EN : Comment gérer le cas Mbolhi ?

EN : Comment gérer le cas Mbolhi ?

Après la pluie, le beau temps. Ce célèbre dicton s’applique parfaitement aux situations vécues par plusieurs de nos internationaux qui ont réussi à surmonter l’énorme problème de l’inactivité cet hiver en signant dans d’autres clubs où ils auront droit à ce «luxe» qu’est devenu le temps de jeu avant la grande expédition au Brésil au mois de juin.

Les différents championnats européens, du moins la plupart, prendront fin à la mi-mai. La Championship anglaise est une exception, étant donné que celle-ci se terminera le 3 mai. La date paraît un peu lointaine par rapport au début du stage, mais elle reste gérable par rapport à la récupération des joueurs pour le stage précompétitif, car au même temps, un des éléments qui devraient être du voyage au Brésil sera inactif à partir du 8 mars prochain, il s’agit du gardien Raïs Mbolhi.



Encore 40 jours d’activité, puis plus rien !

Actuellement en stage hivernal en Turquie avec le CSKA Sofia, Raïs Mbolhi profite bien de cette longue trêve imposée par le froid sévissant à cette période en Bulgarie. Son club a trouvé refuge en Turquie où il poursuit la préparation en vue de la reprise du championnat prévue vers la fin de février.

Pour le moment, Mbolhi a disputé quelques matches amicaux, dont un dernier avant-hier contre le Zhetisu, club du Kazakhstan, qui s’est soldé sur un nul vierge 0-0 et qui a vu la participation du portier algérien à une mi-temps. Cette dernière ne sera pas la seule, puisque son équipe a programmé 4 autres parties d’ici la fin du stage dans une dizaine de jours. Le CSKA croisera le fer avec les Autrichiens du FC Admira Wacker Mödling le 29 janvier, les Danois de l’Esbjerg FB le 2 février, les Hongrois de Debrecen le 5 février et enfin les célèbres Tchèques du Slavia Prague le 8 février.

La programmation de ces rencontres peut paraître rassurante pour un gardien appelé à jouer un Mondial, surtout qu’en plus des rencontres amicales, son équipe aura l’occasion de reprendre le championnat à la fin février. Mais ce qui intrigue dans cette histoire, c’est qu’il ne reste que 3 rencontres pour que le championnat baisse le rideau dans ce pays. Le CSKA, en plus, est éliminé en coupe, ce qui veut dire que la dernière journée qui se jouera le 8 mars prochain sera la dernière pour le gardien de l’EN. Une situation embarrassante pour lui, d’autant qu’il sera ensuite dans l’obligation de meubler près de 2 mois d’arrêt.

Continuer le travail avec Boully à Paris, est-ce une solution ?

Les plus optimistes nous diront que le gardien de l’EN est habitué à ce genre de situations. L’année passée, par exemple, et après son départ précipité d’Ajaccio, Raïs avait rejoint le nouveau coach des gardiens, à savoir Mika Boully au Paris FC, et ça l’a aidé, mais est-ce suffisant quand on s’apprête à aller jouer un Mondial ? Telle a été la question posée aux spécialistes en la matière, qui étaient unanimes à dire qu’il fallait une solution urgente à ce problème.

On sait que Mbolhi sera appelé tôt à Sidi Moussa en compagnie de quelques autres joueurs, mais cela va-t-il suffire ?

Toutes ces questions nous amènent à penser que les Zemma, Doukha et Cédric, qui revient fort, seront les heureux bénéficiaires de cette situation. Une passation de consignes a déjà eu lieu contre le Burkina à Tchaker avec la titularisation de Zemmamouche. Ce dernier profitera-t-il de la situation pour s’installer comme gardien de but numéro un ?

S. M. A.

Acimi : «Moi, je le rétrograderais»

Mohamed Réda Acimi a longtemps gardé la cage de l’EN. Il est donc bien placé pour évoquer le cas Mbolhi. Pour lui, rien ne remplace la compétition officielle. Il aimerait voir le gardien changer de club, rien que pour jouer, mais comme cette solution est lointaine, il vêtit le costume d’entraîneur des gardiens de l’EN et tranche : «Pour moi, ce gardien doit trouver une solution, ne serait-ce que pour 3 mois. Je trouve cette situation pas du tout normale. Je trouve ça dommage, car il a démontré de belles choses, mais s’il ne joue pas, ça sera un handicap pour l’EN, car bénéficier d’autant de repos sans disputer de matches est crucial. Certes, il peut toujours aller dans un club où il subira un travail spécifique, mais ça ne remplacera pas les matches officiels», et d’ajouter : «Même si j’ai une grande estime pour ce portier, depuis quelque temps, on voyait bien sûr dans ses prestations qu’il y avait un manque terrible de compétition. Il peut parfois surmonter ça grâce à sa formation de gardien de but, mais jamais il ne pourra remplacer la compétition. La solution ? Moi, je ferai confiance aux autres portiers, Zemma, Cédric ou Doukha. Il y a bien un classement de gardiens, et c’est dans ce genre de situations que ça a une utilité. Il faut trancher, ça c’est inévitable. Moi, personnellement, si j’étais son entraîneur, je le rétrograderais. Certes, je lui tire chapeau pour les sacrifices qu’il est en train de faire, mais là, c’est d’un Mondial qu’il s’agit.»

S. M. A.

Haniched : «Impossible qu’il soit prêt pour le Mondial»

De son côté, l’actuel entraîneur des gardiens de l’USMH, M’Hamed Haniched, n’est pas allé avec le dos de la cuillère pour tirer la sonnette d’alarme. Pour lui, ce constat est inquiétant et Mbolhi n’a aucune chance d’être numéro un dans de telles conditions. «Un arrêt de 2 mois ou plus pour un gardien de but est inadmissible, surtout avant une compétition comme le Mondial. Jouer des matches amicaux avec une équipe qui n’est pas la tienne ou même prendre part à un stage avec un programme spécifique n’a aucune motivation. L’absence de la concurrence est déplorable. Même pour jouer une CAN, je ne l’admettrai pas, alors là, pour un Mondial ! C’est pour ça que je pense que changer de club est la seule solution. Tout programme qui lui sera arrêté sera insuffisant, il est impossible qu’il soit prêt pour le Mondial. Un Mondial a besoin de sacrifices énormes. Regardez l’exemple de Juan Mata qui a quitté Chelsea pour rejoindre Manchester, car il a senti que sa place en Espagne était menacée. Vu tout ce que je viens de dire, je pense que les autres gardiens auront une chance de sauter sur l’occasion. Ça sera une belle occasion pour eux de se disputer la place de numéro un avant la Coupe du monde.»

S. M. A.