Signes de malaise ou aveu d’impuissance ? L’été touche à sa fin, la rentrée est à nos portes, mais les partis politiques s’éternisent dans leurs vacances.
Ils ne semblent pas près de se réveiller de leur profond sommeil et se consacrer à la principale mission.
La rentrée s’annonce très chaude. Les prix battent tous les records durant ce mois sacré de Ramadhan.
La rentrée scolaire, universitaire et l’Aïd sont des événements qui affecteront beaucoup plus les petites bourses.
Le pouvoir d’achat se détériore de plus en plus. La suppression du crédit à la consommation n’a fait qu’accentuer le malheur des pauvres citoyens.
A tous ces défis, on n’a enregistré aucune réaction de la part des partis politiques.
Bien au contraire, les deux partis qui ont réagi aux décisions introduites dans le cadre de la loi de finances complémentaire l’ont fait juste pour applaudir.
C’est le cas du Rassemblement national démocratique, de Ahmed Ouyahia, et Parti des travailleurs de Louisa Hanoune.
C’est ce qui confirme le grand fossé, qui ne cesse de s’élargir encore, entre les «hommes politiques algériens» et les citoyens. Les politiciens sont aux abonnés absents.
La première impression qui frappe l’esprit est que ces partis vivent dans un autre monde et ils sont loin de la vérité que vivent les citoyens algériens.
Ils sont beaucoup plus préoccupés par leurs problèmes personnels que par la désespérance des citoyens.
Une fois de plus, «la classe politique» passe à côté de l’actualité nationale. Elle ne sait plus à quelle priorité se consacrer. Elle vit dans l’autre partie de l’iceberg.
«Les partis politiques» observent un silence radio devant les événements évoqués. Aucun mot. Aucune déclaration. Aucune écoute à l’appel de détresse des citoyens.
Ce qui confirme l’absence des partis politiques de la scène nationale est le fait qu’ils aient renoncé à l’organisation de l’université d’été qui, un moment, était une tradition politique estivale d’une grande importance dans les affaires internes des partis.
Excepté le MSP de Bouguerra Soltani, les autres partis ont préféré (?) faire l’impasse sur cet événement cette année.
Cela sans prendre d’autres initiatives pour substitut. Pour ce mois de Ramadhan, les partis politiques font toujours le jeûne. Pas de programme spécial.
Rares sont les activités inscrites à l’ordre du jour de ces formations pour ce mois de Ramadhan.
Contrairement aux années précédentes où les formations politiques intensifiaient leurs activités à la veille et durant tout le mois sacré, cet été les politiques sont fervents défenseurs du moindre effort.
Ils ne réagissent que de rares fois, mais lorsqu’ils le font, ils s’engagent dans de vrais-faux problèmes.
Ils ne promettent de régler les problèmes du citoyen que pendant les campagnes électorales. Puis, rien. Aucun suivi.
Comme, à chaque fois, les promesses jamais tenues constituent la devise de cette «classe politique».
Une question mérite d’être soulevée à la lumière de cette conjoncture: à quoi servent ces partis ?
Leur mission principale n’est-elle pas d’être quotidiennement et de façon permanente à l’écoute des citoyens ?
Rien de tout ça. Des paroles et rien que des paroles. Sur le terrain, un océan sépare les politiciens des citoyens.
Le dialogue entre les deux parties reste le grand absent. N’est-ce pas là un véritable fiasco pour ces «partis politiques» ?
Ceux-ci ne cessent de parler de travail de proximité. Militantisme? Travail de terrain ?
Etre proche du citoyen? Le temps confirme qu’il s’agit d’une véritable démagogie politique, sans plus.
Un autre «phénomène» caractérise la vie des partis politiques algériens: «le mouvement de redressement».
Les crises internes qui secouent la majorité de ces formations témoignent du degré d’impuissance, d’incapacité et surtout des échecs des partis politiques qui sont loin d’être à la hauteur des attentes des citoyens.
Tahar FATTANI