Un Conseil du gouvernement sera tenu demain pour faire une dernière lecture de la feuille de route avant de la soumettre au Conseil des ministres qui interviendra dans quelques jours.
Il est sur deux fronts. Le nouveau gouvernement ne perd pas de temps. Le staff dirigé par le Premier ministre Abdelmadjid Tebboune multiplie ses activités. Des visites sur le terrain, des réunions ministérielles et une réorganisation sectorielle, sont tant de tâches engagées par les membres de l’Exécutif. Tenu par les délais, le gouvernement se lance dans une course contre la montre pour finaliser son Plan d’action et le présenter devant le Parlement. Un Conseil du gouvernement sera tenu demain pour faire une dernière lecture de la feuille de route avant de la soumettre au Conseil des ministres qui interviendra, sans doute, dans quelques jours.
Le gouvernement Tebboune dispose d’un délai de 45 jours pour exposer son Plan d’action. Selon l’article 94 de la Constitution, dans son chapitre relatif à l’organisation des pouvoirs, après la nomination des membres du gouvernement et ce, après consultation du Premier ministre par le président de la République, le Premier ministre coordonne l’action du gouvernement et élabore avec son équipe un plan et le présente au Conseil des ministres. Il le soumet par la suite à l’approbation de l’APN. Prévue au départ pour le 18 juin, la présentation devant le Parlement a été reportée de quelques jours, soit au 21 du mois en cours. Selon des sources, les causes de ce report sont dues au retard accusé par l’APN dans l’installation de ses structures.
L’institution présidée par Saïd Bouhadja, qui a été installée le 23 mai dernier, n’a pas encore fixé de date pour placer ses structures. Après la mise en place, l’APN sera officiellement opérationnelle. Le président va convoquer une réunion du bureau pour tracer l’agenda des plénières afin d’examiner le Plan d’action. Inspiré du programme quinquennal du président, le Plan d’action vise à mettre l’accent sur les priorités de l’heure en les adaptant à la situation de crise. Le logement, les réformes économiques et l’amélioration du pouvoir d’achat des citoyens sont les lignes directrices tracées par le Premier ministre. Ce dernier n’a pas tardé à divulguer ses objectifs.
A l’issue de la cérémonie de passation de pouvoir avec son prédécesseur, Abdelmalek Sellal, le nouveau Premier ministre, Abdelmadjid Tebboune, avait indiqué qu’une reconversion économique «nécessaire» et «urgente» allait être la priorité de la nouvelle équipe gouvernementale pour que l’Algérie «ne dépende plus des fluctuations des prix des hydrocarbures». «Une autre priorité s’impose, c’est la reconversion de notre économie, qui a été entamée par mon prédécesseur, ami et frère, Abdelmalek Sellal. Une reconversion économique nécessaire et urgente pour faire en sorte que notre pays ne dépende plus des fluctuations des prix des hydrocarbures», avait-il déclaré. Selon lui, «il s’agit de construire une économie plus saine et plus équilibrée dans laquelle le secteur privé aura toute sa place, peut-être même une place prioritaire, avec toute la régulation et le contrôle que doit faire le gouvernement, au nom du président de la République».
L’ex-ministre de l’Habitat et du Commerce par intérim compte faire de la réduction des importations son cheval de bataille. Voulant agir vite et bien, Abdelmadjid Tebboune a procédé à l’annulation des décisions prises par son prédécesseur concernant le foncier et les zones d’activité industrielle. Par ailleurs en attendant l’adoption du Plan d’action, les ministres ont investi le terrain pour inspecter de visu l’état d’avancement des projets. Voulant se mettre directement dans le bain, les nouveaux ministres ont organisé des sorties et des visites d’inspection à travers les différentes wilayas. Ils ont même entamé tout un travail de restructuration au niveau de leurs départements, et ce, dans le but d’insuffler une nouvelle dynamique dans la gestion des affaires de l’Etat.