de répliquer. Sur son compte Facebook et Twitter, il a publié un communiqué dans lequel il relate sa version des faits et démonte ce qui a tout d’un complot libyen contre lui.
«Je tiens tout d’abord à m’exprimer sur le match qui a opposé dimanche notre équipe nationale à la Libye. Les Libyens ont usé durant toute la partie d’actes anti fair-play dépassant la limite du tolérable. Il faut condamner ce genre de comportements car le football est un sport fair-play qui respecte des règles d’éthiques», commence par dire l’attaquant de l’Olympiakos.
«Comment insulter les Libyens alors que je ne parle pas l’arabe littéraire !»

Rafik Djebbour est étonné d’apprendre qu’il aurait insulté ou provoqué les Libyens. A ce propos, il dira : «Je démens formellement avoir insulté ou provoqué, sous quelque forme qu’elle soit, les joueurs libyens d’autant que je ne parle pas l’arabe littéraire.» Ainsi et même si Djebbour les aurait insultés, les Libyens ne seraient jamais rendu compte ou compris ses propos pour la simple raisons qu’ils ne comprennent pas le français. L’anglais et l’italien sont les langues étrangères les plus en vogue en Libye.
«J’ai été lâchement agressé par 3 joueurs»
Pour ce qui est de la dispute d’après match dont il était la principale victime, Rafik Djebbour s’indigne de la manière avec laquelle les Libyens se sont comportés durant et après le match. A cet effet, il raconte : «J’ai tout simplement protégé le ballon en mettant mon corps en opposition, et après l’avoir écarté de la main, le joueur libyen s’est jeté à terre, simulant une faute comme l’ont fait durant toute la partie ses coéquipiers. A la fin du match, ce même joueur a fait preuve de lâcheté en me mettant un coup de poing au visage, accompagné de son camarade. Je me suis ensuite défendu comme j’ai pu pour protéger mon intégrité physique. C’est triste pour eux qu’ils puissent se comporter de la sorte, la violence n’a rien à faire dans le football.»
«Il faudra faire preuve de sagesse au match retour»
En vrai professionnel, Rafik Djebbour a appelé les supporters algériens à ne pas se comporter comme les Libyens et de faire preuve de sagesse et d’intelligence. Le numéro 10 de l’Olympiakos estime que l’Algérie a déjà fait un pas vers la qualification et en aucun cas il faudra sortir du domaine du football. Il ajoutera aussi que l’Algérie répondra sur le terrain en remportant une large et écrasante victoire. J’appelle tous les Algériens à la plus grande des retenues lors du match retour», espère Rafik Djebbour.
«Dieu sait à quel point je porte l’Algérie dans mon cœur»
En équipe nationale depuis plus de trois ans, Rafik Djebbour a toujours répondu présent et ce même quand les choses se passaient mal pour lui. Il a pris part aux éliminatoires de la CAN 2010 et a été écarté par la suite du tournoi par Rabah Saâdane, mais malgré ça, il a répondu présent à la convocation au match amical face à la Serbie (Il avait même inscrit le but de la victoire). « Je tiens à dire que je suis et je resterai toujours fier d’être Algérien. Tout comme je serai toujours honoré de défendre les couleurs de mon pays. Personne ne peut savoir, à l’exception de Dieu et de ma famille, combien je porte l’Algérie dans mon cœur. Je sais que de nombreux fans me supportent et continueront de le faire», écrit Rafik Djebbour.
«1 minute avec les Verts vaut de l’or»
Suite à l’information le disant vouloir prendre sa retraite, Rafik Djebbour a tenu à démentir formellement cette hypothèse et même s’il ne joue pas en ce moment, il se dit «compétiteur et à fond avec les Verts». «Je tiens à ajouter que jouer une minute avec l’équipe nationale vaut de l’or, c’est le rêve de millions d’Algériens, partout dans le monde. Cela dit, je reste un compétiteur et jouer est ma motivation première… », dira Djebbour. Ainsi, on pourra comprendre que Djebbour est loin de songer à sa retraite. Au contraire, il attend avec impatience le prochain rendez vous des Verts et se dit compétiteur prêt à se battre à la loyale pour gagner sa place au sein de cette équipe. Pour Djebbour, être avec le groupe lui fait déjà honneur. Après jouer ou non, l’essentiel est que l’Algérie gagne.
«Le plus important, c’est la victoire»
A la fin de son communiqué, Rafik Zoheir Djebbour a tenu à remercier tous ceux qui l’ont soutenu en ces moments difficiles. Il appelé aussi les Algériens à faire un trait sur tout ce qui s’est passé après le match et ne retenir que les 90 minutes et surtout la belle victoire des Verts arrachée à l’extérieur. «Enfin, retenons le plus important : la victoire de l’EN à l’extérieur, je tiens aussi à remercier toutes les personnes qui me soutiennent et me suivent sur mes pages Facebook et Twitter officielles.»
A. B.
Notre journaliste était à quelques pas du lieu de l’incident : Toute la vérité sur l’agression sur Djebbour
Présent sur le terrain, on a pu voir comment tout a commencé et surtout pourquoi c’est Djebbour et non un autre qui a été agressé en premier. Objectivement, fidèlement et en toute sincérité, voilà la vérité sur l’agression sur Djebbour et ce qui en est suivi.
Ils n’ont pas réussi à faire réagir les autres joueurs alors ils pensaient que ça pouvait être le cas avec Djebbour. Provocateurs, ils ont commencé par lui cracher déçu dès son entrée. Selama qui se chargeait de son marquage l’a ensuite giflé, puis taclé et insulté durant les dix dernières minutes que Djebbour a passées sur le terrain. Djebbour expérimenté et bien brieffé par Vahid n’a as répondu aux provocations. Il est resté concentré et surtout patient durant tout ce temps. Malin et rusé, Rafik a même essayé de profiter de l’acharnement et l’ignorance de Selama au profit des autres attaquants. il allait volontairement vers El-Badri, non pas par peur et ce n’est en aucune cas une fuite, mais son objectif était de se faire marquer par les deux axiaux pour faire place à Soudani et Feghouli. La Libye s’est retrouvée sans couverture puisque Selama le suivait partout.
Rafik s’est excusé à la suite de son coup de coude sur Selama
Sur l’une des actions, Djebbour qui recevait le ballon sur le côté gauche de l’attaque a gagné son duel contre Selama. Il a surtout évité le tacle appuyé de ce défenseur qui a manqué de peu sa cheville. Djebbour a ensuite temporisé un peu pour attendre à ce que Soudani et Feghouli se replacent et ça a permis à Selama de se relever et de revenir à l’assaut. Le sentant derrière lui, Djebbour a mis son corps entre le ballon et le joueur et d’un geste instinctive, connu de tous les avants-centres, il a ouvert ses mains pour se couvrir et du coude, il a frappé le Libyen à la poitrine et l’a laissé à terre. Selama avait le souffle coupé et est resté plus d’une minute à terre avant de se relever. Bien sûr, l’Algérien qui s’expliquait avec El-Badri sur cette action s’en excusait et a expliqué gentiment à son interlocuteur que c’était involontaire. Les deux joueurs se sont même serré la main, et de loin on voyait Djebbour caresser la tête d’El-Badri comme signe d’excuse.
La bagarre comme si vous étiez
A la fin du match, on s’est précipités au centre du terrain pour avoir les déclarations à chaud des joueurs algériens. A quelques metres de nous, Djebbour qui fêtait la victoire en solo ne voyait pas que Selama venait en courant pour régler ses comptes avec lui. Ce dernier a donné un coup de poing au visage à Djebbour qui ne s’y attendait nullement à ce que le Libyen en arrivera jusque-là. En reculant, et toujours sous le choc, Il a essayé de se défendre et au passage il a donné un coup de pied à Ahmed Saâd, un coup de pied qui le mettra à terre. Entre-temps, Selama le suivait et avec l’aide d’El-Badri il a réussi à le maîtriser. Alors que Djebbour se débattait, dans son dos, Ahmed Saâd s’était déjà relevé et d’un coup de pied dans le dos il fera très mal à Djebbour. A ce moment précis, Rafik Djebbour était complètement à la merci de ces trois joueurs libyens.
Sans l’intervention de Medjani, Djebbour serait aujourd’hui à l’hôpital
Après, tout s’est passé très vite. C’était la pagaille générale. Des joueurs se sont accrochés partout sur le terrain. Un seul s’est rendu compte que Djebbour était en danger et c’était Carl Medjani. Ce dernier, très courageusement, n’a pas hésité une seconde à se sacrifier pour aller porter secours à Rafik. Grâce à sa force physique, il a réussi à le sortir des griffes des Libyens, ce qui était sa priorité. Au cours de sa mission sauvetage, il a pris plusieurs coups de poing et de pied. Au bout de quelques secondes, Djebbour était relâché, mais c’est Medjani qui avait pris sa place. Bagarreur, encaisseur et solide il n’a pas démérité. Et en plus, il a eu l’appui des autres joueurs, à leur tête Boudebouz, Kadir, Feghouli et Mbolhi qui se sont vite mis de la partie. Belkalem et Tedjar ont protégé puis escorté Djebbour qui était la cible des Libyens, tendis que Mesbah et Lacen protégeaient le coach Vahid Halilhodzic qui a pénétré sur le terrain des agressions des Libyens. Excepté les joueurs qui étaient dans les tribunes et auxquels Raouraoua a demandé de rejoindre directement les vestiaires, les 18 joueurs se sont montré solidaires jusqu’au bout. Aucun n’a frimé ou évité l’affrontement.
A. B.