Les étals sont presque vides et certains carrément fermés. » Je ne vais pas perdre mes clients en leur proposant de la pomme de terre de mauvaise qualité et à un prix très fort.
Elle vaut 60 dinars au marché de gros. Il faut compter 10 kg de terre pour chaque quintal. » A quel prix vais-je la vendre ? » Se plaint le spécialiste de la pomme de terre au marché des trois horloges. Les quelques étals qui vendent le tubercule le plus consommé en Algérie sont assaillis par des clients. Ils ne peuvent négocier les prix, alors ils achètent et se taisent. « Nous sommes devenus des victimes passives. Que pouvons-nous faire devant l’avidité des spéculateurs ? Elle coûte 80 dinars le kilogramme, je l’achète et c’est tout « , dit un père de famille. La courgette est proposée à 120 dinars le kilogramme. La tomate vaut 100 dinars. Les haricots verts se négocient à 180 dinars. La carotte et le navet restent stables à 80 dinars. La laitue coûte 140 dinars.
Le chou-fleur affiche 150 dinars. Les clients ne savent plus où donner de la tête. Ils achètent de petites quantités en espérant que le lendemain la mercuriale sera plus clémente. Comme d’habitude, les clients accusent les vendeurs de tout faire pour engranger de gros bénéfices. » Ils ne se soucient de rien. Gagner plus d’argent est le seul souci des vendeurs. Ils n’ont peur de personne depuis que les prix sont libres « , se plaint un acheteur reparti le couffin vide. Il revient à la charge pour ajouter : » je n’ai pas acheté de légumes. Quant à la viande et aux fruits, il y a longtemps que toute ma famille s’en passe « . La viande ovine affiche les 1500 dinars le kg et la bovine avec os est proposée à 950 dinars. Sale temps pour les ménages. En cet autonome sec, les fruits et légumes sont relativement rares. C’est l’excuse toute trouvée pour les spéculateurs qui viennent de frapper pour la énième fois. La mercuriale vient de battre tous les records. Les ménagères ne savent plus où donner de la tête car tout est hors de prix. Dans les marchés du pays, les clients se font rares. Il faut dire que jamais pareille tension n’a touché le secteur des fruits et légumes. Tout est cher. Pour manger, les mamans doivent se montrer inventives. » Je ne sais plus quoi faire à manger. Les légumes de saison sont hors de portée et souvent de piètre qualité. Mes enfants ne supportent plus les pâtes. Mêmes les légumes secs ont connu une hausse à donner le tournis « , affirme une femme au foyer rencontrée au marché de la Bastille. A l’intérieur de l’espace de vente, les clients ne se bousculent pas en cette matinée. Les boucheries sont presque vides et les rares qui y entrent n’achètent que de la viande hachée. Les légumes secs, très prisés en cette période, ont eux aussi été touchés par la hausse. Les haricots blancs affichent 260 dinars le kg .Les lentilles sont proposées à 185 dinars. Les pois cassés à 150 dinars. Les vendeurs se plaignent eux aussi de cette hausse qui baisse leur chiffre d’affaires. Ils auraient aimé eux aussi que les prix baissent pour engranger des bénéfices. .
M.B.
