En Algérie, de nombreux cas signalés,Le kidnapping, un fléau

En Algérie, de nombreux cas signalés,Le kidnapping, un fléau
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Les parents extrêmement conservateurs considéraient la fugue de leur fille comme un enlèvement dès lors qu’elle quittait volontairement le domicile.

Aussi loin que l’on remonte dans le temps, le kidnapping a toujours été utilisé soit comme moyen de dissuasion soit comme monnaie d’échange. Et, parfois, les deux à la fois, pour servir de moyen de pression. Quoi qu’il en soit le phénomène est assez récent dans notre pays et même marginal.

A l’exception des rapts à caractère politico-financier que nous développons dans nos différents chapitres, les enlèvements ont toujours eu un caractère passionnel dans nos cités et dans nos campagnes.

Et cela bien avant l’Indépendance, bien avant la Guerre de Libération nationale. A l’époque, la jeune fille en âge de se marier était traditionnellement promise par ses parents à un cousin ou à un homme sur qui s’est porté définitivement leur choix.

La nature humaine étant ainsi, il se trouve que toutes ces jeunes femmes ont longtemps rêvé du prince charmant beau comme le jour qui les épouserait et avec lequel elles auront beaucoup d’enfants.

Ce prince, dans la tête de ces ingénues, n’est généralement pas loin. Il habite parfois le quartier, ou bien c’est un camarade de classe. Elles ont souvent partagé avec lui tant de joie et tant de complicité. C’est en général un jeune homme bien sous tous rapports, rencontré à la plage et qui a même fait bonne impression aux parents et comme le mariage était, à cette époque-là, considéré comme une institution solide et non comme une loterie, et qu’il dépassait largement les tourtereaux et les sentiments qu’ils éprouvaient l’un pour l’autre, la ‘Fatiha’ était prononcée sans appel et toujours en faveur du gendre imposé. C’est ainsi que les choses marchaient. C’est ainsi que les choses roulaient. Il s’est trouvé aussi que des garçons au caractère bien trempé et qui n’ont jamais approuvé ni même adhéré à ces mœurs d’un autre âge ont fini par prendre leur courage à deux mains et enlever leur dulcinée. Quitte à bafouer l’honneur de la famille et de la tribu. Parfois avec la complicité de la mère de la jouvencelle, parfois avec celle de ses sœurs et de ses tantes.

Au lendemain du rapt, les frères de la jeune fille juraient de ne plus revoir leur sœur, morte ou vivante, le père de la déshériter et le grand-père la maudissait pour avoir jeté l’opprobre sur la famille.

Un notable d’une grande ville, très connu sur la place, a refusé de voir sa fille sur son lit de mort en France.

Il était hospitalisé dans la même clinique où elle exerçait. Sa cadette s’était enfuie avec son prof d’université, où il enseignait la médecine.