Les chômeurs, comme les contractuels du préemploi, continuent d’exprimer leur mécontentement quant à la politique de l’emploi à travers des mouvements de protestation qu’ils observent même en plein ramadhan et saison estivale.
La crise du chômage continue, en effet, de nourrir la grogne sociale. Plusieurs manifestations ont eu lieu durant cette semaine et ne risquent pas de s’arrêter dans un avenir proche. Maintenant que septembre approche, nombreux sont ceux qui s’interrogent sur comment débuter l’année sociale.
Si les travailleurs savent ce qu’est une reprise du travail, d’autres ont une vision floue sur ce que sera ce début et sur ce que peut être une stabilité professionnelle. Outre les chômeurs, ce sont les recrutés du préemploi qui se retrouvent à la case départ à la fin de leurs contrats. Plusieurs cas ont été appelés à plier bagages et aller chercher ailleurs, pour raison de fin de contrat.
Dans plusieurs wilayas des concours de recrutement ont été organisés pour faire une sélection des préemplois. A cet effet, plusieurs «recrutés éphémères » ont été appelés à quitter leur poste qui sera occupé par une autre personne «reçue au concours». D’autres ayant participé à des concours pour des postes supérieurs ont de très maigres chances d’y accéder.
C’est ce que nous a expliqué une juriste qui a participé à un concours en janvier pour un poste supérieur dans une APC. Notre interlocutrice s’est interrogée sur les critères de recrutement, puisque la sélection ne se fait pas toujours selon la loi et les points en rapport avec l’expérience et la rentabilité.
Les travailleurs du préemploi qui touchent actuellement 15 000 DA, soit même pas le Snmg, dénoncent l’injustice et l’exploitation dont ils font l’objet par le biais du dispositif de création d’emplois.
«Nous travaillons comme tous les autres, ne nous ne touchons même pas le Smig et nous n’avons aucun droit de réclamer », déplore une recrutée du pré-emploi, tout en souhaitant une politique de l’emploi plus solide et bien réfléchie pour une lutte réelle contre le chômage. Même son de cloche auprès des chômeurs.
Après les chômeurs de Ouargla qui ont observé des rassemblements de protestation durant ce mois, se sont les jeunes Tiartis qui ont exprimé leur colère jeudi dernier dans deux lieux ayant fait l’objet d’escales du Premier ministre dans le cadre de sa visite de travail dans la wilaya de Tiaret.
«Ne faites pas de nous les victimes de vos discours politiques», «Nous sommes perdus», «On demande notre droit au travail», «Basta pour la politique du camouflage», étaient, entre autres, les slogans scandés par de jeunes chômeurs venus exprimer leur désarroi à cette occasion.
Bien que des projets de développement sont annoncés ici et là et que le gouvernement multiplient ses tentatives de facilitation pour les porteurs de projets, la réalité du chômage ne perd rien de son poids et se présente toujours comme le défi à relever pour une économie qui , elle aussi, garde son caractère de consommatrice.
Y.A.