Une vidéo virale d’une gynécologue de Annaba relance le débat sur les dérives du secteur privé en matière de santé. Plusieurs cliniques sont pointées du doigt pour avoir pratiqué des tarifs différents selon le sexe du nouveau-né, une pratique jugée discriminatoire et illégale.
C’est un simple témoignage de patiente qui a mis le feu aux poudres. Dans une vidéo publiée récemment sur les réseaux sociaux, la docteure Haddadi Sandra, gynécologue-obstétricienne exerçant à Annaba, raconte une scène surprenante survenue dans son cabinet.
Une patiente venue d’une wilaya voisine aurait exprimé son soulagement en apprenant que les cliniques de Annaba n’appliquaient pas de tarifs différents pour les naissances de garçons et de filles. Intriguée, la médecin lui demande des explications.
« Je ne comprenais pas ce qu’elle voulait dire », confie la docteure dans sa vidéo. « Elle m’a alors expliqué que, dans sa wilaya, les cliniques privées facturent plus cher une césarienne lorsqu’il s’agit d’un garçon. »
Une indignation qui fait écho à travers le pays
D’abord sceptique, la gynécologue décide de partager son étonnement sur les réseaux sociaux. Ce qu’elle découvre ensuite dépasse largement son imagination. « Le soir même, j’ai publié un post, et j’ai été littéralement submergée par des centaines de commentaires confirmant cette pratique, venant de plusieurs wilayas du pays », affirme-t-elle, visiblement choquée.
Les témoignages affluent, révélant une réalité dérangeante : dans certaines cliniques privées, le prix d’un accouchement, notamment par césarienne, serait majoré si le bébé est de sexe masculin. Une pratique qui ne repose sur aucun fondement médical ou légal.
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« Ce genre de comportement est illégal »
Pour la docteure Hadadi, il ne fait aucun doute que cette différence de traitement constitue une forme de discrimination sexiste flagrante. « C’est du racisme, ni plus ni moins », déclare-t-elle avec fermeté. « Ce genre de comportement est illégal. Une césarienne reste la même, qu’il s’agisse d’un garçon ou d’une fille. »
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Dans les milieux juridiques et médicaux, cette sortie a provoqué une onde de choc. Des professionnels de la santé et des avocats ont rapidement réagi, dénonçant à leur tour une dérive éthique grave. Plusieurs voix appellent désormais à des inspections et à des sanctions à l’encontre des établissements pratiquant de tels écarts tarifaires.
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Vers une régulation plus stricte du secteur privé ?
Cet incident relance le débat sur la régulation des cliniques privées en Algérie. Si ces dernières jouent un rôle important dans la prise en charge des patients, certaines pratiques opaques, notamment en matière de tarification, suscitent de plus en plus d’inquiétudes.
Les autorités sanitaires n’ont, pour l’heure, pas officiellement réagi à cette polémique. Mais face à l’indignation croissante sur les réseaux sociaux, une réponse claire pourrait s’imposer dans les prochains jours.
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La vidéo de la docteure Hadadi agit comme un électrochoc. En brisant le silence sur une pratique que beaucoup soupçonnaient sans jamais l’avoir dénoncée publiquement, elle ouvre la voie à une prise de conscience collective.
Derrière cette affaire, c’est toute la question de l’équité et de l’éthique dans le secteur de la santé privée qui est posée. Et plus largement, celle du respect fondamental des droits des patients, quels que soient leurs choix ou le sexe de leur enfant.