De lavis de tous ceux qui ont vu le match de dimanche, l’équipe nationale a beaucoup changé, et ce, à tous les niveaux : technique, tactique, physique, moral, solidarité, discipline et envie. C’est une vraie révolution que vient de déclencher l’entraîneur bosniaque de l’Algérie, Vahid Halilhodzic. Néanmoins, certaines imperfections ont été enregistrées, comme Vahid l’a indiqué lors de sa conférence à la fin du match. «Beaucoup de travail reste à faire», avait déclaré Coach Vahid
LES POINTS POSITIFS
1La solidarité et l’envie
Les camarades de Madjid Bougherra ont retrouvé enfin leur solidarité et leur union. Cet esprit qu’on croyait perdu a été ressuscité. On a vu hier une équipe compacte et des joueurs qui se soutenaient les un et les autres. Tout le monde jouait pour le groupe, aucun d’eux n’a essayé de se mettre en évidence. Des images marquantes qui en disaient long sur l’envie des joueurs de se rattraper et de se faire pardonner.

«On a fait honte à notre peuple, on avait le devoir de gagner ce match pour prouver que malgré les derniers mauvais résultats, cette équipe reste grande et redoutable», disait Djebbour en fin e match. C’était le message que tous les joueurs voulaient passer ce dimanche face à la République centrafricaine. Les images à la fin du match en disaient long sur le degré de leur joie. Yebda qui prenait Mesbah dans ses bras, Ghezzal qui a fait un tour d’honneur pour remercier le public qui l’a encouragé et soutenu, tout ça ressemblait en fait à une délivrance et un grand soulagement. L’équipe nationale de Vahid est solidaire et a envie d’ouvrir une nouvelle page et oublier tout le reste. Aujourd’hui c’est un pour tous et tous pour un.
2 Une grande discipline tactique
Tout le monde dit que le sélectionneur national a ramené de la discipline et de la rigueur dans e groupe. Les joueurs ne viennent plus en retard, ne quittent plus le lieu du stage, ils se donnent à fond aux entraînements et leur conduite en dehors du terrain est celle des joueurs d’une équipe nationale. Cette discipline, on l’a vue même sur le terrain. Comme Ighil Meziane l’a dit sur Med1Sat : «L’équipe nationale a retrouvé son jeu et sa discipline sur le terrain.» Chacun des joueurs sur le terrain savait ce qu’il avait à faire et ce qu’il devait éviter de faire. On n’a pas vu Bougherra monter pour marquer, les montées de Mesbah étaient conditionnées par le positionnement de Metref, Mostefa n’a pratiquement pas lâché son attaquant et Ghezzal, Kadir et Matmour étaient les premiers à défendre, à exercer un pressing haut sur les défenseurs adverses. «Les joueurs ont appliqué mes consignes à la lettre. Je suis fier d’eux. Ghezzal a harcelé la défense adverse, le petit Metref faisait sa part du boulot… Je suis très satisfait…», dira Vahid. Ainsi donc, on pourra dire que l’équipe nationale ressemble, dans son jeu en tout cas, aux grandes équipes qui jouent selon un schéma bien défini et une tactique de jeu établie et étudiée à l’avance.
3 La rage de vaincre et la soif de nouveaux succès
Le match d’avant-hier n’avait aucune importance pour Kadir et ses camarades. L’Algérie était éliminée bien avant la venue de Vahid. Celui qui ne savait pas aurait dit que l’équipe d’Algérie jouait sa survie durant ce match. Les joueurs se battaient sur chaque ballon.
La joie après le match, l’engagement dans les duels et cette discipline dans le jeu remarquable étaient la preuve irréfutable que cette équipe de Vahid a la rage de vaincre. La deuxième chose, et c’est la plus importantes, est cette soif de la part des joueurs de vivre de nouvelles choses en sélection. Vahid craignait beaucoup que ce groupe soit rassasié de victoires et de succès après avoir disputé une Coupe du monde.
Les joueurs lui ont montré hier de la plus belle des manières qu’ils en veulent encore, qu’ils ont toujours soif de victoires et de succès avec l’équipe nationale. Et on croit savoir que c’est la chose qui a le plus enchanté Halilhodzic.
LES IMPOERFECTIONS
1Un côté droit toujours fébrile
Mehdi Mostefa a fait un match correct avant-hier. Avant de le critiquer, il faut savoir que l’élément le plus dangereux et le plus redoutable de la Centrafrique jouait sur son côté.
Mais, la vérité doit être dite, ce côté droit de la défense algérienne doit être renforcé à l’avenir. Mehdi Mostefa qui occupe ce rôle depuis 3 matchs joue avec son club en milieu de terrain, ce qui, en quelque sorte, lui a fait perdre ses repères sur le terrain. L’enfant de Sedrata se donne à fond et se bat comme un lion sur le terrain, mais ce n’est pas suffisant. Par rapport au côté gauche de Mesbah, ce côté droit reste le point faible de l’équipe nationale et ça devrait être la préoccupation numéro 1 de l’entraîneur Vahid Halilhodzic.
2 L’équipe ne tient pas 90 minutes
La sélection nationale a dominé, fait le jeu, créé des actions, marqué des buts… mais seulement lors de la première heure de jeu. Un journaliste a relevé ce fait lors de la conférence de presse de Vahid après le match et la réponse du sélectionneur était la suivante : «Oui, on était fatigués. Cette équipe ne peut pas encore tenir 90 minutes. Chaque joueur doit faire des efforts sur le plan physique avec son club. Ils doivent aussi jouer plus et s’imposer. Aujourd’hui, l’équipe a tenu 70 minutes, au prochain match elle tiendra 80, et j’espère qu’au troisième on pourra tenir 90 minutes.»
3On crée enfin des actions, mais on rate toujours
Ceci devait être cité avec les points positifs, mais à quoi bon créer des actions si on les rate toutes. La sélection nationale a bien fait circuler le ballon. Elle a même fait de très belles phases de jeu, mais devant les buts, on reste toujours muet. Ghezzal a raté un but, Matmour un autre, Djebbour, Kadir… et c’étaient tous des buts faciles à mettre dedans.
Ce problème doit aussi être pris en considération. On ne sait pas si c’est les attaquants qui sont le problème ou c’est juste de la malchance, de manque de réussite, mais il doit être réglé avant les éliminatoires de la Coupe du monde 2014.
A. B.