En Algérie, l’après-Bouteflika se met en place

En Algérie, l’après-Bouteflika se met en place

Elle avait été annoncée en avril 2011, dans la foulée des « printemps arabes ». Après cinq années de tergiversations, la réforme de la Constitution algérienne doit être votée dimanche 7 février par l’Assemblée nationale et le Sénat, réunis en Congrès à Alger. Si son adoption ne fait pas de doute – le pouvoir disposant d’une large majorité parlementaire –, le texte est dénoncé par les opposants comme une nouvelle réforme purement formelle d’un régime à bout de souffle.

La révision constitutionnelle avait été promise par le président algérien, Abdelaziz Bouteflika, comme un gage de démocratisation. « Ce n’était pas une promesse mais une réaction après ce qui s’était passé en Tunisie [la chute du président Ben Ali, le 14 janvier 2011] », tient à rectifier Abdelaziz Rahabi, ancien ministre et membre de l’Instance de coordination et de suivi de l’opposition (ICSO).

« Je mets quiconque au défi de me montrer que ce texte est une avancée démocratique », affirme Abdelaziz Rahabi, ancien ministre et membre de l’Instance de coordination et de suivi de l’opposition

A l’époque, plusieurs manifestations avaient eu lieu en Algérie. Pour calmer les esprits, le pouvoir avait largement distribué des aides financières et annoncé plusieurs mesures de libéralisation politique, dont l’ouverture de consultations en vue de réformer la Constitution. « Puis Bouteflika a tout arrêté, puisqu’il n’était plus sous pression de la rue », souligne M. Rahabi. Cinq ans plus tard, le projet a finalement été dévoilé, début janvier, par le directeur de cabinet..