En Algérie le public paye mieux que le privé !

En Algérie le public paye mieux que le privé !

L’Etat à travers son administration et ses entreprises publiques payent nettement mieux ses employés que les entreprises privées.

Cela parait bizarre c’est pourtant une réalité. Ce sont les résultats d’une enquête annuelle sur les salaires réalisée par l’Office national des statistiques (ONS) rendus public aujourd’hui.

Il ressort de cette enquête réalisée par courrier, et qui a touché 912 entreprises dont 611 publiques et 301 privées nationales de 20 salariés et plus que le salaire net moyen mensuel en Algérie en 2012 est de l’ordre de 31.800 DA. Ce qui donne «globalement», une évolution du salaire net mensuel de 8,2% en 2012 selon le Directeur technique chargé des statistiques sociales et des revenus à l’ONS M. Youcef Bazizi.

Il est de 45.500 DA dans le public et de 25.700 DA dans le privé national révèle l’enquête, ayant pour objectif de déterminer le niveau des salaires nets mensuels par qualification, activité et secteurs, ainsi que la structure du salaire brut (salaires de base, primes et indemnités). Et comme on pouvait s’y attendre, les travailleurs des industries extractives (c’est à dire ceux opérant dans les domaines des hydrocarbures) bénéficient de salaires «très élevés», soit un net moyen mensuel de 85. 000 DA, ainsi que ceux des activités financières (banques assurances, impôts…) qui touchent environs 50.500 DA, soit 2,7 et 1,6 fois plus que le salaire net moyen global.

Selon les précisions du Directeur technique de l’ONS, responsable de cette enquête, les entreprises faisant partie de ces secteurs emploient un grand nombre de diplômés et disposent de plus de facilités que d’autres secteurs pour bien payer leur personnel que ce soit les cadres ou les autres catégories de personnels. «Les secteurs des industries extractives et les finances ont un système de rémunération spécifique», a-t-il ajouté.

Les travailleurs du pétrole chichement payés

A L’inverse, dans les secteurs de la construction, de l’immobilier et des services aux entreprises, le salaire moyen est plus faible que le salaire net moyen global avec respectivement 23.700 DA et 25.400 DA, soit 74% et 80% du salaire net moyen global. Les enquêteurs imputent la faiblesse des salaires dans ces secteurs au fait qu’ils emploient un «personnel d’exécution important et peu qualifié». «Plus cette catégorie de personnel est élevée plus le salaire moyen dans le secteur sera relativement bas», souligne M. Bazizi.

L’études révèle en outre que l’évolution des salaires est «plus importante» dans certains secteurs d’activités par rapport à d’autres, notamment dans le secteur des industries extractives (productions et services d’hydrocarbures, mines carrières) avec une hausse de 15%, les finances (banques et assurances) avec 12%, transport et communications (+11,6%) et le commerce et réparation (9,3%), a précisé l’enquête.

Par qualification, on y apprend globalement qu’un cadre perçoit un salaire net moyen de 59.400 DA contre 36.700 DA pour le personnel de maîtrise et 23.500 DA pour un salarié d’exécution. «Un cadre perçoit 1,9 fois le salaire net moyen global, presque le double alors que le personnel d’exécution n’en perçoit que 74%», a-t-il encore précisé. En effet, les salaires des cadres dans les secteurs liés aux hydrocarbures et les finances où le personnel est très qualifié, sont respectivement de 105.000 DA et 62. 200 DA.

Les «services» payent moins

En revanche, dans les secteurs de la construction et des services collectifs sociaux et personnels, les cadres ne perçoivent que 44.200 DA et 42.600 DA, a détaillé l’enquête. Le personnel d’exécution est mieux payé dans les entreprises des industries extractives (57. 800 DA). Il est par contre le moins payé dans les entreprises de la construction (20.500DA) et de la santé (privées) 20. 300 DA. Le salaire de base représente 64% de la rémunération totale.

Tous secteurs confondus, le salaire de base reste la principale composante avec 64,4% de la rémunération brute totale, les primes et indemnités ne représentent que 36%. L’enquête souligne par ailleurs que dans le secteur public, le salaire de base représente 51,4% du salaire brut et les primes et indemnités 48,6%. Pour certaines sections, la part du salaire de base est plus importante à l’instar des «activités financières et des «industries extractives» avec respectivement 59% et 57%.

Quant au secteur privé, le salaire de base représente 70,4% du salaire du brut et les primes et indemnités 29,6%. Mais dans certains emplois des services comme la restauration et l’hôtellerie, le salaire de base ne représente que 51% pour la section contre 49,3% aux primes et indemnités.