Le programme des réformes politiques qui continue de retenir l’attention des observateurs et susciter le débat général, alimente les réactions et nourrit les espérances un peu partout dans une conjoncture régionale où les vents des changements, censés porter les espoirs de la jeunesse et revêtir les aspirations des peuples à plus de gouvernance, de citoyenneté, de démocratie participative et des îlots de liberté à généraliser, sont contrariés par d’autres vents aux desseins peu clairs et donc dont les projets sont peu lisibles quand bien même l’Algérie et sa jeunesse rythment avec la certitude du changement radical que portent les réformes politiques globales.
Et le paysage en émergence de ces réformes s’apprécie davantage du point de vue de la révision des lois sur les partis politiques, les associations civiles et l’application de l’article 31 bis de la Constitution dans son volet en rapport avec l’élargissement de la place de la femme dans les assemblées élues.
Il requiert toute l’attention pour les partis politiques, sachant que des rendez-vous électoraux pointent à moins d’une année et des transformations radicales de l’échiquier politique actuel ne sont pas à écarter quand on sait que plus de 40 formations politiques et plus de 30 000 associations nationales sont agréées sans grands effets et peu d’efficacité au sein de la société et rares sont les événements où le poids des chiffres enregistrés s’exprime véritablement.
Au Parlement, dans ses deux chambres où la femme est seulement présente avec dix-neuf sièges, là où se débattent les lois et les programmes, une quinzaine de partis occupent des sièges et seulement sept partis politiques dont un groupe d’indépendants forment des groupes parlementaires.
La lecture de ces données interpelle certainement la classe politique et inspire davantage les acteurs de la scène nationale à procéder dans leur réflexion à des changements d’attitude et de comportement pour aller dans le sens des vents du changement à défaut d’être poussé dans le dos par le vent.
Du contenu du programme des réformes, trois textes de loi se hissent en priorité pour porter les fondements juridiques et constitutionnels des aspirations légitimes de la société dans sa diversité politique et sa composante sociologique.
Il s’agit des lois sur le régime électoral, les partis politiques, les associations et la place de la femme dans la vie politique, qui sont proposées à la révision et dont les avant-projets de loi ont été examinés en première lecture en Conseil des ministres.
De ces réformes et de leur confrontation avec les données de la réalité, les partis politiques qui anticipent en s’adaptant aux pratiques démocratiques internes et en intégrant les femmes et les jeunes dans des postes de responsabilité au sein de leurs instances et organes de direction, participent à leur manière à hisser la société au système politique souhaité par la majorité du peuple.
De l’application des lois issues de ces réformes politiques se dessine sûrement une nouvelle configuration du paysage politique et les prochaines élections législatives du premier semestre 2012, naîtra certainement une Assemblée populaire nationale plus représentative du choix et de la volonté souveraine du peuple algérien et donc de responsabilité devant les pouvoirs exécutif et législatif.
Houria Akram