On le croyait cuit, dépassé, out pour le Mondial, mais il a pris tout le monde à contrepied et il est en train de revenir en force. Lui, c’est Essaïd Belkalem le défenseur central de Watford qui est en train de faire une remontée spectaculaire pour, sans doute, gagner une place parmi les 23 qui iront au Brésil le 7 juin prochain.
Pourtant, le 8 mai dernier lorsqu’il est arrivé au CTN au terme d’une saison difficile en Championship, Belkalem a débuté le travail dans le costume d’un joueur qui doit tout refaire à zéro, menacé il devait réagir pour tenter un dernier baroud d’honneur, il faut dire que les chiffres ne plaidaient pour lui, cela pouvait constituer un handicap psychologique, mais Belkalem a su trouver en cela une source de motivation et cela était visible dès le début.
Forme
En marge de la conférence de presse animée le 12 du mois courant au CTN par le coach Halilhodzic, on avait assisté à quelques minutes de l’entraînement matinal de l’EN, ce jour-là, le groupe ne comportait que 2 joueurs, à savoir Belkalem et Mahrez le nouveau venu, et après quelques minutes de tours de piste, on a pu constater que Belkalem était bien décidé à rattraper son retard, on le voyait se donner à fond et il avait même surclassé Mahrez qui trouvait du mal à suivre le rythme imposé par le Kabyle, c’était là un signe qui ne trompe pas, qui s’est ensuite confirmé sur le terrain, cette fois en présence des autres joueurs convoqués, chose qui lui a fat gagner des points.
Satisfaction
Le constat qu’on vous expose est celui du staff technique, puisque selon une source interne, Vahid Halilhodzic a été agréablement surpris par le dévouement et l’envie ressentie chez Belkalem de faire partie du groupe ‘’brésilien’’, il faut dire que l’ancien joueur de la JSK n’avait pas 36 000 solutions pour réussir son finish, il devait coûte que coûte montrer ce dont il est encore capable et surtout prouver que même s’il ne jouait pas à Watford, les entraînements qu’il effectuait ainsi que les rencontres qu’il jouait avec l’équipe B lui ont permis quand même de garder une certaine forme, confirmant au passage que sa blessure à la cheville n’est qu’un très lointain mauvais souvenir.
Cette progression du stoppeur des Verts n’est pas passée inaperçue et a grandement plu à Vahid, impressionné, selon nos sources, par sa manière de travailler.
Des extras
Parmi les points qui ont tapé dans l’œil du coach, c’est ce second souffle dans lequel a puisé Essaïd pour montrer au coach ce qu’il avait envie de voir, à l’image des séances d’entraînement qu’il prolongeait, il a travaillé en effet plus qu’on lui demandait, il a montré qu’il pouvait aller au-delà de ce que le coach lui demande. En optant pour cette méthode, Belkalem a choisi le bon plan, car en même temps il a montré qu’il n’a rien perdu de sa vigilance, de ses reflexes, et quand cela est conjugué à une belle forme physique, ça ne peut que marcher.
Logique
Certains peuvent être surpris par ce retour inespéré, mais lorsque Vahid a décidé de donner le coup d’envoi de la préparation le 8 mai, avant tout le monde, il s’avait qu’il allait atteindre tous ses objectifs, car on se souvient tous en 2012 du stage effectué par le Bosniaque au duo Guedioura-Bouazza à Lisses, un stage pour deux joueurs qui avait intrigué plus d’un mais au final, on avait compris l’intérêt du stage, puisque le coach avait fait des deux joueurs deux armes qu’il a utilisées lors de la série de rencontres disputées au mois de juin, entre éliminatoires du Mondial et de la CAN, dont la fameuse rencontre contre le Mali au Burkina Faso, cela nous renseigne sur la méthode du coach dont le plus grand souci c’est l’aptitude physique du joueur le jour J, surtout lorsqu’il connaît les capacités techniques du joueur ciblé.
L’exemple Djabou
Lors de la conférence de presse animée juste après la fin du match face à la Slovénie le 5 mars dernier, Halilhodzic avait longuement évoqué le cas Djabou, pour lui, ce joueur qu’il surnomme le bijou pourrait même être l’une des stars du Mondial, mais dans un seul et unique cas, à savoir de travailler sous sa coupe pendant 4 mois, dans un stage bloqué.
Cette déclaration nous renseigne sur la méthode de travail du coach, car en voulant avoir le joueur pendant 4 mois rien que pour lui, il va le priver de compétition, et cela prouve que le plus important aux yeux du coach n’a jamais été la compétition, mais l’aptitude physique, d’ailleurs le coach a profité de l’arrêt du championnat tunisien le mois dernier pendant prés de 15 jours pour envoyer son adjoint, à savoir Sandy Guichard pour faire bosser l’ancien joueur de l’ESS, et comme le joueur est un titulaire indiscutable au sein de son club le CA, il a fini par gagner sa place dans les 25 et sans doute dans les 23 qui voyageront le 7 juin pour le Brésil.
Ticket validé
Ainsi donc, ce retour en force de Belkalem lui garantit sa présence au Brésil, il lui reste encore 8 jours de travail avec l’ensemble du groupe qui se complétera ce jeudi, mais le plus important du boulot aura été fait durant les 12 derniers jours, Essaïd bénéficie de la confiance de son coach, mais aussi d’un remaniement effectué par le Bosnieaque au sein du groupe et qui va impliquer la présence d’un maximum de défenseurs axiaux parmi les 23.
La prochaine étape pour Belkalem sera de continuer sur ce rythme et ce durant les 26 jours qui nous séparent du Mondial, soit un mois de travail en plus qui pourrait encore une fois renverser la vapeur, cette fois Belkalem visera un nouveau but, à savoir une place de titulaire qui était jusqu’ici qu’un rêve et qui redevient, grâce à la volonté, une réalité.
S. M. A.