Le transport est à l’instar de plusieurs autres secteurs malade, pauvre en initiative et de responsables habiles de remettre de l’ordre et surtout appliquer réellement les lois de la tutelle qui n’intervient que pour aviser les usagers de la hausse des prix de la place, au détriment de la qualité de service qui laisse beaucoup à désirer.
L’anarchie est indescriptible et le constat est amer, le transport urbain au niveau de la deuxième ville du pays, peine à se mettre sur les bons rails. Pour une ville qui ambitionne de se placer comme une métropole méditerranéenne, cela passe d’abord par les secteurs vitaux indispensables et le transport en fait partie, vu son utilité dans le déplacement des citoyens et les visiteurs d’El Bahia, entre les différents quartiers phares.
A quelques jours du lancement officiel du Tramway, prévu au début du mois de mai, Oran n’a toujours pas mis en place le fameux plan de circulation qu’on ne cesse d’évoquer depuis plusieurs années, à l’exemple des nouveaux itinéraires qui seront réactivés, telle la ligne «H». L’usager de son côté souffre de plusieurs incommodités qui suscitent le mécontentement, en plus de la qualité de service, l’état des bus, l’attitude des transporteurs et l’insécurité, des préoccupations communes et identiques revenant sur toutes les lignes.
Selon de nombreux Oranais, interrogés à propos du calvaire qu’ils vivent tout le long du trajet desservant les quartiers de la ville, nous avons recueilli, sans surprise, presque les mêmes impressions. Les citoyens ne sont pas satisfaits de la qualité de service des transporteurs du privé qui n’ont fait qu’accumuler les peines des usagers avec leurs attitudes avilissantes et leurs propos parfois humiliants envers les citoyens et citoyennes. Autre comportement indigne et stressant, ce sont les surcharges et les éternels stationnements prolongés qu’observent ces bus qui ne trouvent aucune honte à faire monter le maximum de gens à bord et prennent tout leur temps à chaque arrêt et ce dans le seul but de collecter une recette gonflée.
Nos interlocuteurs ont également évoqué les défaillances des itinéraires de certaines lignes qui ignorent certains quartiers populaires et leurs résidents sont ainsi contraints à recourir aux taxis ou au transport clandestin qui saisissent pareilles occasions pour imposer leur diktat. A titre d’exemple, depuis l’annulation de la ligne «H», il n’existe aucune liaison entre les quartiers des Amandiers, Petit Lac et celui de l’USTO et la grande affluence sur les transporteurs clandestins stationnés au niveau du rond point d’El Bahia, en est la preuve.
L’autre point noir est le manque flagrant d’abribus au niveau des arrêts et des terminus de ces lignes urbaines. En effet, les citoyens déplorent le fait que des supposés terminus de bus très sollicités, tels ceux des lignes 11, 51 et U à l’USTO et qui ne disposent d’aucun abribus pour les usagers devant attendre le bus, loin de la chaleur en été et la pluie en hiver. Les citoyens souhaitent donc que le nouveau plan de circulation soit aussi un plan d’organisation de tous ces bus et ce, afin de mettre fin à toute cette anarchie qui empoisonne leur quotidien. «Il faut que la direction des transports revoit ses copies, il est primordial de procéder et vite à une organisation minutieuse du trafic routier au sein du tissu urbain, pour une meilleure qualité de service, mais cela ne suffira pas car faute de suivie, l’attitude de ces pseudo transporteurs ne va pas changer.
Le ministre de la tutelle rend visite à Oran pratiquement à chaque mois, mais uniquement pour superviser l’avancement de la mise en service du tramway, mais il n’a à aucun moment voulu évoquer la situation désastreuse que vit son secteur», nous confiera un père de famille. «Avant de procéder aux changements, les responsables doivent d’abord écouter les préoccupations des usagers pour avoir une idée précise sur le calvaire que rencontrent les citoyens face aux mésaventures des transporteurs », ajoutera-t-il. Cependant, la seule satisfaction, c’est que les bus de la société (ETO), malgré un nombre très réduit, offrent aux citoyens plus de quiétude et moins de désagréments.
C’est le fruit d’une organisation et d’un savoir-faire que les Oranais aimeraient voir se généraliser sur toutes les lignes. Autrement dit, ils en ont marre de cette situation anarchique, ils aimeraient emprunter des bus propres, en bon état et avec à la clé une meilleure qualité de service. A ce momentlà, l’augmentation des prix serait légitime. Les responsables locaux devront mettre en ligne de mire la satisfaction du citoyen. Pour notre interlocuteur, vivement la mise en service commerciale du Tramway et pour lui, 40 Da, c’est mieux qu’un stress pouvant générer une maladie. En somme, ce ne sont pas les moyens qui manquent mais plutôt les idées.
Mehnane A.