Encore une autre peine de 5 ans de prison requise à l’encontre de Brahim Hadjas, au terme du procès qu’a abrité hier le tribunal administratif de Bir Mourad Raïs, à Alger. Le verdict sera prononcé le 4 mars.
Il s’agit d’une affaire traitant des opérations d’exportation de crevettes par la société Union Pêche qui n’est autre qu’une filiale de l’établissement financier Union Bank, fondée par Brahim Hadjas.
Ce dernier est poursuivi pour violation de la réglementation bancaire sur la base d’une plainte déposée par la Banque d’Algérie.
L’infraction ayant motivé la Banque d’Algérie contre Hadjas réside dans le non-rapatriement des devises à la suite des opérations d’exportation de crevettes vers l’Espagne.
Il est question plus précisément de deux opérations effectuées par Union Pêche, l’une d’un montant de 72 millions DA, et l’autre de 32 millions.
Face au juge, Brahim Hadjas a tenté de démontrer qu’il n’avait aucune responsabilité dans le traitement de ce dossier par Union Bank.
«C’est au directeur général de contrôler ce genre d’opérations, et non pas à moi en tant que P-DG et responsable du conseil d’administration», dira en substance Hadjas.
Il a même nié l’existence d’une quelconque transgression de la réglementation bancaire dans cette affaire, brandissant un article de loi qui, selon lui, accorde à Union Bank un délai de 120 jours pour procéder au rapatriement de la devise.
«Le PV d’infraction a été établi au bout de 45 jours alors que loi nous accorde un délai de 120 jours», expliquera-t-il.
Toutefois, son argumentaire a été très vite remis en cause par le représentant de la Banque d’Algérie qui a tenu à mettre en exergue la responsabilité de Barhim Hadjas dans cette affaire.
«Tous les documents en notre possession démontrent sa seule responsabilité», dira le représentant de la Banque d’Algérie.
Dans ce sens, on notera que la filiale Union Pêche est une société dont le capital est détenu à hauteur de 85% par Brahim Hadjas.
Le représentant de la partie civile expliquera en outre que dans le cas où le montant du paiement ne serait par précisé sur la facture impayée, l’infraction est relevée dans un délai de sept jours, et non 120 jours, comme l’a soutenu Brahim Hadjas.
Lors de son intervention, le procureur a requis cinq de prison ferme à l’encontre de Brahim Hadjas ainsi qu’une forte amende. Rappelons que le fondateur d’Union Bank, déjà condamné à une peine de 10 ans de prison ferme prononcée en janvier par le tribunal de Chéraga, fait l’objet d’autres procès où il est accusé de dilapidation de deniers publics, escroquerie et abus de confiance.
Ces procès au nombre de trois ont eu lieu dans la journée de dimanche au tribunal de Sidi M’hamed où le procureur avait requis des peines allant de 3 à 10 prison ferme contre Brahim Hadjas. Le verdict lié à ces procès sera prononcé le 2 mars.
Karim Aoudia