Bien que le chantier des réformes politiques reste ouvert, le président de la République, Abdelaziz Bouteflika reprendra l’audition des membres du gouvernement dans les prochaines heures.
Des auditions qui n’ont pas un caractère constitutionnel mais permettent de dresser des bilans qui sont soumis à des remarques relatives au retard dans la réalisation des projets et à la question des surcoûts. Cette année, il est attendu que ces auditions soient effectuées en présence du Premier ministre Ahmed Ouyahia, le vice-Premier ministre Noureddine Yazid Zerhouni et le ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales, Daho Ould Kablia, outre des conseillers du chef de l’Etat.
Dans ce cadre, des ministres sont déjà rentrés de congé, à l’instar des ministres du Commerce, Mustapha Benbada, de la Solidarité, Saïd Barkat, et de la Santé, Djamel Ould Abbès, en attendant d’autres.
A cet effet, les ministres auront à présenter un rapport détaillé sur les réalisations chapeautées par leurs départements en fonction du programme du président de la République, sachant que pour cette année aucune information n’a été communiquée sur le lancement du programme quinquennal (2010-2014). Donc, il sera question encore une fois du précédent programme dont le budget supplémentaire a atteint les 140 milliards de dollars.

En outre, ces auditions reviendront sur la mise en œuvre des instructions données lors des Conseils des ministres tenus depuis le début de l’année en cours. Dans ce contexte, le secteur de l’Habitat devra transmettre les informations permettant d’évaluer les dernières mesures prises dans ce cadre, notamment le problème du foncier pour la construction de logements et la question de la distribution qui reste un vrai casse-tête vu que l’affichage de la liste des bénéficiaires soulève automatiquement un tollé. Pour le secteur du Commerce, c’est la défaillance totale dans la régulation des prix, et rien ne peut arrêter la flambée que connaissent les différents produits, notamment la viande, les légumes et les fruits. Pour sa première visite sur le terrain, le ministre du Commerce, Mustapha Benbada, a rejeter la faute sur le consommateur tout en affirmant la disponibilité des produits. Un vrai dilemme.
Pour le secteur des Finances, il sera question de la gestion des réserves de change qui ont atteint un record avec
173 milliards de dollars. Certains analystes craignent le dépôt de la devise algérienne dans les fonds américains, alors que les USA vivent une crise d’endettement qui pourrait déclencher une crise économique mondiale.
Dans ce cadre, les ministres auront à rendre des comptes sur les dépenses effectuées jusqu’à présent pour le recouvrement des retards constatés, notamment dans les secteurs lourds à l’instar des ressources en eau, les travaux publics, la santé et l’habitat. Il y aura donc présentation des besoins en matière de dépenses en fonction des projets inscrits dans le cadre du programme quinquennal de 2009 à 2014.
Mais, du fait que ces auditions n’ont pas un caractère constitutionnel, elles n’ont pas de conséquences directes sur l’avenir des ministres même s’il est constaté des défaillances en matière de gestion, sachant qu’il y a d’autres cadres de contrôle autorisés par le texte fondamental de la République, à savoir le Conseil des ministres et le Parlement, même si ce dernier ne joue pas son rôle. Pour cela, lors des dernières consultations sur les réformes politiques, des invités de l’Instance de Bensalah ont demandé un changement de gouvernement.
Par Nacera Chenafi