A deux jours du ramadhan, une activité politique remarquable a été enregistrée hier au niveau de la capitale, avant l’assoupissement au courant du mois d’août pour un réveil à la rentrée sociale et politique.
Une rentrée très attendue car les réformes politiques se préciseront, notamment la révision des lois en relation avec les prochaines élections législatives dont les enjeux sont importants.
Dans ce cadre, il a été annoncé hier le retour des islamistes à travers le congrès constitutif du nouveau parti de Abdallah Djaballah, «le Front pour la justice et de développement», ouvert à tous les partisans du courant islamiste. En attendant d’avoir l’agrément, une fois la loi sur les partis amendée, cette nouvelle formation politique aura à franchir la première épreuve politique, celle des législatives, ce qui chamboulera la participation des partis islamistes déjà en place.
Toujours du côté des islamistes, le secrétaire général du mouvement Ennahda, Fateh Rebaï, a annoncé, vendredi à Alger, l’installation officielle de la commission nationale de préparation des prochaines élections législatives et locales 2012. Il a souligné que le mouvement est déterminé, à «rationaliser» la vie politique et conscientiser le citoyen sur «le fait que le changement pacifique et serein est possible si la volonté existe». Dans ce sens, il a signalé que le mouvement est déterminé à remporter les prochaines échéances «si les conditions d’intégrité et de concurrence loyale sont réunies». Voilà un parti qui a de grandes ambitions malgré son échec aux précédents rendez-vous électoraux. Le Rassemblement national démocratique (RND), qui a tenu depuis le début de l’été plus de vingt conférences régionales, a clôturé hier son activité politique par une conférence des cadres de la wilaya d’Alger suite aux instructions du secrétaire général du parti, Ahmed Ouyahia, qui avait ordonné l’achèvement de ces conférence avant le début du mois d’août afin de passer à la préparation des dossiers de la rentrée. Lors de ces conférences, le porte-parole du parti Miloud chorfi a évoqué les prochaines échéances en insistant sur le recrutement des jeunes et des femmes pour affronter le prochain rendez-vous électoral. Pour sa part, le Parti des travailleurs a tenu une réunion des cadres des wilayas du Centre.
La secrétaire générale du parti, Mme Louisa Hanoune, souligne que son parti n’est pas une machine électorale, le dossier des prochaines législatives a été discuté à huis clos. Devant la presse, Mme Henoune s’est contentée d’appeler le Président Bouteflika à annoncer des les meilleurs délais les réformes politiques. Des réformes qui auront un grand impact sur les prochaines législatives, car elles concerneront la loi sur les partis, le code électoral et en particulier le texte fondamental de la République.
Enfin, il y a le Front de libération nationale (FLN) qui tient depuis hier la session extraordinaire de son comité central, boycottée par les redresseurs, car sur les 350 membres du comité seuls 298 et 24 par procuration sur les 350 étaient présents. Les participants auront à débattre durant deux jours, sur la démarche à suivre relative aux préparatifs des prochaines échéances électorales prévues en 2012. Dans ce cadre, une commission nationale chargée de préparer la stratégie des prochaines échéances électorales sera installée après le ramadhan. Cependant, la préparation de ces échéances est bouleversée par la crise que vit le parti, car les redresseurs ont aussi leur propre stratégie pour les législatives. Dans ce cadre, une conférence nationale est en vue après une série de rencontres régionales et des kasmas parallèles sont déjà installées.
Il faut savoir que certains partis sont sur leurs gardes concernant les résultats des réformes politiques. Jusqu’à présent aucun rapport n’a été rendu public, pourtant il y a plus d’un mois que la présidence a reçu le rapport de l’Instance de Bensalah chargée des consultations sur les réformes politiques. Mais des rumeurs courent déjà sur un nouveau tour de consultations qui sera lancé par le Président Bouteflika en septembre prochain. Si c’est avéré, cela veut dire que le rapport en question n’est pas solide. D’ailleurs, lors du dernier Conseil des ministres, le chef de l’Etat avait annoncé que le dossier des réformes reste ouvert à toutes propositions.
Par Nacera Chenafi
