Nullement découragés par les pressions et les ponctions sur salaires, les praticiens de la santé publique ont poursuivi hier leur grève. Le président du SNPSP avertit : l’avenir sera fait d’autres mouvements de protestation. L’Intersyndicale, qui regroupe les syndicats des praticiens, des spécialistes, des psychologues et des enseignants du paramédical, a déjà décidé d’une grève de trois jours renouvelable.
C’est une évaluation des plus positives des trois jours de grève que le président du SNPSP fait. Le Dr Merabet se félicite de la forte mobilisation et de l’adhésion des praticiens au mot d’ordre de grève à hauteur de 80% à travers les différentes wilayas. Une adhésion qui, selon le président du SNPSP, conforte le syndicat dans son combat en dépit des tentatives de casser le mouvement. En effet, des directeurs de structures de santé ont commencé à ponctionner les praticiens grévistes. Des directeurs d’établissements de santé ont été destinataires d’une correspondance dans laquelle le ministère de la Santé les informe que le mouvement de grève était illégal.
Etrange ! commente le Dr Merabet, qui affirme que son syndicat n’avait été nullement convoqué par la justice et qu’aucune notification d’une décision de justice ne lui avait été adressée. Une pratique déjà utilisée par les prédécesseurs de Ziari à chacun des mouvements de grève. Pourtant, rappelle le Dr Merabet, l’actuelle ministre s’était engagé, dès sa prise de fonction, à respecter les libertés syndicales. Le SNPSP avait appelé à la grève pour exiger la satisfaction d’une plateforme de revendications avec en tête des exigences, l’application de l’accord négocié en 2011 sur le projet d’amendement du statut particulier des praticiens de santé publique. Le SNPSP exige l’application de l’article 19 du statut particulier relatif à l’accès au grade de principal et de principal-chef, une équivalence directe entre anciens et nouveaux diplômés de médecine dentaire et de pharmacie, la promulgation du régime indemnitaire transversal dans les termes négociés en 2011 avec application dès janvier 2008 et la revalorisation des primes spécifiques à la région du Grand Sud en prenant compte des salaires actuels. Des revendications en suspens depuis de longues années et pas encore prises en charge par la tutelle. Des écueils retenus également par l’Intersyndicale des professionnels de la santé. Réunis mardi après-midi, ses membres ont réévalué les engagements du Premier ministre en date du 31 janvier dernier qui avait donné instruction afin que soient prises en charge les revendications des différents syndicats du secteur. C’est l’absence de suites données aux instructions du Premier ministre, plus de deux mois plus tard, qui fait réagir l’Intersyndicale regroupant le SNPSP, le SNPSSP, le SNAPSY, et le SNPEPM.
L’Intersyndicale s’insurge devant le silence de la tutelle qui ne s’est toujours pas exprimée au sujet de la plateforme de revendications qui s’articule autour des statuts particuliers, des régimes indemnitaires et la discrimination en matière d’imposition entre les professionnels de la santé. C’est cette attitude qui justifie la décision prise d’appeler à une grève de trois jours, les 6, 7 et 8 mai prochain avec l’organisation d’un rassemblement national devant le ministère de la Santé le mercredi 15 mai.
N. I.