La maladie du président de la République, même s’il ne s’agit pas d’un grave malaise, avec notamment le retour du silence concernant la communication sur son état de santé, semble freiner l’activité politique des partis qui sont aussi préoccupés par leurs problèmes internes. Après un retour d’un certain dynamisme dans l’activité politique des partis suite à l’installation de la commission nationale chargée d’élaborer le projet portant révision de la Constitution, le 7 avril dernier, c’est le silence et la prudence, car chaque formation politique attend du nouveau sur l’avancement du chantier de la révision de la Constitution et la santé du président, alors que d’autres sombrent dans leurs problèmes internes.
Le mois d’avril dernier a été marqué par une activité politique importante, les partis se sont exprimés sur la révision de la Constitution et le débat sur le quatrième mandat du président de la République actuel alors que ce dernier ne s’est pas exprimé sur le sujet. Et même quand la maladie du président a été annoncée suite à un mini-AVC, il y a une semaine , des partis ont soulevé l’application de l’article 88 de la Constitution (relatif à la destitution du président) alors que certains ont trouvé cette question «impolie».
Depuis maintenant huit jours, le président Bouteflika n’est pas rentré en Algérie après son transfert au Val-de-Grâce (Paris). A l’exception des messages relatifs à la journée des travailleurs et celle de la presse, c’est le retour du silence sur l’état du santé du président, ce qui pousse à la spéculation avec la circulation des informations sur le fait que
«le président a quitté l’hôpital et se trouve dans une résidence en France». Cette situation semble affecter l’activité des partis, car pour ce week-end à l’exception du MSP qui tient son congrès, les partis se sont éclipsés. Dans ce cadre, on peut citer juste le parti de Amara Benyounes, le MPA, qui a tenu vendredi dernier une rencontre régionale avec les élus du Centre.
A cette occasion, le secrétaire général du MPA, Amara Benyounes, a indiqué que le congrès extraordinaire du parti, prévu initialement les 28 et 29 juin prochain, serait «probablement» reporté à une date ultérieure, mais que sa tenue restait tributaire des résultats de la commission d’experts chargée d’élaborer l’avant-projet de loi sur la révision constitutionnelle.
Ainsi, le MPA qui réaffirme son soutien au président Bouteflika s’il décide de briguer un quatrième mandat n’arrive pas à trancher sur sa position par rapport à la prochaine présidentielle sachant que le président ne s’est pas encore prononcé sur le sujet et le contenu de la nouvelle Constitution n’est pas encore connu. Du côté des islamistes, le président du Front de la justice et du développement, Abdallah Djaballah a estimé hier à Constantine que l’Algérie a besoin d’un «profond amendement» de sa Constitution «pour mettre fin à la corruption qui gangrène la société».
Le MSP tente de se réorganiser et jouer le rôle de leadership du courant islamiste avec la tentative de rassembler les islamistes en prévision de la présidentielle de 2014. Dans ce cadre, le 5e congrès du MSP a été marqué par l’amendement du statut principal du parti. Selon des sources partisanes, le mandat du président du MSP est réduit à un seul mandat renouvelable une fois et la mise en place d’une instance nationale indépendante de discipline. Par ailleurs, le FLN qui avait annoncé l’organisation prochaine de la session extraordinaire du comité central du parti pour l’élection de son secrétaire général après la destitution de Abdelaziz Belkhadem, le 31 janvier dernier, reste tributaire du retour du président Bouteflika au pays, c’est ce qui a été annoncé par M. Bourezam, cadre influent au comité central du parti.
Du côté du RND, depuis l’annonce de la date de la session du conseil national, renvoyé à juin prochain, c’est le silence total sur la crise du parti et pour une simple animation, le groupe parlementaire du RND organisera aujourd’hui une journée sur la liberté de la presse. Il est à noter que les députés sont aux anges après la décision d’augmenter leur salaire à 400 000 da.
Par Nacera Chennafi